De la moitié du XIXe siècle jusqu’au début des années 1930, les terres fertiles de l’Argentine ont permis d’alimenter une rapide expansion économique. Toutefois, l’instabilité politique des décennies suivantes n’a pas permis la continuité de ce développement économique. Si, à l’heure actuelle, l’industrie minière donne de nouveaux espoirs en terme d’investissements, la gestion politique et économie du pays fait craindre une retenu de cette future croissance.
ABSENCE DE MONNAIE
Alors que certains pays en voie de développement utilisent le cash et notamment la petite monnaie, il en va différemment de l’Argentine. En effet, en 2008, suite à un article du Times, il apparaissait que ce pays, notamment la ville de Buenos Aires, « n’avait » pas de monnaie. L’article mettant ainsi en cause un marché noir des compagnies de bus et des transporteurs d’argent, qui amassaient les pièces de monnaie pour les revendre ensuite. A l’époque, les bus de Buenos Aires n’acceptaient pas le paiement en billets et récoltaient alors une quantité massive de pièces chaque jour.
Pour parer à ce souci, la ville a introduit, en 2009 la carte a puce SUBE (Sistema Unico de Boleto Electronico) dans le réseau de transport mais bon nombre de personnes s’inquiétaient de la quantité de données personnelles collectées par ladite carte à puce et cette tentative s’est donc soldée par un échec.
Le manque de monnaie apparait comme l’un des symptômes des maux de l’économie argentine. Et en réponse à ces difficultés, le Bitcoin se présente comme l’une des solutions, bien que tout le monde ne soit, une fois de plus, pas unanime sur cette monnaie virtuelle.
LE BITCOIN ET LA BLOCKCHAIN EN REPONSE AUX START-UP DE TRANSFERT D’ARGENT
Des start-up de transferts de fond ont vu le jour un peu partout en Argentine avec dans l’idée de capitaliser sur le désir grandissant de circulation de fond à travers le monde. Avant la création de ces start-up, pour beaucoup, européennes, les argentins ont eu recours à diverses techniques afin de faire rentrer de la monnaie étrangère dans leur pays comme par exemple, aller en Uruguay pour ramener des devises étrangères. C’est donc dans ce méli-mélo économique que le Bitcoin s’est imposé de lui même pour les argentins.
Il est vrai que les caractéristiques du Bitcoin ont de quoi leur plaire : absence d’intermédiaire, et frais de transfert bien plus bas que ceux des cartes de crédits normales. D’après Coinmap (base de données qui regroupe les entreprises utilisant le Bitcoin), près de 7.500 entreprises acceptent actuellement cette monnaie. Bien que ladite devise soit connue pour ses fluctuations, la plupart de ses utilisateurs la considèrent comme un outil efficace pour effectuer des transactions. Malgré le futur incertain de la crypto-monnaie, elle prospère actuellement en Argentine en raison de l’économie en difficulté du pays. D’après l’index potentiel du Marché du Bitcoin, l’Argentine est le pays représentant le plus grand potentiel pour le développement de la monnaie numérique.
Ainsi, l’utilisation du Bitcoin a doublé entre mi 2014 et mi 2015, d’abord avec les petites entreprises.
L’entrepreneur Joan Cwaik estime que les utilisateurs argentins du Bitcoin s’échangent librement près de 70 000 à 80 000 dollars par jours et Coinmap liste pas moins de 141 endroits qui acceptent le Bitcoin seulement pour Buenos Aires. Par comparaison, Londres et Paris en comptent respectivement 89 et 39.
Il existe également dans le centre ville de Buenos Aires une « ambassade » du Bitcoin abritant un certain nombre de start-up du Bitcoin : plateformes de e-commerce de devises numériques telles que Bitpay et Bitpagos, le site d’échange CoinMelon et plusieurs autres start-up de software. De plus, le plus grand réseau social d’Argentine « Taringa ! » a commencé à utiliser le Bitcoin pour partager des revenus avec ses utilisateurs.
Pour certains économistes, les utilisations quasi quotidiennes du Bitcoin dans un pays comme l’Argentine apparaissent comme les premières expérimentations d’une refonte financière qui pourrait, par la suite, avoir une incidence sur l’économie mondiale.
Toujours est-il que pour beaucoup d’investisseurs, le plus intéressant n’est pas le Bitcoin en lui même mais la nouvelle technologie qui est employée au coeur du Bitcoin et qui suscite un intérêt croissant : le blockchain – dont le Bitcoin n’est, en fait, qu’une des nombreuses applications. C’est ainsi que de nombreuses start-up et d’importants établissements bancaires tels que JP Morgan, Barclays et UBS sont en pleines études sur la possible mise en place de leur propre blockchain. Et si l’engouement pour le Bitcoin venait à se tarir en Argentine, il se pourrait fortement que la technologie Blockchain prenne le relai pour développer l’industrie de la finance Argentine.
Source : www.ulyces.co / www.fiscalonline.com / https://coinmaps.org