Un diner très parisien avec une fièvre s’abattant sur un enseignant, une foulure clouant au sol une journaliste, un impondérable écartant de l’événement deux entrepreneurs et un autre empêchement frappant un banquier plus une panne de baby-sitter chez un avocat, privant l’assistance d’assistance juridique… il y avait quand même 35 convives au Greffulhe, établissement parisien situé face au Théâtre des Mathurins et déjà connu de la communauté puisqu’il permet des paiements LN.
Public largement parisien, mais aussi venu des lointaines Yvelines ou de la proche Bruxelles, de Genève, de Lille, Bordeaux et Toulouse ; des entrepreneurs, un mathématicien, une haut-fonctionnaire, trois notaires, un avocat, divers consultants, deux spécialistes de compliance, un candidat aux élections européennes et desgeeks passionnés ou curieux. À la différence du précedent diner parisien (qu’un youtuber anonyme avait plaisamment qualifié de « couscous d’initiés ») ce repas reprenait la tradition d’une large ouverture à des amis non-membres du Cercle qui représentaient les deux tiers des convives.
Avec un tel public, les conversations, avant comme après le petit mot de bienvenue prononcé par Adrian Sauzade, président du Cercle, partent forcément dans tous les sens : on a évoqué l’avenir de Bitcoin face à la réglementation et au contrôle croissant des États, mais aussi celui des stablecoins dans le cadre Mica. Il a été beaucoup question de ce que le notariat permet d’envisager comme solutions pour léguer ses cryptos et pour les inévitables successions. Il y a eu un débat sur ce qui doit séparer le journalisme de l’action des influenceurs.
L’une des tables, assez politique, a vu de longues discussions autour du Parti Pirate, dont le candidat, bien entouré par deux pointures techniques a été un peu mal à l’aise pour faire la promotion des chaines en PoS : on a re-précisé la différence entre les Utxo et les systèmes account based. Parmi les autres sujets il faut encore noter la difficulté de lecture des contraintes fiscales pour les bitcoiners, mais aussi l’utile enquête de KPMG qui ouvre des perspectives, peut-être, pour poursuivre la pédagogie vis à vis des banques, mais aussi pour réfléchir à la pluralité politique des utilisateurs de crypto que ladite étude souligne en contrepoint d’un vacarme parfois peu engageant sur les réseaux sociaux.
Comme le fit remarquer sur X en sortant de là l’un des convives « Je sors d’un repas du Cercle du Coin. Au delà du fait que c’était très sympa de rencontrer des bitcoiners (ou autres), je tiens à souligner que la question du prix n’a été abordée qu’une seule fois, et qu’il s’agissait de discuter de l’existence ou non d’un premium non-KYC. »
C’est d’autant plus remarquable que le prix, pour en dire un mot, ne se portait pas fort. Pour faire mentir le convive en question, on a vu deux ou trois amis sortir leur smartphone pour tenter des petits trades.
Il y eut un moment burlesque en fin de soirée, quand un couple d’honnêtes gens infiltrés au milieu de nos tables prit le QR code invitant les convives à adhérer au Cercle pour une invitation à consulter le menu sur son smart-phone. Et un moment élégant quand l’ami qui a lancé Crypto Stories fit de généreuses distributions de chaussettes qui feront sensation cet été ! Le rapprochement des deux photos est peut-être prophétique ?