blockchain – Le Coin Coin https://le-coin-coin.fr Informations, réflexions, contenu francophone sur le sujet des monnaies décentralisées dont le bitcoin. Un magazine sans pub crypto, blockchain et économie. Sun, 28 Apr 2024 16:02:01 +0000 fr-FR hourly 1 69367527 Réunion trimestrielle du Cercle du Coin de Juillet 2017 https://le-coin-coin.fr/5883-reunion-trimestrielle-cercle-coin-de-juillet-2017/ https://le-coin-coin.fr/5883-reunion-trimestrielle-cercle-coin-de-juillet-2017/#comments Tue, 11 Jul 2017 23:03:38 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=5883 C’est presque devenu traditionnel désormais, un repas du coin sur trois se déroule à Paris pour coïncider avec les réunions trimestrielles du Cercle du Coin, de sorte à permettre à ceux qui viennent de loin de faire d’une pierre de coup. Et c’est ainsi qu’après un bon repas conté ici par Jacques Favier, plusieurs membres du […]

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C’est presque devenu traditionnel désormais, un repas du coin sur trois se déroule à Paris pour coïncider avec les réunions trimestrielles du Cercle du Coin, de sorte à permettre à ceux qui viennent de loin de faire d’une pierre de coup. Et c’est ainsi qu’après un bon repas conté ici par Jacques Favier, plusieurs membres du Cercle se sont attablés à l’habituel Café du Centre pour discuter et préparer la réunion.

Celle-ci s’est exceptionnellement déroulée dans le Jardin des Tuileries en raison du temps clément et du bon état des finances du Cercle. Ne croyez pas que nous installons nos quartier dans les Tuileries, notre QG reste le Sof’s Bar. La réunion, programmée initialement à 19 heures, a véritablement débuté à 19h30 en raison des arrivées tardives des membres. Toutefois, quand bien même l’heure était tardive, la réunion a rassemblé plus d’une trentaine de membres du Cercle soit presque la moitié de ses membres.

Le président Adli Takkal Bataille a commencé par effectuer un bilan du dernier trimestre, marqué par l’adhésion de trois nouvelles personnes morales dans le Cercle, à savoir Tahiti-Blockchain qui nous permet d’être désormais une association sur lequel le soleil ne se couche jamais, mais aussi le mineur de Bitcoin et VeeBank. L’association a également été rejointe par six nouveaux membres physiques, le dernier en date , la veille même, étant le mathématicien Ricardo-Perez Marco. La poursuite des adhésions est un bon indicateur de l’attractivité du Cercle, et tout le monde s’en réjouit.

Vient ensuite le sujet de l’adhésion, dont le coût dépasse actuellement le seuil théorique en équivalence euros fixé par le règlement intérieur. Même si l’association établit sa cotisation en étalon bitcoin, d’où le chiffre rond et fixe, elle fait en sorte de ne pas devenir inaccessible quand le bitcoin vient à augmenter trop fortement par rapport à l’euro. De plus le milieu d’année est une période cohérente pour baisser le coût de la cotisation en raison de la durée de celle-ci qui s’étale sur une année civile. Adli a alors proposé une baisse instantanée à 0,01 bitcoins pour les personnes physique et 0,02 pour les personnes morales, soit une division par trois pour se calquer sur la limite basse du règlement intérieur. Jacques, le secrétaire, a proposé de l’abaisser d’un tiers seulement et donc de passer à 0,02 et 0,04 bitcoins. La nature du Bitcoin et de celle de son cours étant incertaine cet été, nombreux ont été ceux préférant patienter pour appréhender la situation une fois le mois d’août passé. Après quelques votes informels à bras levé, il a été décidé de prendre une décision conditionnelle et donc de baisser le prix à la limite basse début septembre.

Les discussions se sont alors déplacées vers la situation financière positive du Cercle qui est de plus de 8 bitcoins sur son portefeuille et plus de 1000 euros sur son compte Paypal. La valeur du bitcoin s’appréciant, l’opération de sponsorat de l’événement à Normale Supérieure a permis au Cercle d’augmenter sa trésorerie tout en effectuant les dépenses nécessaires à l’événement. Cette cagnotte continuera bien évidemment à financer les projets du Cercle, qui demeure et demeurera une association à but non-lucratif.

Est venue ensuite l’heure de faire le bilan sur les projets passés du trimestre. Ainsi Adli a commencé par évoquer le projet « 30 jours Bitcoin » mené en partenariat avec Autodisciple. Le projet aura finalement permis d’attendre plus d’un million de vues cumulées sur Youtube ce qui est absolument fabuleux pour notre industrie en France. Raj, hélas, n’a pas pu venir, sa qualité de membre le lui permettant, pour un souci de clef (physique) égarée ! une sorte de pied-de-nez du sort … Ce projet fut en tout une très belle opération du Cercle pour parler et faire connaître Bitcoin. Et Raj a honoré avec brio l’accord que nous nous étions fixé.

Pour évoquer en suivant Bitcoin Pluribus Impar Adli a cédé la parole au secrétaire Jacques Favier. Il a été fait un bilan de l’événement qui fut également un succès avec plus de 150 personnes s’étant déplacées. L’initiative a été saluée dans le sens où de nombreuses têtes inconnues s’étaient présentées sur place. Il est capital pour notre industrie de parvenir à intéresser les chercheurs sur ces sujets. Le Cercle, pour sûr, tentera de s’engager à nouveau dans ce genre d’initiative.

En ce qui concerne les deux derniers projets évoqués, les échanges se sont dirigés vers le futur. Adli a alors présenté le projet Coins4Life. Deux étudiant de l’ITEEM à Lilles l’ont contacté via Le Coin Coin pour échanger à propos de leur projet 4L Trophy. Ils souhaitaient être épaulés pour mener une levée de fonds en cryptomonnaie pour effectuer la course. Adli a alors décider de porter le projet vers le Cercle, plus pertinent pour ce type d’accompagnement. Un accord a été formalisé entre les deux parties comme ce fut le cas avec Raj. Une page d’information pour décrire le projet va être mise en ligne très prochainement sur le site du Cercle. Cette nouvelle a réjoui l’ensemble de l’assemblée car c’est une nouvelle fois un excellent moyen de mettre en avant ce que nous défendons à travers, de plus, un projet caritatif bien perçu.

L’avancement sur Scaling Bitcoin a rapidement été évoqué en raison de l’attente de la réponse du comité. Le projet Démocoin va lui aussi reprendre en tentant de faire des rencontres entre le Cercle et des politiques. Davantage dans une logique d’information et de rencontre que de lobbying. L’été ralentissant le monde politique, ce projet prendra plutôt forme à la rentrée.

Il a aussi été rappelé que le site doit se doter d’une page pédagogique collaborative, de sorte à orienter les personnes cherchant des informations sommaires et envoyant des mails à l’adresse du Cercle. De la même manière, il faut spécifier que le Cercle n’est ni une entreprise de conseil, ni un formateur, ni même un standard d’écoute.

Les administrateurs ont fait leur mea culpa sur la newsletter assez peu assidue. Il a été dit qu’il faudrait tenter de faire la chose de manière plus collaborative sachant que la liste de diffusion contient tout de même plus de 300 personnes, il serait donc dommage de s’en passer.

Jacques a évoqué un possible soutient à l’initiative de Pierre Paperon concernant l’instauration d’une flat tax sur le Bitcoin. Cela pourrait permettre à la France de prendre une certaine avance sur la fiscalité des bitcoins, et cela pourrait aussi permettre d’attirer un bon nombre de capitaux. L’assistance est plutôt d’accord qu’il serait bon de défendre cette idée et de la porter devant nos dirigeants. Cela pourrait être par ailleurs lié à l’initiative Democoin.

Puis deux autres projets ont été proposés par Adli. Le premier consiste à suggérer à l’État de participer au minage dont on critique la dissymétrie géographique. Le constructeur Bitfury permettant par exemple d’acheter des conteneurs déjà opérationnels de mining. L’État pourrait coupler cela à des zones où l’énergie produite est verte. Cela serait un excellent moyen de participer à Bitcoin tout en rééquilibrant la dissymétrie actuelle. Encore une fois, cela serait un pas en avant de la France puisque plusieurs pays y réfléchissent déjà. Sebastien Gouspillou a alors exprimé son soutien, car il effectue lui-même actuellement ce genre de démarche. Il a alors été dit que le Cercle pourrait épauler ce travail.

La deuxième idée est que le Cercle se dote d’un nœud de sorte à participer concrètement au réseau Bitcoin. De plus cela pourrait permettre d’internaliser les services du Cercle comme l’utilisation d’API sur son site. Les échanges ont cependant été vifs quand il a fallu déterminer ce que devra faire le Cercle si le choix d’un nœud spécifique est déterminant. Comme cet été par exemple. La discussion continuera sur le Slack.

Enfin, une question débattue de longue date est revenue c’est celle du vote. Antoine Ferron étant plutôt occupé, la question du logiciel du vote a quelque peu stagné. Mais deux fervents membres de NXT étant dans le Cercle, la solution pourrait peut-être se trouver de ce côté. Des membres vont essayer de travailler sur le sujet.

Un autre projet datant des débuts du Cercle est revenu sur la table, c’est celui du projet de prix scientifique. L’association ayant désormais plusieurs membres dans la recherche, et qualifiés pour évaluer des papiers scientifiques le projet est de plus en plus réalisable et pertinent. Ainsi le projet va être relancé via le slack.

La parole a alors été donnée aux membres pour qu’ils suggèrent des idées pour le Cercle. Lionel a proposé d’utilisé la signature du portefeuille du Cercle pour obtenir des Byteball (monnaie distribué en fonction de la possession de Bitcoin à chaque pleine lune). La question a longtemps été discutée, le risque technique étant inexistant et la dépense étant nulle pour un gain de 2000 euros. Cependant après de longues discussion la majorité semble s’être tournée vers le fait de ne pas faire cela pour l’instant car cela pourrait nuire à l’image du Cercle qui tente de ne pas être vu comme une association de spéculateur. (Bien que la spéculation ne soit pas forcément un mal en soi.)

Michelle Abraham a quant à elle proposé de s’organiser pour traduire des documents en langue étrangère sur les sujets qui nous intéressent et qui pourrait donc intéresser d’autres personnes. L’idée a été saluée, bien que chronophage et un peu difficile à mettre en place. L’organisation de cela se déroulera sur le slack.

Après une dernière demande si l’assistance avait encore des questions, l’heure de profiter d’un chaleureux apéritif était arrivée. Et c’est ainsi que les discussions amicales et enrichissantes, les rencontres et échanges, durèrent jusqu’à la fermeture du parc des tuileries, voire même jusqu’au bout de la nuit pour quelques uns.

Adli TAKKAL BATAILLE – Jacques FAVIER le 11 Juillet

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25ème repas du Coin (à Paris) https://le-coin-coin.fr/5862-25eme-repas-du-coin-a-paris/ https://le-coin-coin.fr/5862-25eme-repas-du-coin-a-paris/#comments Thu, 06 Jul 2017 15:24:44 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=5862 Le dernier repas avant les vacances d’été a rassemblé rue Marie-Stuart 36 convives dont 15 nouvelles ou nouveaux venus à ces agapes, qui ont franchi le cap des 300 invités différents depuis mars 2015. Sous un ciel de juillet pourtant incertain on retrouvait nombre de parisiens, bien sûr, mais aussi des passionnés venus de Toulouse (ou Moissac!), […]

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Le dernier repas avant les vacances d’été a rassemblé rue Marie-Stuart 36 convives dont 15 nouvelles ou nouveaux venus à ces agapes, qui ont franchi le cap des 300 invités différents depuis mars 2015.

Sous un ciel de juillet pourtant incertain on retrouvait nombre de parisiens, bien sûr, mais aussi des passionnés venus de Toulouse (ou Moissac!), Bordeaux et Nantes, ou encore de Neuchâtel et de Luxembourg. Toujours bien trop peu de dames, certes, mais une réelle diversité de parcours, puisque se mêlaient aux développeurs et startupers, des étudiants thésards, des universitaires, des auteurs spécialisés et des membres de grands corps de l’Etat.

Les sujets abordés faisaient donc une place aux problèmes techniques et de gouvernance à l’approche des échéances d’août en ce qui concerne Bitcoin et au mouvement étonnant des ICO, d’autant que l’une des toutes dernières « levées » était représentée parmi les convives.

On a aussi évoqué à la vie de la communauté francophone. Le cycle de vidéo d’Autodisciple a créé un réel intérêt parmi ses suiveurs. A chaque table, des convives avaient pu assister (et pour certains s’exprimer) à l’événement Bitcoin à Normale Sup ce qui a là aussi renouvelé les curiosités les plus diverses.

De leur côté des autorités de toutes sortes et à tous niveaux (Forum Économique Mondial ou FMI) laissent percevoir que le temps de la « blockchain sans bitcoin » est révolu. L’attitude des (nouvelles) autorités françaises fait évidemment l’objet de spéculations.

Le Repas a donc permis de nombreux échanges tournés vers l’avenir, malgré la perspective de l’été meurtrier (ou pas) évoqué le matin même sur le site Bitcoin.fr … et sur les stratégies à adopter durant les « turbulences » possibles.

Après quelques cafés, et comme le Cercle du Coin tenait le soir sa réunion dans le jardin des Tuileries, quelques membres dudit Cercle, parisiens et toulousains, en ont profité pour passer poser devant le célèbre « Hôtel de Toulouse »…

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24 ème repas du Coin (à Bordeaux) https://le-coin-coin.fr/5789-24-eme-repas-du-coin-a-bordeaux/ https://le-coin-coin.fr/5789-24-eme-repas-du-coin-a-bordeaux/#respond Sat, 10 Jun 2017 12:11:44 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=5789 Comme en 2015 et 2016, c’est en mai que les bitcoineurs ont tenu leur 3ème repas dans une cité girondine baignée de soleil. Retrouvailles dès midi devant le Cajou Caffé place Camille Jullian (un historien!) 26 convives, dont 13 nouveaux participants, une assistance très largement bordelaise malgré le déplacement en force de quelques toulousains, de deux […]

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Comme en 2015 et 2016, c’est en mai que les bitcoineurs ont tenu leur 3ème repas dans une cité girondine baignée de soleil.

Retrouvailles dès midi devant le Cajou Caffé place Camille Jullian (un historien!)

26 convives, dont 13 nouveaux participants, une assistance très largement bordelaise malgré le déplacement en force de quelques toulousains, de deux parisiens et d’un marseillais.

Une avocate bordelaise (une pionnière à tous les sens du terme!) et beaucoup de développeurs à ce repas, donc des conversations souvent techniques.

On a également évoqué les récentes ICO, pris des paris sur l’impact de l’implémentation de Segwit dans moins de deux mois sur le cours du bitcoin, mentionné des expériences les plus diverses autour de blockchains, regretté la persistante hostilité d’une certaine presse et moqué les publications incongrues d’un ancien banquier.

Le T-shirt « Thanks a million » importé de Paris a fait forte impression…

Quelques dédicaces d’exemplaires de « Bitcoin la monnaie acéphale » et beaucoup de bières, une promenade presque rituelle au Jardin Public pour poursuivre les échanges entre le repas et le meet-up au Café français au pied de la cathédrale. Les derniers passionnés se sont quittés à la nuit tombée…

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23ème Repas (à Lille) https://le-coin-coin.fr/5700-23eme-repas-a-lille/ https://le-coin-coin.fr/5700-23eme-repas-a-lille/#comments Wed, 10 May 2017 17:13:43 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=5700 Retour à Lille 19 mois après le repas d’octobre 2015, avec autant de monde et pourtant du renouvellement: 20 convives dont 11 nouveaux. Une large majorité de lillois, mais aussi des parisiens et des bruxellois, et des gens du Sud de la Loire, toujours fidèles à ces rencontres. Dans l’agréable restaurant de la rue de […]

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Retour à Lille 19 mois après le repas d’octobre 2015, avec autant de monde et pourtant du renouvellement: 20 convives dont 11 nouveaux. Une large majorité de lillois, mais aussi des parisiens et des bruxellois, et des gens du Sud de la Loire, toujours fidèles à ces rencontres.

Dans l’agréable restaurant de la rue de Gand, les conversations ont porté sur l’attitude escomptée du nouveau président vis à vis de Bitcoin (ne s’est-il pas fait photographier avec un Ledger Wallet?) mais aussi, évidemment, sur l’envol impressionnant des cours tant de Bitcoin que d’autres devises.

 

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Pierre Paperon et la blockchain positive https://le-coin-coin.fr/5576-pierre-paperon-et-la-blockchain-positive/ https://le-coin-coin.fr/5576-pierre-paperon-et-la-blockchain-positive/#comments Tue, 11 Apr 2017 13:13:24 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=5576 Pierre Paperon participe activement à l’écosystème qui s’est formé autour des usages possibles des échanges décentralisés par une forme de blockchain, en ce qui concerne notamment l’énergie. Il a récemment communiqué par un article remarqué sur les réseaux sociaux et par une conférence le 6 avril à l’EMLyon Business School  (Campus de Paris) consacrée à ce qu’il appelle […]

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Pierre Paperon participe activement à l’écosystème qui s’est formé autour des usages possibles des échanges décentralisés par une forme de blockchain, en ce qui concerne notamment l’énergie. Il a récemment communiqué par un article remarqué sur les réseaux sociaux et par une conférence le 6 avril à l’EMLyon Business School  (Campus de Paris) consacrée à ce qu’il appelle la « Blockchain 2.0 ».

L’article de Pierre Paperon auquel je renvoie principalement est intéressant et profond. En témoigne l’inscription qu’il fait de l’origine du mot token dans les deux champs de l’histoire et de l’informatique – alors que dans ces deux domaines on voit des gens étonnés de découvrir que d’autres qu’eux utilisent le mot ! Il faut aussi noter que l’auteur n’oublie pas d’intégrer le critère de légalité dans son crible, ce qui distingue son discours de pas mal de boniments sur la blockchain. Et qu’en conférence, il rappelle avec humour que pour celui qui brandit un marteau tout ressemble (abusivement) à un clou : la blockchain ne peut pas tout faire !

Ceci posé, son accroche au réel reste encore parfois un peu faible. Quand Paperon écrit que la blockchain permet de fabriquer ces unités plus petites que l’on peut appeler des « crypto-kWh » par exemple et qui ne sont rien d’autre que des kWh dont la production a été authentifiée par un compteur il faut évidemment lire que les crypto-kWh représentent par convention les kWh, à la façon dont un petit morceau de bois peint en rouge représente un hôtel au Monopoly, cette restriction n’enlevant rien, au demeurant, aux perspectives de la vente d’énergie en P2P grâce à une blockchain.

Donc si j’accepte sa définition du token qui est une unité de compte, un quantum d’information en fait, que l’on certifie et authentifie avec la blockchain je suis moins convaincu par sa définition de la tokénisation qui serait l’opération par laquelle, de quelque chose de continu ou de masse, on a extrait des unités que l’on peut commercialiser, échanger, valoriser, stocker si c’est possible, transporter, partager.

Pinaillage ? Non : ce qui permet la « vente au détail » de l’électricité photovoltaïque, ce n’est tout de même pas la seule blockchain, qui serait ici impuissante sans les compteurs divisionnaires. C’est le compteur (une machine vendue par un tiers de confiance, ce qui n’est pas très « blockchain spirit ») qui permet le saucissonnage du flux et le comptage de quantums, même si c’est ensuite la blockchain qui permet à tous les « compteurs », enrichis de fonctions de hashage par exemple, d’organiser un marché non centralisé et fiable.

Comparer une révolution computationnelle (Leibniz) et une révolution technologique (Satoshi) induit ce genre de confusion.

Reste que l’exemple de l’énergie (qui est je crois le domaine principal des recherches de Paperon) est – justement du fait du compteur électrique – pain béni pour l’extension de la tokenisation au delà du domaine du paiement. Mais ce n’est pas un hasard : le kWh a substantiellement des aspects monétaires sur lesquels on ne s’étendra pas ici, exactement comme les unités téléphoniques qui servent déjà aux échanges dans certains pays.

Seulement, exemple après exemple, on a le sentiment d’un relâchement : le pot de miel que l’on va tokeniser est-il local ? français ? bio ? de quelle essence ? Les œufs ont-ils été pondus comme-ci ou comme ça ?

les choses ne sont pas simples…

Un rapide tour dans un hypermarché permet (surtout aux plus anciens qui se souviendraient de ce à quoi ressemblait une épicerie de centre ville dans les années 60) de voir que la marchandise est aujourd’hui de moins en moins fongible. Enquête faite, ce n’est d’ailleurs pas un hasard si chaque yaourt est différent, si les maitres créateurs chocolatiers ont multiplié jusqu’au vertige le nombre de tablettes proposées. Cela fait partie de l’esthétisation du capitalisme, d’un capitalisme de la frivolité de la valeur.

Quant à la volonté de traçage (les pièces détachées de voiture évoquées dans la conférence) est-il nécessaire de mettre en place un système décentralisé quand un traçage par chaînage de transactions cryptographiques peut aussi bien être mis en place au sein d’une filière organisée (automobile, médicament, vin…) par un organisme régulateur ou syndical ? On me dira que  les blockchains présentent ici l’intérêt (la commodité) d’une inter-opérabilité, qu’elles renforcent la linéarité du registre qui n’est pas sans intérêt en matière de raçabilité. J’attends les use-cases concrets pour trancher…

Et quant au temps (avec lequel l’argent comme on sait entretient des liens sur lesquels j’ai récemment écrit) sa marchandisation pose de redoutables problèmes, que Paperon évoque en suggérant fort classiquement que l’heure d’un avocat n’est pas forcément équivalent à celle d’un pompier. Bien sûr on comprendra que c’est en prix de marché (pas forcément en valeur humaine) qu’il n’y a pas équivalence. Mais il faut approfondir : mon heure de nuit, ou du mois d’août, valent bien plus cher que celle d’un milieu de journée en février. Comme on ne se baigne jamais dans le même fleuve, aucune heure de ma propre vie n’est comparable aux autres. Alors les comparer à celle du voisin, il n’y fait pas « compter » ! Accessoirement le temps de disponibilité des automobiles est affecté de la même asymétrie. Et son usage n’est pas du tout le même dans les centre-villes et dans un hameau…

Au fond, de même que la blockchain ajoute quelque chose aux compteurs électriques et ne se comprend pas sans eux, elle ne peut ajouter du calcul à ce qui n’est pas computable. Par rapport au vieux modèle du SEL (système d’échange local : Paperon parle très justement de SEL 2.0) sans doute peut-elle détecter plus vite le passager clandestin, le mauvais joueur. Mais elle ne peut changer la nature des relations : les meilleurs SEL sont ceux dont on peut se passer (j’achète les œufs du voisin parce que c’est le voisin et que je connais ses poules, et pour ce faire je n’ai besoin ni du SEL ni de la blockchain). Même s’il avoue en conférence que les chiffres des SEL sont bien moins enviables que la réputation dont ils jouissent, Paperon passe un peu vite, je crois, sur leurs limites pratiques.

Un SEL 2.0 ?

Donc même si certains le lui reprocheront (car ce n’est pas très décentralisé) je pense que Paperon a raison d’accrocher, dans son article, ses hypothèses de développement de blockchains locales aux communes (aux municipalités) au moins autant qu’aux SEL. Je trouve même dommage qu’il ne présente pas l’idée centrale qui serait le paiement d’une partie des taxes locales avec les tokens de la blockchain locale.

Au total, Paperon n’est pas naïf et ne mésestime pas les difficultés ou les résistances. En revanche, et même si la présence de Vidal Chriqui au sein de son Observatoire des blockchains est de bon augure, il paraît à certains égards, notamment en conférence, avoir découvert le bitcoin via la blockchain, ce qui n’est probablement pas le parcours heuristique optimal.

Pourquoi ? J’ai parlé au début de mon article de l’accroche au réel que peuvent apporter, en la matière, l’histoire, l’informatique, mais aussi le droit. Or, en matière de droit, on trouve souvent l’expression de «droit positif». Cette expression à la curieuse consonnance psychologique provient en fait du mot latin positum qui signifie «posé», et désigne désigne le droit tel qu’il existe réellement.

Je voudrais suggérer ici que le bitcoin est la blockchain positive. Autrement dit : dans le discours « blockchain », Bitcoin, que tant de gens veulent oublier sous le prétexte de le dépasser, joue le rôle d’une ferme et utile attache à la réalité.Une pratique concrète et active de qu’on se plait à désigner comme «technologie blockchain» ne peut contourner ce fait. Ce fut, dès février 2016, la position du Cercle du Coin : Pas de révolution Blockchain sans Bitcoin !

 

 

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Interview du député Pascal Terrasse https://le-coin-coin.fr/4880-interview-de-pascal-terrasse/ https://le-coin-coin.fr/4880-interview-de-pascal-terrasse/#comments Wed, 07 Sep 2016 08:37:49 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=4880 Pascal TERRASSE a accepté de répondre à nos questions relatives à l’économie collaborative et les blockchains. Député de l’Ardèche, il a remis le 8 février 2016 un rapport sur les enjeux de l’économie collaborative. Ce rapport qui comprend 19 propositions et se fonde sur de nombreuses auditions et sur une large consultation en ligne, conclut […]

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Pascal TERRASSE a accepté de répondre à nos questions relatives à l’économie collaborative et les blockchains. Député de l’Ardèche, il a remis le 8 février 2016 un rapport sur les enjeux de l’économie collaborative. Ce rapport qui comprend 19 propositions et se fonde sur de nombreuses auditions et sur une large consultation en ligne, conclut la mission qui lui avait été confiée par le Premier ministre en octobre dernier.

Quelles sont les suites de votre Rapport sur le développement de l’économie collaborative? Qui a participé à l’élaboration de ce rapport ?

Il s’agit d’un rapport commandité par le Premier ministre, à vocation interministérielle, ayant pour objectif de répondre à une thématique précise qui relève des enjeux de l’économie collaborative afin de nourrir plusieurs textes de lois. Au départ, il y avait le texte de loi sur les nouvelles opportunités économiques que devait porter Emmanuel Macron et en même temps le texte de loi porté Myriam El Khomri sur la réforme du droit du Travail.

Depuis les choses ont évolué, le texte de loi devrait nourrir à la fois le texte de loi porté par Axelle Lemaire et une partie portée par Myriam El Khomri sur ce qui relève du droit du travail et une partie plus fiscale portée par le texte de Michel Sapin (Loi Sapin) présenté au mois de juin prochain sur le collectif budgétaire.

Les véhicules juridiques qui serviront à proposer par voie législative le rapport seront donc composés de trois textes. Les 19 propositions de ce rapport doivent servir d’inspiration afin de nourrir plusieurs projets de lois.

Le rapport a été élaboré avec l’aide d’un inspecteur général de l’action sociale et d’une inspectrice générale des finances. Cependant la méthode de participation à ce rapport a été assez collaborative puisque j’ai fait appel à la plateforme « Parlement et citoyens » pour que son texte soit nourri d’une information citoyenne. Il y a eu 250 contributions de citoyens qui ont pu prendre part au débat à travers un site collaboratif. Finalement, j’ai organisé plus de 70 auditions de professionnels de l’économie collaborative, des administrations et des organisations syndicales.

A partir de toutes ces réflexions, j’ai condensé toutes ces participations et organisé des propositions qui me paraissaient être les plus adaptées à l’économie collaborative. 

Est-ce que vous aviez des affinités particulières à l’économie collaborative ou tout simplement le monde du numérique ?

Je suis rentré dans ce dossier vierge de toute arrière-pensée et j’étais affranchi de mon environnement et libre dans mes appréciations. Cela m’a permis d’avoir suffisamment de recul dans le cadre de cette réflexion. De par mon action de Président du Conseil général de l’Ardèche, j’ai été nourri par les réflexions d’un ancien directeur de France télécom, Jacques Dondoux, l’inventeur du GSM, qui m’avait dit que l’économie numérique allait révolutionner l’économique traditionnelle. Très tôt, il m’avait expliqué qu’il fallait désenclaver notre département par la fibre optique. J’ai donc été le premier Président de Conseil général à mettre en place un réseau public de fibre optique de manière à faire en sorte que la fracture numérique en milieu rural soit atténuée par l’action publique.

Pensez-vous que les pouvoirs publics ont les capacités de répondre à ce type d’économie nouvelle, créatrice de progrès, et est-ce que les lois n’ont pas toujours un « train de retard » face au progrès technologique. Est ce qu’il y a vraiment des solutions concrètes ?

Il faut partir du principe suivant : le temps économique est toujours plus rapide que le temps politique. Or, quand on parle d’économie numérique on est dans un temps qui est supersonique, on aura toujours un train de retard. C’est la raison pour laquelle je préconise dans mon rapport la mise en place d’un observatoire de l’économie collaborative ayant pour vocation d’anticiper les évolutions de ce secteur et qui pourrait au fil de l’eau produire éventuellement de la législation de manière à accompagner cette économie nouvelle.

Je pense qu’il ne faut pas brider l’économie collaborative ou la sur-réglementer au risque de l’abimer. C’est un écosystème en devenir, on est dans une transition économique que l’on pourra évaluer à la fin. Plutôt que de laisser faire les choses, il faut les anticiper et les accompagner. Et, pour les accompagner cet observatoire, qui comprendrait des responsables politiques et acteurs de l’économie collaborative ainsi que des administrations, serait un lieu de débat pour anticiper les évolutions puisque l’on sait que cette économie va disrupter l’ensemble de l’économie.

L’économie collaborative est une économie qui va contourner l’économie traditionnelle et qui a vocation, non pas à l’abimer, mais à la régénérer, à inventer de nouveaux modèles économiques. Les responsables économiques ont intérêt à se préoccuper de ces enjeux modernes qui remettent en perspective un nouveau mode de pensée dans nos organisations et les principes mêmes de production. C’est pourquoi adapter les règlements à ces nouvelles formes d’économie permettra à la France de demeurer une terre de création, une terre d’entreprenariat qui conserve sa compétitivité face au reste du monde.

En quelques sortes, s’agit-il de ne pas tomber dans le piège de Hadopi qui était assez répressif, qui venait après la démocratisation du téléchargement illégal ainsi que des plateformes privées légales, et au contraire chercher à ce que l’Etat anticipe et soit une partie prenante et non un Etat policier ?

Bien sûr, l’idée est d’anticiper les évolutions économiques dans tous les secteurs et non pas d’avoir une vision segmentée de l’économie. On sait que l’économie collaborative s’inscrit dans un champ très large qui touche toutes les activités.

Le premier secteur qui a été touché par l’économie collaborative est le secteur de la création artistique avec la loi Hadopi. Des jeunes ont d’abord créé des réseaux d’échange de musique en pair-à-pair. Ils ont ensuite basculé vers un système où ils ne souhaitaient plus être propriétaires de disques mais propriétaires d’un usage de la musique, qui sera développé par Spotify ou Deezer.

Lorsque l’on regarde le passé, on a eu Hadopi, les problèmes d’hier et d’aujourd’hui qui sont posés par Uber, et actuellement la problématique d’Airbnb. On voit que l’économie collaborative va toucher tout type d’activités et pas seulement le tourisme ou le transport. L’idée que je préconise est que la France doit avoir l’agilité d’une start-up dans son organisation et faire en sorte que ce secteur émergent soit accompagné pour le valoriser et pour permettre à l’économie traditionnelle de faire sa mutation. Car l’économie traditionnelle, soit elle s’inscrit dans une logique d’opposition frontale  à cette économie numérisée, soit elle s’adapte et s’organise. Au fond, le plus bel exemple est Uber, si la gestion des taxis traditionnels s’était intéressée à la géolocalisation, nous n’en serions peut-être pas là aujourd’hui. Il ne faut jamais brider un service ou une action moderne et nouvelle. Ce serait comme dire que l’on est contre l’électricité au moment où celle-ci a été créée. Le progrès nous rattrape toujours.

Le pair-à-pair est un système résilient par essence. Et aujourd’hui, toutes les relations  qui ne sont pas dans le pair-à-pair, mais qui sont en CtoC, en BtoC, s’imposeront à nous dans tous les cas, puisque l’on ne bloquera jamais les réseaux internet. Ma définition au fond du rôle politique est à la fois l’anticipation et l’accompagnement mais surtout pas des prises de décision qui interviennent trop tard et qui seraient contraires à une économie ouverte dans un monde ouvert.

Seriez-vous capable de définir de manière concise ce que l’on peut entendre par économie collaborative ?

Définir l’économie collaborative est très difficile et cela fait partie de la mission qui a été la mienne. En réalité, c’est un concept qui a été inventé il y a une trentaine d’années et qui reposait sur les services locaux (communément appelés par leur acronyme SEL). A l’origine, cette économie est très territorialisée et ne s’appuie pas sur le numérique, il s’agit d’une économie de l’échange et du troc qui a vocation à créer du service.

Néanmoins, l’avènement des plateformes numériques a massifié cette économie par l’avènement du digital. Dans ma définition, l’économie collaborative, ce n’est surtout pas l’Ubérisation de la société, mais d’abord un moyen qui permet à travers l’intermédiation d’une plateforme de faciliter l’acte d’échange, de troc ou de service. Ce que je relève dans l’économie collaborative, c’est que l’on change de paradigme dans le cadre d’une prestation, où pendant très longtemps le producteur vendait un bien. Aujourd’hui on est plus sur une valeur d’usage. C’est plutôt la mise à disposition par un prestataire d’un service, d’un usage intermédié par une plateforme numérique. Voilà comment je définirais le dispositif en sachant que je fais la différence entre l’acte professionnel et l’acte d’un particulier. On peut en effet avoir un producteur consommateur qui est un particulier mais il peut y avoir aussi un producteur de service qui est professionnel.

Ne pensez-vous pas que les intermédiaires sont voués à disparaitre puisqu’ils exercent une certain prédation économique ? Lorsque l’on voit des technologies comme la blockchain qui permettent de s’affranchir de cette intermédiaire, la finalité de l’économie collaborative n’est-elle pas de se passer totalement d’intermédiaire ?

En réalité, je n’aborde que très peu la blockchain dans mon rapport. C’est l’étape suivante puisque l’économie collaborative n’aura qu’une durée limitée et que l’on arrive maintenant à des systèmes de « communs » qui appartiennent à tout le monde et se mettent en place petit à petit. Au fond, le plus bel exemple est Wikipédia, qui est un « commun », dont la valeur est créée par l’utilisateur et celui qui va contribuer à l’enrichissement de l’information. Demain, en réalité, il y aura des plateformes qui seront des « communs » et qui appartiendront autant aux producteurs de biens qu’aux consommateurs.

Je pense que les premiers à être disruptés ou ubérisés seront les plateformes telles qu’Uber notamment par une blockchain commune qui appartiendra aux utilisateurs : les taxis, mais aussi demain des clients, qui pourront eux-mêmes enrichir la plateforme sans intermédiation. L’économie collaborative a tué les intermédiaires économiques et la blockchain va tuer l’intermédiation.

En fait c’est un système transitoire du fait de l’arrivée à venir de ces « communs ». Mais ce sont des notions assez compliquées à comprendre lorsque l’on n’est pas initié. On en mesurera les conséquences dans deux ou trois ans, et l’on ne parlera sans doute plus d’économie collaborative mais de blockchain. Il y aura des systèmes de paiement avec des monnaies qui seront virtuelles, où l’on pourra vendre des biens, des services avec une sécurité redoutable puisqu’organisée par la communauté. On sera donc sur des systèmes très communautaires.

En tout état de cause, je suis favorable à l’accompagnement de tous ces changements. Mais en termes économiques, nous parlons là des « premiers habitants sur Mars ». Quand j’explique dans des colloques que l’économie collaborative disrupte l’économie automobile puisqu’aujourd’hui on est simple propriétaire d’usage grâce aux activités de partage de véhicule, où que j’explique que demain il sera possible pour les particuliers d’imprimer des moteurs de voitures sans permis avec des imprimantes 3D, les gens ne me comprennent pas forcément. Cela a par le passé été le cas de celui qui m’avait expliqué que j’aurai un jour un smartphone avec autant de microprocesseurs qu’il y en avait lorsque Soyouz est allé sur la Lune.

Il faut aujourd’hui avoir cette vision de ce que sera la société dans 30 ans et la blockchain sera l’évènement majeur qui va changer la relation que l’on a avec l’économie. D’ailleurs cela changera la relation que l’on a avec le fort et le faible. Quand on est consommateur, on est toujours affaibli par rapport à la production d’un bien. On sera là dans une forme d’égalité. Il y a dans l’économie collaborative cette idée de changer la nature des rapports de force, et c’est aussi une forme d’organisation d’une société vers une sobriété volontaire. On va organiser cette sobriété puisque cette économie sera source d’énergie, de matières premières ou l’épuisement de l’obsolescence programmée pour l’instant créatrice de valeur boursière. On est dans un changement de paradigme pas seulement productiviste et économique mais aussi sociétal. Ceux aujourd’hui qui commencent à regarder ces sujets-là permettent l’ouverture d’un débat politique fabuleux. Ce qui est également important, c’est que l’on va changer nos modes d’organisation. On est actuellement dans une logique verticale, très corporate concernant les rapports de force. Là, nous sommes dans une logique d’organisation horizontale : c’est le collectif qui amène la force, chacun aura une contribution à améliorer un dispositif. On sera donc sur des organisations beaucoup plus horizontales et les sociétés qui n’ont pas compris ce changement majeur auront de grandes difficultés demain à faire des recrutements et à inventer le futur.

Nous avons bien saisi la liberté que peut apporter l’économie collaborative mais si l’on revient sur des sujets plus juridiques tels le droit du travail, certaines difficultés semblent exister. En ce sens, y a-t-il des risques relatifs à l’absence de reconnaissance de ces acteurs par le droit du travail ?

La génération de mon père, qui a vécu l’ère industrielle et les Trente glorieuses, avait une vision : la formation pour le travail toute une vie dans une seule et unique entreprise. Ma génération, à savoir les années 1980, avait une vision différente : la nécessité de flexibilité dans le travail afin de pouvoir convenir à plusieurs employeurs, adapter sa formation aux différentes situations. La génération du jeune d’aujourd’hui est encore différente. En plus de ne pas avoir un travail permanent dans la même entreprise, il sera en réalité un acteur, un producteur de richesses, de valeurs, mais avec des statuts très différents. Une partie de la journée ou de la semaine, il sera salarié et à d’autres moments il sera indépendant ou prestataire. Il s’agit d’une situation à la fois intellectuellement intéressante mais également très insécurisante pour ce jeune.

C’est pourquoi, il faut que la puissance publique adapte des sécurisations utiles et nécessaires à ces acteurs. Tout d’abord, il faut faire vivre le Compte Personnel d’Activité, qui est un compte permettant la protection sociale non pas en fonction de la nature de l’activité mais de l’individu. Et de même, dans la perspective d’un débat politique à venir, il faudra ouvrir la possibilité d’un revenu universel de manière à sécuriser l’ensemble des acteurs économiques ayant des statuts différents.

Je suis favorable à terme à l’idée non pas de créer un statut particulier pour les acteurs de l’économie collaborative, tel que cela m’a été demandé, au risque de se trouver dans une situation où l’on licencie ses propres salariés pour les envoyer vers un statut low-cost. Je suis plutôt dans la logique de préconiser la convergence des droits sociaux entre indépendants et salariés, alors qu’en France on a à peu près 90% de salariés.

Pensez-vous que l’on est face à des personnes qui sont de fait salariés, qui seraient peut-être juridiquement reconnus salariés, mais qui sont pour l’instant dans le statut parfois précaire d’auto-entrepreneur ?

La véritable précarité, c’est le chômage chez les jeunes aujourd’hui. En réalité ce que nous disent ces jeunes chauffeurs, c’est que l’on préfère ça à la véritable précarité puisque de nombreux chauffeurs sont issus des banlieues et des lieux où le chômage est le plus élevé chez les jeunes. Ces jeunes préfèrent cela à la véritable précarité qui est l’inactivité. En réalité, derrière ces jeunes qui se sont engagés dans l’auto-entreprenariat et qui font beaucoup d’heures en gagnant peu leur vie, il y a cette ambition de pouvoir réussir. Il s’agit d’un premier pied à l’étrier dans l’activité. Parce que ces jeunes souvent issus de milieux modestes n’ont pas accès aux stages, aux premiers emplois, cela leur permet de se sociabiliser avec la vie du travail et d’améliorer leur ordinaire pour faire autre chose.

Donc, il vaut mieux voir cela comme un premier pas dans la vie active, mais en même temps, ce que je dis dans mon rapport c’est que la précarisation existe. Il faut faire attention sur le lien de subordination : on est dépendant économiquement d’une plateforme mais également dépendant d’une coopérative, ou d’autres secteurs d’activité. Il faut être prudent sur ce lien de subordination, et moi je laisse ce sujet à l’appréciation du juge. Pour le moment le lien de subordination dépend du contrat de travail, et quand je vois à quel point il est difficile de modifier le code du travail, je me demande quel responsable politique sera capable de le faire.

Je ne suis pas convaincu aujourd’hui qu’un chauffeur Uber qui a le choix de son lieu de travail, le choix de ses horaires de travail et clients soit considéré comme un salarié normal au titre d’un contrat de travail traditionnel. Car si l’on considère que quelqu’un qui travaille quand il souhaite et qui organise son activité comme il le sent, ce qui vaut pour un chauffeur Uber vaut pour n’importe quel salarié en France.

Comment appréhender les cas de concurrence déloyale que les professionnels revendiquent notamment lorsqu’ils sont tenus d’obligations imposées par la loi contrairement aux particuliers proposant des services similaires ?

Je suis sensible à la concurrence déloyale. Car certaines obligations existent pour les professionnels, notamment en termes de normes de sécurité. Ce qui n’est pas forcément le cas pour les particuliers qui  louent leur appartement sur une plateforme. Vous ne pouvez pas demander le même niveau de prestation chez un particulier que chez un professionnel.

Si aujourd’hui vous êtes considéré comme un loueur de meublés pour touristes, vous devez payer la fiscalité normalement. Si, en revanche, vous louez votre résidence principale à titre occasionnel, vous n’entrez pas dans ce champ concurrentiel. Il faut distinguer ce qui relève d’une action qui va occasionnellement mettre à disposition une prestation d’un professionnel.

C’est pourquoi, mon rapport ne crée aucune taxe nouvelle. Il ne fait que rappeler la loi. Il va même plus loin et demande à l’administration de faire du rescrit fiscal puisque certains secteurs sont mal mesurés. Il y a un besoin que l’administration fiscale nous donne des informations lisibles sur le droit fiscal, ce qui pour le moment est très compliqué. Par exemple sur le prix d’un véhicule, on sait que l’amortissement est en moyenne de 6 000 euros par an. Chaque Français peut donc en théorie défalquer de son impôt sur le revenu cette somme. Si les gains de la location de votre véhicule accumulés sur une année sont inférieurs à 6 000 euros, on peut considérer que vous êtes dans l’économie du partage et, à ce titre, vous ne pourrez pas être fiscalisé. En revanche, si vous en tirez plus de 6 000 euros de gains annuels, vous êtes considéré comme un loueur de véhicule et devrez vous acquitter de l’impôt sur le revenu en conséquence. Ce que je reproche au système actuel, c’est que l’on a des professionnels qui habilement se sont glissés dans l’économie collaborative pour échapper à toute norme et toute fiscalité.

Pour terminer, pensez-vous qu’il est possible pour l’état français de lutter contre la défiscalisation des entreprises facilité par la dématérialisation des activités concernées ?

C’est un sujet qui ne relevait pas au départ de ma mission pour ce rapport. En réalité, l’ère numérique a mis en évidence des sociétés multinationales qui font de l’efficacité fiscale une source de revenus non négligeable (Google ou Amazon par exemple). Ayant leur siège fiscal dans des paradis fiscaux, elles ne paient donc pas ou très peu d’impôts.

D’une manière générale, les Etats ont bien compris qu’aujourd’hui il y a une grosse partie de la fiscalité qui leur échappe. Le G20 à Antalya en Turquie l’an dernier a convenu que l’accord BEPS de l’OCDE devait se mettre en place, ce qui est très important. En réalité ce que les Etats du G20 ont convenu c’est que chaque entreprise, dans le cadre des accords de l’OMC, devra payer ses impôts dans l’Etat où elle exerce son activité. C’est un accord qui devra avoir une portée internationale. Néanmoins, il faudra peut-être deux ou trois ans avant sa mise en place. Cette volonté est aujourd’hui exprimée, et dans mon rapport, j’indique qu’il faut que le Gouvernement français soit un acteur plein et total de manière à ce que des décisions multilatérales soient prises dans les meilleurs délais.

Il faut cependant être prudent. Comme toujours, nous regardons notre économie avec l’œil qui nous concerne très directement. Par exemple, Google qui ne paie pas ses impôts en France. Il ne faut pas oublier que des établissements français ont des activités à l’étranger et, pour certaines, ne paient pas leurs impôts à l’étranger. Ainsi, ce que nous allons gagner d’un côté, nous risquons de le perdre de l’autre. Si l’on prend par exemple Le Bon coin, entreprise finlandaise, dont le siège fiscal est en France et qui a des activités en Suisse. Il s’agit d’une entreprise qui paie l’intégralité de ses impôts en France aujourd’hui et qui sera demain amenée à payer ses impôts partout ailleurs. Le montant collecté par l’Etat français au titre de l’impôt sera plus faible car Le Bon coin sera obligé de déclarer ses revenus dans chaque pays et de payer la fiscalité en conséquence. Nous serons donc perdants.

Dans tous les cas, ce système sera plus équilibré. Pour l’opinion publique, il y a un besoin d’un discours véritable sur la transparence fiscale. On voit par exemple qu’Airbnb a son siège social en Irlande et que celui d’Uber est aux Pays-Bas. Tous deux font de l’efficacité fiscale un moteur de leur croissance, ce qui n’est pas acceptable et pas compréhensible par l’opinion publique.

Propos recueillis en Mai en collaboration avec Florent GASSIES, Elève avocat, dans le cadre de la revue des élèves avocats : le Baromaître. (numéro 3 de Juin 2016)

Crédits photo : CLEMENS BILAN/AFP

Cet article Interview du député Pascal Terrasse est issue du site Le Coin Coin.

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Compte-rendu de la réunion trimestrielle du Cercle du Coin https://le-coin-coin.fr/4741-compte-rendu-de-reunion-trimestrielle-cercle-coin-2/ https://le-coin-coin.fr/4741-compte-rendu-de-reunion-trimestrielle-cercle-coin-2/#respond Sun, 17 Jul 2016 22:00:53 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=4741 C’est une vingtaine de membres qui se sont réunis le 6 juillet, six administrateurs sur sept étaient présents : Adli, Jacques, (Jérémie par vidéo), Benoit (Bitconseil), Adrian, Edouard, (Jean-Yves étant excusés, en déplacement à l’étranger) mais aussi Joel et Vanessa (Ledger), Rayna (Bity), Arthur, Laurent, Marco et Jean Luc (Bitcoin.fr), Pierre-Marie et Olivier (Acinq), Yannick, Edwige, […]

Cet article Compte-rendu de la réunion trimestrielle du Cercle du Coin est issue du site Le Coin Coin.

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C’est une vingtaine de membres qui se sont réunis le 6 juillet, six administrateurs sur sept étaient présents : Adli, Jacques, (Jérémie par vidéo), Benoit (Bitconseil), Adrian, Edouard, (Jean-Yves étant excusés, en déplacement à l’étranger) mais aussi Joel et Vanessa (Ledger), Rayna (Bity), Arthur, Laurent, Marco et Jean Luc (Bitcoin.fr), Pierre-Marie et Olivier (Acinq), Yannick, Edwige, Antoine, et Sofiane qui nous accueillait.

Adli a d’abord tracé un état des lieux

  • Le Cercle compte 12 nouveaux membres depuis trois mois : 8 personnes et 4 entreprises. Nous sommes désormais proche de la cinquantaine. Et il a 127 abonnés à la newsletter
  • Le Cercle a participé (avec une mention explicite)  à une dizaine d’évènements, et notamment un passage à la Radio BFM.
  • Il a poursuivi activement ses partenariats « Villes internet » / Canton Consulting / Normale sup
  • Il  gagne en légitimité et notoriété auprès des pouvoirs publics mais  aussi des entreprises, des chercheurs et des étudiants
  • Enfin il a produit un communiqué sur la DAO qui a particulièrement été apprécié. Le mode Googe doc s’est avéré approprié.

On en vient ensuite aux projets

Dans les tuyaux toujours les mêmes projets (Paris ne s’est pas fait en un jour !  )

  • Le logiciel de vote proposé par Antoine a vraiment avancé. Le logiciel civicdapp.com est terminé et fonctionnel. Il faut le prendre en main et le customiser sur des uses-cases précis.
  • Le projet Bitcoin Boulevard dans le Passage du Grand Cerf a mûri. La semaine dernière une présentation à la Maison du bitcoin par Manuel Valente, en présence de Jacques, a réuni une douzaine de commerçants, motivés.
  • les contacts pour l’évènement ENS avancent : Jacques fait un petit tour des contacts (faciles avec les milieux scientifiques ou certaines autorités, plus difficiles avec les intellectuels comme certains philosophes)
    • Jacques rebondit sur la dotation d’un prix académique (1btc ?) qui pourrait sans doute être annoncé à la rentrée. Ce sujet entraîne une question de Yannick qui demande ce qui existe comme liste de publication scientifique sur bitcoin. le Cercle pourrait relayer ou établir de telles listes, éventuellement en soulignant les publications d’universités et labo francophones (mais il y a débat pour savoir si cela a un sens). Jérémie n’aime pas la récompense d’un article, il préfèrerait récompenser l’initiative d’un labo, d’un doctorant qui prend des risques, d’autant que ce sont des choses plus en amont.  Jacques conclut qu’il faut explorer la chose d’abord entre nous : un document devra être élaboré via google.doc avant d’être présenté comme suggestion à des universitaires

On aborde les nouvelles récentes

  • Le Cercle va nouer un partenariat avec l’association Aquinum qui rassemble plus de 400 professionnels du numérique en Aquitaine. Ce partenariat sera un essai permettant de voir s’il est pertinent que le Cercle continue sur cette lancée. Benoît va essayer de nouer des liens avec des organismes du côté de Toulouse.
  • Car c’est un plan d’attaque intéressant et cohérent avec la logique du Cercle que de s’allier aux différentes associations déjà implantées. (Silicon Sentier, Silicon Luxembourg etc..)

Des pistes de discussions pour les prochains mois :

  • Un long débat, parfois contradictoire, a lieu sur le montant de la cotisation. Il est finalement décidé de saisir l’occasion du halving pour annoncer le halving de la cotisation.
  • Il est décidé de l’ouverture d’un compte type nickel destiné à recevoir de possibles subventions, et décidé de garder en euro ce qui est reçu en euro.
  • Un débat a lieu sur la prise en charge financière des meet-ups. La question n’est pas tranchée et va continuer d’être débattue.
  • Jacques et Adrian suggèrent que des contacts pourraient avoir lieu, menant à de possibles mécénats d’entreprise. Une politique est tracée en la matière, quant aux montants, et à la procédure permettant de nouer ce type de relation.
  • Adli lève la question de la relative médiocrité des relations avec la presse. Nous n’avons pratiquement aucune couverture médiatique hors média spécialisés. Rayna (Bity) a une expérience qui peut être utile au Cercle. Il est décidé de nous rapprocher de journalistes en particulier plus que de journaux, et de constituer une liste   
  • Il est noté que le Cercle a peu de contacts avec les différents commerçants bitcoins et après débat il est décidé de les contacter par lettre, en présentant le Cercle comme un partenaire potentiel. Sans dédoubler la liste diffusée par Bitcoin.fr
  • La présence au niveau des réseaux sociaux est largement débattue, et des procédures sont adoptées.
  • Il est rappelé que le logo du Cercle doit apparaître sur les sites des entreprises, des meetups et des blogueurs membres, dans l’intérêt de tous.
  • Le fonctionnement du slack donne satisfaction, il est décidé de mettre un lien plus clair vers le slack sur le site du Cerce. Un débat a lieu sur l’ouverture d’un espace public de discussion.
  • Sur une suggestion présentée par Jean-Yves (absent) et relayé par Adli et Jacques une extension du Cercle avec une stratégie spécifique pour l’Afrique francophone est présentée, et quelques pistes évoquées.

Les débats ont duré deux bonnes heures et se sont poursuivis autour du zinc du Sof’s Bar, les membres du Cercle retrouvant d’autres bitcoineurs venus participer au Social Meet-up du mercredi. Décidément, le bitcoin est bien une monnaie communautaire, créatrice de liens !

Le 8/07/16 – Le Cercle du Coin – Version PDF

Merci à Vanessa pour les photos !

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Identité numérique, Blockchain, et Big data https://le-coin-coin.fr/4766-identite-numerique-blockchain-big-data/ https://le-coin-coin.fr/4766-identite-numerique-blockchain-big-data/#comments Thu, 14 Jul 2016 16:41:19 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=4766 Du Bigdata à l’auto-surveillance permise par la blockchain Avec cette vision développée dans cet article :http://www.frenchweb.fr/blockchain-… on finirait donc à assez court terme par avoir théoriquement, seul, l’usage -et la connaissance- de l’ensemble de nos données.Et donc une identité numérique maîtrisée de façon absolue. Maitrise qui, lorsqu’elle nous sera demandée par un tiers – anonyme […]

Cet article Identité numérique, Blockchain, et Big data est issue du site Le Coin Coin.

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Du Bigdata à l’auto-surveillance permise par la blockchain

Avec cette vision développée dans cet article :http://www.frenchweb.fr/blockchain-… on finirait donc à assez court terme par avoir théoriquement, seul, l’usage -et la connaissance- de l’ensemble de nos données.Et donc une identité numérique maîtrisée de façon absolue. Maitrise qui, lorsqu’elle nous sera demandée par un tiers – anonyme ou non – à être partagée, pour entrer par exemple dans un groupe social qui exigeraient des “références” et la connaissance de notre passé, ne pourra paradoxalement pas être parcellaire.

Au risque de la suspicion, il faudra donc prouver notre mauvaise foi et donc construire et compartimenter des identités numériques multiples toutes fausses et vraies à la fois.Autrement dit à force de cultiver la notion de privacy d’un côté et de transparence de l’autre, les deux extrêmes se rejoignent, nous sommes en train d’arriver pour nous tous sans le moindre débat à une notion d’identité numérique “quantique” si l’on peut dire : à la fois présente et exposée et également dans le même temps inconnue et invisible, ayant besoin et se servant des autres (rendus comme soi anonymes) dans le principe de la blockchain pour disparaître et apparaître en même temps du groupe, ce qui n’est pas le moindre paradoxe.

shermanL’existence au prix de la disparition et inversement, avec l’illusion de tout contrôler de ses données et de ses relations avec les autres, rendus simples protocoles d’autorisation ou de blocage. Control freak age is coming.

L’image de soi certifiée par le réseau rendra-t-elle nos vies invivables autrement qu’en ligne ?

instagramrealityOn ne pourra de fait connaître quelqu’un numériquement uniquement par strates, sans jamais connaître à qui l’on a affaire, le règne des faux semblants sera la norme imposée. L’effet connu actuel de l’usage massif de par exemple Facebook ou Instagram voir aussi Linkedin où l’on se présente sous le meilleur jour souvent inventé dans sa permanence, sera maximisé et systématique, et deviendra preuves d’identités. Papiers d’identités numériques changeants à chaque réseau, voir posts. Avec une Time Line numérique omnisciente dans sa traçabilité et pourtant également définitivement effaçable dans sa globalité, deux usages de la même techno, la blockchain.

mirrorgirl
Nous aurons donc plusieurs identités simultanées rendues possible par le numérique, à la fois non prouvables globalement et prouvées par lots suivant la volonté de l’utilisateur par la blockchain, et les personnes qui seront en-dehors de cela, que l’on pourrait appeler les mono-identités, non numériques sinon administrativement, passeront pour des benêts, ou pire, comme des déviants.

Ca manque pas d’ego par ici, mais de corps, de bienveillance et de cohérence !

La fin de l’article rebondit sur le fait que l’on pourra peut être casser dans 30 ans les clés privées pour le moment inviolables de la blockchain avec une puissance de calcul aujourd’hui non existante, par exemple avec la technologie des ordinateurs quantiques, qui deviendrait un pharmakon terrible dans cet usage, libérant les données si l’on peut dire, et transformant à nouveau -comme aujourd’hui – un ensemble jusqu’alors constitué de datas individuelles cryptées en un big data largement moissonnable et segmentable. Control freak level humanity.Nous sommes en train de constituer une société ou l’individu ne pourra plus exister dans une seule identité – certes aujourd’hui conventionnelle – mais une pluralité d’identités par définition – et exigence -indéfiniment plurielles et toutes vraies et vérifiables car non-vérifiables en quelque sorte…Et le jour où un état ou plus probablement un groupe privé pourra accéder à l’ensemble de ces identités et leur historique numérique, cela coïncidera avec le point de singularité, à savoir cette étape de l’intelligence artificielle où elle pourra poser et résoudre des problèmes d’elle-même sans apport de données par des humains, et donc se rapprocher de ce qu’on peut imaginer comme étant une conscience artificielle. Aurons-nous alors déjà disparus dans nos multiples identités numériques ?

shingitaiLes arts martiaux japonais traditionnels cultivent trois dimensions distinctes mais qui n’ont de sens qu’unifiées. Dans les arts martiaux Japonais ce sont l’esprit (l’intention, caractère, désir) SHIN, la technique GI et le corps, TAÏ. Aucun ne prévaut, chacun enrichit et bénéficie à l’autre. Il me semble que nous gagnerions à nous inspirer des arts martiaux et à ne pas oublier son corps, le sien et celui de l’Autre ni les deux autres composantes de cette unité. Aller à la rencontre de soi physiquement et de l’Autre. Avec bienveillance et courage, c’est à dire en allant vers l’autre au risque de la rencontre, pas uniquement en se montrant à l’autre dans le miroir froid et narcissique de l’”écran intelligent” qui réfléchit pour nous, où chacune de nos identités si elle n’est pas rattachée à une corporéité une technique et un esprit, ne pourra qu’être engloutie et oubliée au gré des marées de pixels. Seulement consignée in fine comme disparue dans le grand livre numérique, la blockchain, sans aucun sens ni maitrise de nos vies et de notre plaisir de vivre !Communiquer et vivre en cohérence avec soi et avec les autres dès aujourd’hui, à l’heure de l’explosion de ses identités numériques avec une techno qui tend à prouver numériquement et elle seule la véracité du réel, cela ne peut surtout pas rester qu’une question de technologie.

Perle de rosée

Qu’a voulu prendre en ses doigts

Un petit garçon.

Kobayashi ISSA (1763-1828)

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15ème repas (à Paris) https://le-coin-coin.fr/4676-15eme-repas-a-paris/ https://le-coin-coin.fr/4676-15eme-repas-a-paris/#comments Wed, 06 Jul 2016 13:52:49 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=4676 Pour sa fin de saison, à trois jours du Halving day, le quinzième repas a connu une grande affluence, avec 35 participants. Un nouveau record battu et qui a commandé le déplacement sur quelques mètres dans la rue Marie Stuart : c’est au Petit Orgueil qu’a eu lieu ce dernier repas avant les vacances. Les convives […]

Cet article 15ème repas (à Paris) est issue du site Le Coin Coin.

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Pour sa fin de saison, à trois jours du Halving day, le quinzième repas a connu une grande affluence, avec 35 participants. Un nouveau record battu et qui a commandé le déplacement sur quelques mètres dans la rue Marie Stuart : c’est au Petit Orgueil qu’a eu lieu ce dernier repas avant les vacances.

Les convives étaient très majoritairement parisiens, mais aussi toulousains, marseillais, bordelais ou luxembourgeois mais surtout 15 convives participaient pour la première fois. Le « Repas du Coin » reste donc un événement attractif autour d’une communauté qui, crypto de coeur, n’est pas sectaire pour autant! Avec, parmi ces nouveaux venus, quelques jeunes hauts-fonctionnaires curieux et éclairés, des représentants d’une banque d’affaire digital native, un banquier et un VC venus sans carte de visite pour échanger des idées et lier des relations informelles.

Fin de saison en beauté, aussi, avec parmi ces nouveaux convives 7 jeunes femmes dont plusieurs professionnellement engagées sur des thématiques liées au bitcoin et aux échanges décentralisés.

Les débats, toujours libres, ont porté notamment sur l’approche par les politiques, où un large spectre d’attitude se fait jour, depuis l’intérêt bienveillant de certains jusqu’à des postures d’un autre âge chez d’autres, le tout dans un contexte marqué par le Brexit et les doutes qu’il induit. L’intérêt des banques pour les jetons (au delà des chaînes) notamment dans la remittance, l’affaire de la DAO et la problématique des forks, l’évolution des cours ont aussi été au menu des conversations durant le repas, sur le trottoir et dans les cafés voisins !

Cet article 15ème repas (à Paris) est issue du site Le Coin Coin.

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La Blockchain au Club Parlementaire des Nouvelles Révolutions Industrielles https://le-coin-coin.fr/4677-blockchain-club-parlementaire-nouvelles-revolutions-industrielles/ https://le-coin-coin.fr/4677-blockchain-club-parlementaire-nouvelles-revolutions-industrielles/#comments Wed, 29 Jun 2016 21:27:26 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=4677 Hier soir, le 28 juin 2016, le Cercle du Coin était convié, j’y ai représenté l’association, au dîner du Club Parlementaire des Nouvelles Révolutions Industrielles avec un débat sur les enjeux de la Blockchain. Après un apéritif permettant de faire connaissance et de naviguer entre les visages, nous nous sommes mis à table, le repas […]

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Hier soir, le 28 juin 2016, le Cercle du Coin était convié, j’y ai représenté l’association, au dîner du Club Parlementaire des Nouvelles Révolutions Industrielles avec un débat sur les enjeux de la Blockchain. Après un apéritif permettant de faire connaissance et de naviguer entre les visages, nous nous sommes mis à table, le repas constituant le coeur de l’évènement, dans un salon de la Maison de l’Amérique Latine à Paris.

Apéritif Blockchain
L’apéritif dans les jardins de la maison de l’Amérique Latine.

À la table d’honneur, nous trouvions Madame Laure de La Raudière, députée LR d’Eure-et-Loir et Monsieur Olivier Faure, député PS de Seine-et-Marne, tous deux organisateurs de l’évènement. Mais aussi trois intervenants : Pierre Noizat, Henri d’Agrain et Primavera de Filippi. Avant même que l’on ne serve l’entrée, cette table a commencé à animer le débat en présentant rapidement la blockchain et les possibilités qu’offre cette architecture de réseau.

Après une intervention de chacun sur cette table d’honneur, la parole est passée à la salle, dans un jeu de questions réponses qui était selon Olivier Faure le plus rythmé depuis la création du club. On a réellement pu voir un engouement sur les questions relatives à la Blockchain. Ainsi se trouvaient dans la salles de nombreux institutionnels : députés, sénateurs, collaborateurs parlementaires, représentants d’organisme public comme la BPI ou la Caisse des Dépôts etc.. Et de l’autre côté des acteurs privés comme Cisco et des acteurs de l’écosystème blockchain comme le Cercle du Coin, Ledger, Paymium, Belem et d’autres.

Sur la quarantaine de personnes présentes, près d’un cinquième ont participé au débat en posant une question, et ces questions étaient très diverses. Il y a eu les habituels problèmes d’abstractions auxquelles la blockchain nous oblige à faire face, sujet sur lequel Pierre Noizat a clairement rappelé qu’il ne faut pas parler de technologie blockchain mais bel et bien nommer les choses par leur nom, comme Bitcoin.

Il a été difficile de passer à côté d’une petite boutade sur M. Bernard Debré et ses envies meurtrières du moment envers Bitcoin. Puis est venue la question de la fiabilité : les craintes sont présentes notamment depuis l’histoire de la DAO. À ce sujet, les intervenants sont bien revenus sur le fait que la blockchain d’Ethereum n’avait pas été touchée et que l’exécutant avait simplement joué avec les règles du smart contract.

Beaucoup de palabres ont tourné autour d’une possibilité pour l’État d’utiliser des réseaux publics pour des fonctions notariales. Avec notamment de l’incompréhension parfois entre l’aspect monétaire des tokens de la blockchain et leur valeur probatoire. On sent tout de même un certain consensus sur le fait de reconnaître un caractère probatoire à la blockchain. Encore faut-il la nommer.

La dématérialisation fait aussi un peu peur dans le cas du vote. Certains élus voyaient une désertion totale possible des lieux de vie de la communauté si tout le monde reste dans son coin pour effectuer toutes les démarches. Mais cette inquiétude n’est pas forcément fondée car dans un premier temps tous les français ne sont pas à l’aise avec un ordinateur et internet. Il y a donc fort à parier qu’il devra y avoir du soutien dans les Mairies (c’est bien ce que nous ressentons lors des journées organisées par les « Villes Internet » dont notre « Cercle » est partenaire) et dans un second temps le lien avec le monde physique devra forcément passer par des repères public permettant de vérifier l’intégrité des données sur le réseaux.

Au total, c’est dans un climat d’échange courtois que s’est déroulé le repas. Si l’on en croit l’attention portée à ce que les personnes prenant la parole parlent dans le micro, il devrait y avoir un enregistrement de cette soirée. Je ne peux vous garantir cependant que celui-ci sera public. S’il fallait conclure, je dirais qu’il y a un véritable désir de comprendre le phénomène et l’écosystème blockchain chez une part des institutionnels et de ne pas refaire les mêmes erreurs qu’avec le minitel. Même si tous les députés ne sont pas forcément sur cette ligne, ceux qui s’engagent dans cette voie sont réellement dans un désir d’échange et d’écoute entre les différents acteurs et partis de sorte à appréhender le mieux possible ce nouveau paradigme pour que la France puisse être au premier plan mondial dans ce domaine.

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