Le congrès Inside Bitcoins s’est déroulé les 20 et 21 Novembre dans l’espace CAP15 du quai de Grenelle à Paris. Je vais tenter dans ce petit article de vous résumer ces deux journées intenses. Les résumés des conférences peuvent être inégaux suivant ma forme, mon attention et mes compétences sur le sujet, je m’en excuse par avance. Si vous souhaitez uniquement consulter mon appréciation générale sur l’événement rendez-vous à la fin de l’article.

Nous nous retrouvions donc chaque jour à partir de 8h15 pour un petit déjeuner au sein du bâtiment dans une ambiance agréable ou les liens pouvaient rapidement se former. Après cette petite heure de restauration démarrait alors la première conférence et chacun décidait s’il traverserait la salle d’exposition pour s’assoir tranquillement et écouter un intervenant.

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NICK CARY – INTRODUCTION AU BITCOIN

La première journée a débuté par une introduction des organisateurs, que je tiens d’ailleurs à féliciter pour l’événement. Après nous avoir introduits et réveillés, Nicolas Cary, Co-fondateur et CEO de Blockchain.info (le célèbre site permettant de consulter la blockchain et permettant d’ouvrir un portefeuille en ligne) a commencé une conférence générale en anglais sur le Bitcoin. Celle-ci était ouverte à tout public même si celui-ci n’était pas vraiment présent, mais nous y reviendrons.

Son argumentaire était en trois parties : tout d’abord quels sont les problèmes posés par le système monétaire actuel. Sont forcement apparus les classiques problèmes de l’accès aux services bancaires (2,5 milliards de personnes sans compte bancaire), le nombre de transactions en carte bleue grandissant mais non prévalant (90% de transactions en cash) et d’autres faits gênants de notre système actuel.

Ensuite il a clairement expliqué pourquoi le cash gardait le dessus : les infrastructures bancaires sont trop coûteuses à developper et ne peuvent développer facilement des moyens globaux. Ils sont également confrontés au problème de non-convertibilité et au frais comme par exemple dans le cas de microtransactions mais pas uniquement.

Nicolas clôtura cette partie avec une funeste analogie pour les banques : Kodak est mort avec le numérique, les cartes postales aussi. On peut remettre en question ce genre d’affirmations même si elles conservent toujours une part de vérité en ce sens que l’arrivée des nouvelles technologies ont bouleversé de nombreux secteurs.

Il a continué en abordant les solutions qui selon lui sont en grande partie due au Bitcoin pour les raisons que vous connaissez si vous lisez ce site. Il a donc fait un résumé de Bitcoin que je vous transmettrai pas ici, cependant si vous débutez et souhaitez avoir plus d’infos n’hésitez pas à consulter ce dossier. Après une description générale de la technologie, le jeune CEO nous a montré comment les marchands avaient bien compris l’intérêt du Bitcoin. En effet ils sont pleinement gagnants avec la monnaie numérique. Puis il s’est exprimé sur la simplicité du Bitcoin qui s’il se dote d’infrastructures suffisamment efficaces sera déconcertante.

Sa dernière partie était centrée sur le futur qui de son point de vue se jouera avec Blockchain. Il nous a donc fait une présentation de Blockchain en prenant soin de comparer l’augmentation du volume de transactions avec MyWallet et Paypal. Même si selon moi cela n’a pas beaucoup de sens sachant la jeunesse du système Bitcoin. S’en est suivi un argumentaire démontrant que les entreprises et les universités commençaient à vraiment se pencher sur la question du Bitcoin et que la jeunesse serait au coeur de ce système dans les années qui viennent. Il a donc clos ce sujet sur les générations futures, ils espèrent que celles-ci se familiariseront très tôt avec le Bitcoin et toute la technologie et les avancées qu’il apporte.

Pour consulter les diapos de sa conférence rendez-vous ici.

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ELIE CHEVIGNARD – LE CROWDFUNDING

Une série de question plus tard, le conférence d’ouverture était close et démarrait véritablement Inside Bitcoins, Elie Chevillard CMO de Oauth.io, est arrivé pour nous parler de crowdfunding. Dans un exposé vraiment plaisant il a développé différentes problématiques du financement participatif.

Tout d’abord nous avons vu les problèmes du crowdfunding qui sont hélas bien souvent assez peu pris en compte. Il exprime cela par le terme de Cryfunding que je trouve assez parlant. Il résume cela en quatre points majeurs :
–    Les sites de financement participatif abusent parfois voire même souvent de la crédulité des gens.
–    Ils n’offrent aucune garantie de livraison.
–    Ils s’appuient sur un modèle asymétrique.
–    Ils rémunèrent grassement un tiers peu utile : La plateforme.

L’intervenant a notamment cité comme exemple le cas d’Oculus Rift où la société a été racheté par Facebook. Les donateurs n’ont rien reçu des milliards investis dans le projet et l’on peut penser que la philosophie de base ne sera pas celle de Facebook.

Il pose donc sur la table des principes qui devront selon lui être ceux du crowdfunding de demain :
–    Une totale transparence
–    La génération d’un dépôt fiduciaire
–    La permission d’avoir des parts
–    Et la suppression du tiers de confiance

Cela permettrait de se séparer de l’illogisme actuel du crowdfunding. En ce sens que les gens riches peuvent investir directement dans des sociétés et tirer des bénéfices juteux de leur capitalisations alors que les gens pauvres n’ont accès qu’à un don qui leur permettra seulement d’avoir une récompense si celle-ci est toutefois respectée. Il pense que cela va pouvoir être facilité avec les monnaies numériques et que même si Swarm a fait beaucoup de bruit, ce projet est loin d’être parfait et fini.

Pour conclure cela Elie a montré que ce qui fonctionne réellement pour le moment sont les Decentralized Autonomous Organizations. (DAO) Cependant pour l’instant ce principe s’applique très bien au logiciel mais pas encore à des projets dans d’autres secteurs. Il démontre enfin que le sytème de verticalité n’est pas forcement mauvais et existera toujours dans le Bitcoin mais le seed doit être lui aussi récompensé, en ce sens que les acteurs participatifs d’un projet puissent en recevoir les fruits.

Vous pouvez consulter sa présentation ici.

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FRANCIS POULIOT – MARIANNE ILZUKA
MARC PILKINGTON
VERS UNE SOCIÉTÉ BITCOIN

Une petite pause prise, l’échange suivant a débuté. Celui-ci était constitué de plusieurs orateurs, avec Francis Pouliot de la Bitcoin Foundation Canada et de la Bitcoin Embassy (voir son article ici), Marianne Iizuka la co-fondratrice de Edu-Banque et Marc Pilkington, professeur  à l’Université de Bourgogne.

Les intervenants ont commencé par aborder la question de la régulation en ce qui concerne le Bitcoin. Tous était d’accord sur le faite que le Bitcoin, s’il est échangé en Euro tombe sous une certaine régulation, et cela n’est pas forcement négatif sachant que le Bitcoin doit posséder le plus rapidement possible une fiscalité. Le Bitcoin doit être statué, valeur mobilière ou monnaie.

Selon Francis Pouliot, les lois sont déjà existantes. Il suffit de les appliquer aux crypto-monnaies. Il déclara également que même si une partie des utilisateurs de Bitcoin sont contre la réglementation, il faut que celui-ci soit réglementé à l’image de la monnaie fiduciaire. L’avantage du domaine d’action du Bitcoin est qu’il oblige les états à se positionner sur le sujet même si leur avis demeurent très hétérogènes. Cependant il est important également de ne pas discriminer le Bitcoin par la lois, comme avec Bitlicense : il faut le traiter de la même manière que les systèmes existants.

Les orateurs ont ensuite parlé des catégories de personnes qui seraient intéressées par le Bitcoin. Ils ont évoqué paradoxalement les amateurs de sound money (monnaie sonnante et trébuchante)  qui investissent dans l’or ou dans d’autre valeurs non-émise par les états. Mais le point le plus important qui a été mis en avant sont les transferts internationaux. Grâce à ses frais de transactions avantageux et sa rapidité, le Bitcoin n’a actuellement pas de rival.

Le troisième intérêt majeur est le paiement mobile en Afrique (voir l’article de Meinna sur le sujet)  ou dans les zone non-bancarisées. En effet au Kenya, les transactions M-pesa , des transactions effectués grâce aux mobile, représenteraient plus de 40% de PIB. Cette anecdote nous amène à ne pas négliger le sujet.

Mais elle nous amène aussi selon Marc Pilkington a prendre conscience de l’intérêt sociologique et anthropologique que véhicule le Bitcoin. On remarque en effet que la communauté du Bitcoin est vraiment friande d’anecdote, de mythologie comme par exemple la première pizza. Il y a aussi dans le milieu du Bitcoin une frange très variée de la population ce qui est rare pour un domaine précis comme celui-ci.

Enfin le dernier intérêt sont les possibilités caritatives du Bitcoin. Il serait selon les intervenants un excellent moyen de dynamiser les dons. Pour plusieurs raisons : tout d’abord les donateurs jouissent d’une certaine transparence quand à l’utilisation de leur dons et de plus la microtransaction est vraiment facilitée. En guise d’ouverture les orateurs ont terminé par évoquer différentes pistes comme celles des altcoins face au Bitcoin et du vote électronique par exemple. Mais nous verrons cela un peu plus loin dans l’article.

Retrouvez sur Youtube la conférence filmée par Marco ici.

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YOSHI GOTO – MARCO STRENG
LE MINAGE INDUSTRIEL

N’ayant pu assisté à cette conférence car j’essayais de réparer mon appareil photo tombé en panne la veille je ne peux vous transmettre un compte-rendu. Si quelqu’un a un compte-rendu de cette conférence je lui serais gré de me le transmettre pour pouvoir le publier.

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HAKIM MAMONI – LES TECHNOLOGIES DÉCENTRALISÉES

La présentation qui suit a été une des plus généralistes des deux jours de conférences. Notre intervenant ne s’est pas limité aux problématiques du Bitcoin, loin de là, son exposé était centré sur la société décentralisée.

Il a tenté de démontrer un à un les points essentiels pour reprendre le pouvoir : ceux-ci me font penser à la phrase de Kissinger : « Qui contrôle la nourriture contrôle les populations, qui contrôle l’énergie contrôle les nations et celui qui contrôle la monnaie contrôle le monde » . Il ajoute à cela les institutions, la politique, ainsi que les télécommunications.

Il montre dans un premier temps que nous pouvons désormais accéder à ces cinq piliers du pouvoir en commençant par la monnaie. Après avoir démontré que le système actuel et faillible et désavantageux pour le citoyen il montre que l’émergence des cryptomonnaies et des monnaies locales peut permettre de reprendre le pouvoir sur ce point.

Il continue avec les télécommunications et les entreprises du secteur de la technologie. Il montre en premier lieu que le plus gros problème de ce secteur sont les monopoles exercés par les sociétés en place. Ceux-ci enlèvent une grande part de contrôle aux utilisateurs. Les solutions qu’il propose sont tout d’abord les réseaux maillés qui sont aujourd’hui assez facile à mettre en place. Il faudrait aussi un effort d’éducation dans le domaine des données privées. Et l’on pourrait même ajouter la place importante de l’open source dans la réappropriation de la technologie par le peuple.

Le troisième sujet est l’énergie : ce débat contrairement aux deux précédent fait déjà partie des grandes discussions de l’espace publique. Nous avons également les moyens dans ces domaines de nous doter d’une indépendance énergétique. Celle-ci de plus nous permet d’être  propre et en nous évite de causer un trouble quasi-irréversible à notre planète. Ces moyens sont l’énergie éolienne, thermique, solaire et de nombreuses autres.

En quatrième point, notre orateur évoque le secteur de l’agro-alimentaire. Il montre les méfaits nombreux de ce secteur notamment ceux liés à la malnutrition, mais aussi les risques élevés de pénuries dus à l’excès d’import dans certains pays. La solution à ce problème serait la relocalisation de l’agriculture au sein des villes et la cultivation par le plus grand nombre.

Enfin le dernier point, ce n’est pas un des moindre, est la décentralisation du pouvoir législatif. Les problèmes fort connus sont le lobbying, le carriérisme et toutes les dérives politiques auxquelles nous sommes hélas habitués. Les solutions apportées par l’intervenant sont la labélisation permettant d’identifier les produits pour redonner le choix au consommateur. Ensuite il paraît essentiel de revenir à une démocratie plus directe avec une plus forte présence du référendum. Il prône aussi les partis défendant une cyber-démocratie comme les différents partis pirates.

La conclusion de Hakim est,  comme nous possédons quasiment tous les moyens nécessaires à notre émancipation, il convient de tenter de construire des power houses comportant tous ces éléments. De la sorte, ces maisons peuvent être autonomes et deviennent un maillon du réseaux décentralisés de ce monde imaginé mais pas impossible.

Vous pouvez consulter les diapos de Hakim Mamoni ici.

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JUAN LLANOS – BITCOIN ET BLANCHIMENT

La conférence de Juan Llanos, vice-président de Bitreserve, était donc centrée sur les relations possible entre les autorités gouvernementales et le Bitcoin. Son propos était complexe et documenté donc je ne pourrais pas en faire une synthèse complète.

Cependant les points qui ressortent de sa prestation sont qu’il ne faut pas voir le Bitcoin comme non-régulé. Celui-ci l’est déjà plus ou moins en ce sens que dès qu’il se confronte aux monnaies fiduciaires, il se confronte à leur régulation. Exemple avec le KYC ( Know your customer  c’est à dire l’obligation qu’on les organismes financiers de savoir qui sont leur clients) qui se reporte sur le Bitcoin lorsque quelqu’un fait un virement pour en acheter par exemple. De plus cette idée d’une régulation déjà existante semble avoir déjà fonctionnée avec le cas de E-gold par exemple qui tombait sous la coupe de la réglementation habituelle.

Mais le problème avec ce flou dans lequel nous sommes dans le cas du Bitcoin. C’est qu’il ne favorise pas l’entrepreneuriat. Ainsi une société utilisant le Bitcoin fera mieux de se doter d’un avocat, sinon elle risquerait gros. De plus les banques ne le suivront pas car elles prennent toujours le moins de risques juridiques possibles. On peut penser qu’en plus le Bitcoin pouvant être vu comme un concurrent, elles n’ont aucun intérêt à tenter de le démocratiser.

N’ayant pas pris une grande quantité de note sur cette conférence c’est tout ce que je peux vous livrer : vous pouvez accéder aux diapos très complètes de Juan Llanos à cette adresse.

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L’ÉCOSYSTÈME STARTUP BITCOIN

Cette conférence avec de nombreux intervenants a surtout été l’objet de la présentation d’une multitude de startups Bitcoin et d’incubateurs Bitcoin. Le seul point apporté en tant que témoignage par les orateurs a été la difficulté de se faire suivre par les banques quand l’on tente une expérience dans la cryptomonnaie. Ils ont également démontré que la frilosité des investisseurs à risques était plutôt grande en ce qui concerne cette industrie pour le moment. (même si l’on voit de grosses sommes levées pour certains projets.)

Voici donc les différents structure présentées lors de la conférence :

Seedcoin avec Eddy Travia : Un incubateur virtuel pour les sociétés dans les monnaies numériques. Son avantage réside dans le fait que la non-présence d’une instance physique permet une collaboration à l’échelle mondiale. Elle accueille déjà d’ambitieux tels que Hive ou Jetcoin. Voici leur site.

La Maison du Bitcoin avec Eric Larchevêque : On ne la présente plus. C’est le lieu de rencontre pour les afficionados du Bitcoin en France. Elle possède un ATM, un comptoir de change et un espace de coworking. Elle facilite la création d’entreprise dans ce nouveau secteur d’activité que sont les monnaies numériques. Voici leur site.

Bitcoin Embassy avec Francis Pouliot : C’est l’équivalent de la maison du Bitcoin au Canada. C’est un partenaire du site depuis ses débuts. On pourrait rajouter qu’elle s’applique à éduquer dans les domaines des cryptomonnaies. Voir leur site.

Ledger avec Eric Larchevêque : Un des derniers projets mis en avant par la Maison du Bitcoin, BTChip et Chronocoin. C’est un wallet qui veut démocratiser l’usage du Bitcoin. En effet il est sous la forme d’une clef usb et possède également un logiciel dédié permettant de posséder des Bitcoin en toute simplicité et sécurité. Voir leur site.

Blockcypher avec Matthieu Riou : Blockcypher est une plateforme de services à destination des développeurs de l’écosystème Bitcoin. Elle a l’avantage d’être compatible avec beaucoup d’altcoins. N’étant pas assez pointu techniquement je ne peux que vous conseiller de consulter leur site si vous souhaitez en savoir plus.

Yallet avec Pierre Gerard : Yallet se veut le premier wallet français. Il est disponible sur iOs et est d’une simplicité déconcertante. C’est un moyen pour ses créateurs de rentrer sur le secteur avec une bonne visibilité pour mener à terme d’autres projets. En savoir plus.

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PIERRE NOIZAT
LANGUAGE BITCOIN ET MULTISIGNATURES

L’exposé suivant est celui du directeur de l’exploitation de Paymium, la plateforme française d’échange de bitcoins, Pierre Noizat. La conférence ayant essentiellement été technique et avec un support il est difficile pour moi de vous la retranscrire. En effet notre orateur a expliqué successivement comment fonctionne une transaction Bitcoin, comment peut-on effectuer une transaction multisignature, qu’est-ce qu’une clé privée ainsi que d’autres concepts. Il a également repris des points importants d’une conférence sur le crowdfunding de Oleg Andreev. Pour l’instant je n’ai pas ses diapos sous la mains mais vous pouvez consulter une conférence similaire de Mars dernier ici et la conférence d’Oleg Andreev ici.  Vous pouvez aussi consulter le site personnel de Pierre Noizat : E-ducat où il aborde de nombreux sujets lié à l’économie du numérique.

Vous pouvez voir la conférence en entier filmé par Marco sur Youtube.

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PAUL SNOW – REVOLUTION BUSINESS, LA BLOCKCHAIN

Je regrette de ne pouvoir vous faire un compte-rendu de cette conférence car je n’y ai pas assisté. Vous pouvez consulter les diapos ici. Si quelqu’un a pris des notes durant cette conférence je serais ravi de les publier dans l’article. N’hésitez pas à me contacter.

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THEO GOODMAN – SOUND WALLET

La conférence qui suit sortait vraiment du lot. En effet son auteur et créateur du Sound Wallet nous a présenté son projet. Il s’agit de sécuriser les clefs privées d’un wallet avec le son. Et le système qu’utilise son créateur est plutôt ingénieux. Mais tout d’abord pourquoi un sound wallet ?

Theo Goodman part du postulat qu’il n’existe actuellement aucune solution de stockage hardware vraiment sûr. Il a donc eu l’idée de conserver une clef privée grâce au son. Il estime que même un bout de papier est trop dangereux et fragile pour conserver une clef. Il propose pour sa part de presser un vinyle pour conserver la précieuse suite de chiffres et de lettres. Il est beaucoup plus discret, et très résistant. En effet si vous rangez votre wallet parmi votre collection de vinyles, celui-ci passera totalement inaperçu. Vous n’avez même pas besoin de le cacher dans un coffre.

Pour réussir cet exercice qui est de transformer une suite alphanumérique en un son. Il utilise d’abord un logiciel permettant de transformer sa clef en une image sur ordinateur où la clef s’affiche de nombreuse fois. Il fait cela pour pallier au fait qu’un vinyle puisse s’abimer avec le temps. Car en effet l’ingéniosité de son système c’est que c’est vous qui lisez la clef et la retranscrivez et non l’ordinateur. Donc même s’il s’avère qu’une lettre est un peu floue à cause de l’usure vous pourrez la distinguer ou la deviner visuellement.

En effet une fois l’image transformée en son il suffit de l’enregistrer sur n’importe quel support sonore. Il vous suffira d’avoir le moment voulu un logiciel permettant de décrypter le son étrange qu’est vôtre clef. Nous avons même eu droit à une démonstration. Même si je doute que l’idée de Goodman est énormément de succès on ne peut que saluer sa sympathie et son originalité dans cette performance. Vous trouverez ses diapos ici et plus d’infos sur son invention .

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ERIC A. CERET – EDDY TRAVIA
ADAM VAZIRI – OCTAVE BODEL
JETCOIN, UN MATCH AU SOMMET

Le dernier passage de la journée a été consacré à une monnaie innovante : le Jetcoin. Je vous en avez déjà parlé dans cette article. Les associés nous ont donc présenté leur projet. Le but est réellement de créer une cryptomonnaie liée fortement au sport.

Elle a deux buts fondamentaux : la remise de prix pour les supporters et la possession des droits des sportifs. Pour ce qui est du premier point, l’interface Jetcoin permettrait aux supporters les plus fidèles d’être récompensé avec des jetcoins qui leur donneraient droit par exemple à des places privilégiés ou bien à des maillots spéciaux ou autre. Cela permettrait donc de fidéliser la clientèle sportive et de la récompenser. De plus les créateurs de cette altcoin espère que la pénétration par le sport pourra permettre à un grand nombre de commencer à avoir de la proximité avec les monnaies numériques.

Mais l’aspect le plus intéressant selon moi dans ce projet est la participation des supporters dans les droits des joueurs. Cela voudrait dire que n’importes quelles personnes pourraient investir et être rétribuées proportionnellement à son investissement pour le droit à l’image du joueur choisi. Ce procédé permettrait de récompenser par exemple les premiers supporters d’un joueur et de permettre aux amateurs de sports de profiter des gains pharaoniques de ce milieu.

Pour l’instant peu de choses sont disponibles publiquement mais la société affirme avoir déjà de gros contrats comme avec SportFlow TV de Samsung ou bien avec le A.C Chievo Verona dont elle est actuellement sponsor et avec qui elle teste actuellement Jetcoin. Pour l’instant vous ne pouvez que vous inscrire à la newsletter de leur site.

Cette exposé a clôturé cette longue et intéressante série de conférences du premier jour d’Inside Bitcoins. Nous avons tous pu nous réunir autour d’un petit cocktail pour échanger tranquillement. Je vous livre désormais le second jour :

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BERNARD LIETAER
LE BESOIN D’UN ECOSYTÈME MONÉTAIRE

La conférence suivant faisait partie des conférences grands publics de cet évènement, elle était mené par Bernard Lietaer actuellement conseiller chez Jetcoin, ancien haut-fonctionnaire à la banque centrale de Belgique et professeur à l’université de Berkeley. Il s’agissait de faire une histoire moderne de la monnaie pour en tirer des conclusions sur ses incohérences actuelles.

Tout d’abord la première question ouverte par l’orateur était : qui créé la monnaie ? Cette question voulait démontrer à quel point nous somme embourbés dans un système assez étrange où ce ne sont même plus les banques centrales qui émettent la monnaie, mais les banques privées par le crédit.

Ce système de création monétaire fait que la monnaie n’est absolument pas en adéquation avec le cycle d’inventaires des entreprises. Cela a pour effet de générer de la dette et de concentrer les richesses. Il montre même que d’un point de vue statistique, les richesses sont tellement concentrées que la médiane des ménages américains est de 0.

Selon lui la crise n’a pas cessé de 1970 à de nos jours car on peut compter plus de 204 effondrements monétaires, plus de 76 crises de dette souveraine ainsi que 425 crises du système. On peut donc dire que le système semble inefficace car l’efficacité est défini par la capacité d’adaptabilité d’un système et le fait qu’il fonctionne avec ce que vous faites.

Il a ensuite expliqué que face à ce système on voit des alternatives apparaître depuis les années 90 avec l’arrivée des monnaies complémentaires. Il en conclut que l’on se dirige donc, selon lui, vers une économie matriarcale car les sociétés fondées sur ce principe sont dotées de systèmes monétaires duels tandis que les sociétés patriarcale dans lesquelles nous vivons utilisent des modèles centralisés. Les diapos de cette conférences ne sont hélas pour l’instant pas disponible.

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FLAVIEN CHARLON – COLORED COIN EN PRATIQUE

Cette conférence de Flavien Charlon, créateur de Coinprism, avait pour but d’expliquer ce qu’est un Colored Coin. À travers un exposé amusant il nous a décrit les différents problèmes actuels du crowdfunding ou de la création d’actions décentralisées.

Il a donc fournit des informations sur son site qui permet très facilement et pour très peu d’investissement  de créer un fonds avec des actions. Vous pouvez même redistribuer des dividendes à vos actionnaires. Tout cela est basé sur la blockchain et possède donc l’avantage de jouir de l’infrastructure et de la technologie Bitcoin. Cela lui permet par exemple de disposer de la multi-signature.

Le site Coinprism est très bien construit et permet de se servir de tous les services procurés par les colored coins de manière très simple. L’open Asset permet également de voir tous les colored coins émis. L’échange de ces actions contre des bitcoins est possible grâce à MasterXchange.

Je vous invite donc à consulter le site Coinprism pour en savoir plus. Nous écrirons peut-être un dossier ou un article pour expliquer le fonctionner des colored coin plus en détail. Et voici ses diapos.

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ERIC LARCHEVEQUE – JEAN-MARIE MOGNETTI
YVES-LAURENT KAYAN
INVESTISSEMENT BITCOIN

N’ayant pas assisté à cette conférence je ne peux vous en faire un résumé. Si une personne a pris des notes je l’invite à me les envoyer. Vous pouvez cependant retrouver la conférence sur Youtube ici grâce à Marco. Une description viendra éventuellement grâce à la vidéo.

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GABRIELLE PATRICK – PHILIPPE PORTIER
JEAN-YVES ROSSI
LA RÉGLEMENTATION DU BITCOIN

Je n’ai pas entièrement assisté à cette table ronde, je ne peux donc également pas vous en faire un résumé et j’invite également quiconque ayant pris des notes à me les transmettre ou à me transmettre un résumé.

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JACQUES FAVIER – MATTHIEU RIOU
GILLES CADIGNAN – ADLI TAKKAL BATAILLE
LE FUTUR DES ALTCOINS

Le panel suivant est une table ronde à laquelle j’ai participée. Nous avons essayé de cerner différentes problématiques au sujet des altcoins et notamment de nous poser la question de leur futur. Plusieurs points sont ressortis du débat :

Tout d’abord Jacques a fait remarquer que même si nous ne savons pas vraiment ce qu’est le Bitcoin, nous savons que les altcoins ne sont pas le Bitcoin. De plus il a également fait remarquer qu’alors que nous ne connaissons pas l’identité du géniteur du Bitcoin, les créateurs d’altcoins sont généralement connus et cherchent même à fédérer une communauté. Alors que chez le Bitcoin c’est le contraire, c’est la communauté qui est venue à lui.

Dans un second temps nous avons donc également parlé de l’aspect communautaire des altcoins. En ce sens que tant qu’une communauté existe pour une monnaie elle subsiste. Actuellement certains copy-coins du Bitcoin subsistent grâce à la philosophie de leur communauté comme pour le Zetacoin défendu par Gilles Cadignan.

Mais ce qu’on remarque aussi c’est que des altcoins peuvent avoir des utilisations précises et variées, elles semblent donc avoir une utilité face au Bitcoin. On peut prendre l’exemple du DNS décentralisé Namecoin et des monnaies anonymes ou censées être anonymes comme le Darkcoin ou le Monero.

Il fallait donc réfléchir si ces monnaies pourraient subsister à une éventuelle prolifération de sidechains. Mais je ne suis guère inquiet sur le sujet car le fait de devoir bloquer des bitcoins pour créer une sidechain va obliger les créateurs à en créer pour des utilités à court terme où l’on est sûr de revoir tous les bitcoins.

Pour d’autres les monnaies alternatives sont un parfait terrain d’expérimentation mais elles n’ont pas vraiment de futur. Cependant leur valeur est grande en tant que souris de laboratoire. Elles permettent de tester à grande et petite échelle des technologies que l’on ne pourrait plus se permettre de tenter d’implémenter dans le Bitcoin.

Cela nous amène donc à toutes les utilités non-monétaires possibles des futurs altcoins. On peut imaginer des institutions aidées par la blockchain à l’idée du projet Bitnation, mais aussi le vote ou tout autre service. Il faudra cependant veiller à trouver une solution quant aux tailles des blockchains.

Le sujet s’est donc clôturé en restant ouvert tout en laissant des pistes à ceux qui voudraient bien les prendre. Vous pouvez voir la conférence filmée par Marco sur Youtube.

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CÉDRIC JEANSON – LE TRADING DE CRYPTO-MONNAIES

[ Ce résumé a été supprimé en raison d’une demande de l’entreprise justifiée par le faite que la présentation qui en été faite n’était pas actualisée.]

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NICOLAS COURTOIS – LIBERTÉ SÉCURITÉ BITCOIN

La conférence qui suit est celle Nicolas Courtois, professeur à l’Université de Londres en sciences de l’informatique. Ce fut une très belle présentation, très technique, précise et complexe mettant en jeu la sécurité du Bitcoin et ses enjeux cryptographiques. Selon notre orateur, le Bitcoin est faillible mais il existe de nombreux moyens d’y pallier.

Outre l’aspect technique qu’il serait un peu difficile à retranscrire, je pense qu’un des aspects les plus importants de la conférences sont les constations faites sur le Bitcoin et le Peer to Peer en général qui défient quelques peu la tradition. En ce sens qu’avec le Bitcoin on peut faire selon Nicolas Courtois, très rapide, très sûre et très performant. Et c’est une véritable révolution. C’est ce qu’avait d’ailleurs permis les téléchargement peer-to-peer à leur arrivée. Un fichier très téléchargé permettra qu’on puisse le télécharger de plus en plus vite tandis que sur un serveur centralisé cela serait le contraire.

Pour ce qui est de ses doutes sur la sécurité actuelle du Bitcoin et de ses solutions, j’aimerais demander à notre intervenant de témoigner sur le site donc j’espère qu’un prochain article pourra vous montrer sa pensée, pour l’instant vous pouvez toujours vous rendre sur son site en anglais pour plus d’informations.

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VICTOR METZ – JEAN-MARIE MOGNETTI
EMILIEN DUTANG
L’AVENIR DES PLATEFORMES D’ÉCHANGE

La dernière conférence avait pour intervenants Victor Metz de chez Paymium, Jean-Marie Mognetti de chez Digital Jersey et enfin Emilien Dutang, créateur de MasterXchange. Ils ont tous les trois exploré les différentes options qui s’offrent pour le futur des plateformes d’échange.

Paymium par exemple, dispose d’un partenariat avec une banque et espère donc fournir à terme à ses utilisateurs des outils comme une carte de crédit. Ils veulent vraiment devenir une plateforme d’échange mais veulent se coupler d’un service bancaire innovant tout en se pliant rigoureusement aux lois en vigueur et en ayant une sécurité optimale.

MasterXchange est dans une optique différente. Il permet de trader des assets Bitcoin de manière totalement décentralisé. Les jeunes français à l’origine de cette exchange souhaitent réfléchir à des moyens de le rendre plus vivant. Normalement l’accroissement de fonds en Bitcoin devrait leur permettre justement de voir une évolution très rapidement.

Les plateformes d’échange sont vraiment essentielles au développement du Bitcoin vu que les monnaies sont faites pour être échangées. Il est donc primordial que celles-ci privilégient la sécurité pour pouvoir amener une adoption massive. Elles doivent aussi simplifier leur système d’inscription et accélérer les processus de vérification. C’est sur cet avenir plein d’espérance que la conférence s’est terminé. Vous pouvez visionner la conférence ici grâce à Marco.

CONCLUSION

Je tiens tous d’abord à remercier les organisateurs de cette événement, Rising Media et Meckler Media, d’avoir eu le courage d’organiser cet événement à Paris. Il faut aussi féliciter tous les modérateurs des conférences que sont Yannick Losbar, créateur de Coinizy, François Poupard créateur de BitcoinVox et Aurélien Ménand, créateur de Gatecoin. Et je voudrais aussi remercier toutes les personnes présentes pour leur intérêt et leur sympathie.

En effet l’ambiance générale de la conférence était très bonne. Le lieu permettait de facilement faire des rencontres et la discussion s’est très vite entamée entre les différentes personnes présentes. On ne pouvait qu’être ravi de voir qu’il régnait une belle diversité des pays représentés et des milieux représentés. Cependant l’affluence est restée très faible contrairement aux autres conférences Inside Bitcoins, de l’ordre de 100 personnes maximales.

Il était plutôt triste de voir que les français ne se sont pas déplacés pour cet évènement à tel point que certains étrangers se demandaient vraiment si la France avait été atteinte par la vague Bitcoin. De multiples orateurs français ont d’ailleurs plusieurs fois choisi l’anglais plutôt que le français… En ce sens que les personnes sur place étaient presque uniquement des intervenants, ce qui n’est absolument pas le but de ces événements.

On regrettera également de ne pas avoir vu de journalistes couvrir l’événement ce qui montre bien le terrible désintérêt des média pour les monnaies numériques. Les seuls journalistes présents étaient Jennifer Aizenman et Bertrand Lenotre de Digital Business News dont je salue l’intérêt.

Il est vraiment dommage que ce genre d’événement international est conquis si peu de monde dans notre pays qui se veut en renouveau numérique. De plus on peut constater que la très petite communauté Bitcoin en France est vraiment dynamique et tout de même présente sur la scène internationale.

Le prix du billet peut-être l’une des causes de ce désintéressement, mais cela ne justifie pas les annulations de TRACFIN et d’autres intervenants. On pourrait aussi penser que pour beaucoup de grosses sociétés française le prix d’un billet ne représente rien. On pourra tout de même se réjouir de la présence d’un membre d’Orange venu se renseigner pour exploiter les possibilités du Bitcoin à travers le paiement mobile. On a également vu la présence d’un membre important de la SACEM. Et l’on pourra regretter et se demander la raison de l’absence de Philippe Rodriguez, président de l’association Bitcoin France sachant que ce genre d’événement est loin d’être quotidien à Paris.

Les politiques étaient aussi peu présents alors que c’est un changement majeur dans la société qui est apporté par les monnaies numériques avec notamment l’arrivée d’un vote électronique théoriquement possible et infalsifiable ou la possibilité de mettre des systèmes totalement décentralisés et efficaces …

Cependant tentons de garder plus de positif que de négatif sur cet événement et je suis sûr que les liens créés lors des entrevus dans la salle d’exposition. Il y avait dans cette salle divers stands avec des fabricants de mineurs, Seedcoin, Paymium ou bien Ledger qui a rencontré un franc succès.

Les conférences étaient intéressantes et variés avec autant de partisans de la dérégulation que de la réglementation. Il est même difficile de choisir un camp . En tout cas je souhaite à tous les intéressés par les monnaies numériques de se rendre à ce genre d’événements qui permet d’entrevoir le monde des cryptomonnaies au travers d’un prisme différent de celui des sites d’informations et des forums. Et j’invite formellement les français dans les secteurs pouvant être liés aux monnaies numériques à ne pas nous faire subir une deuxième fois la honte d’avoir des chercheurs et entrepreneurs compétents stoppés par des politiques et haut-dirigeants paresseux et non portés vers l’innovation. La leçon du minitel n’a pas l’air d’être passé.