Start up – Le Coin Coin https://le-coin-coin.fr Informations, réflexions, contenu francophone sur le sujet des monnaies décentralisées dont le bitcoin. Un magazine sans pub crypto, blockchain et économie. Tue, 01 Jul 2025 20:24:35 +0000 fr-FR hourly 1 69367527 Entretien avec Stephan Tual, Cofondateur et COO de Slock.it https://le-coin-coin.fr/4194-entretien-avec-stephan-tual/ https://le-coin-coin.fr/4194-entretien-avec-stephan-tual/#comments Thu, 07 Apr 2016 14:27:43 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=4194 Le Coin Coin s’est entretenu avec Stephan Tual, Cofondateur et COO de Slock.it afin d’en savoir un peu plus sur lui, ses motivations, sur ses projets et plus globalement sur sa vision de l’actualité. Le Coin Coin : Bonjour Stephan. Tout d’abord, qui est Stephan Tual, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi […]

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Le Coin Coin s’est entretenu avec Stephan Tual, Cofondateur et COO de Slock.it afin d’en savoir un peu plus sur lui, ses motivations, sur ses projets et plus globalement sur sa vision de l’actualité.

Le Coin Coin : Bonjour Stephan. Tout d’abord, qui est Stephan Tual, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi et sur le cheminement qui t’a amené à intégrer la fondation Ethereum ?

Stephan Tual : Alors, avant j’habitais aux États-Unis et aux Philippines, mais je vais vous faire grâce de cette partie du parcours. Mon moteur principal est que j’en ai eu marre de voir des gens extrêmement intelligents et talentueux du monde du Machine Learning, être occupés a vendre du shampoing pour augmenter de 3% les marges d’une société. C’est décevant, et surtout ça n’est pas la raison pour laquelle je suis rentré dans l’univers de l’informatique qui me passionne depuis que je suis tout jeune. En 2013 j’ai pu voir une présentation au Turing Festival de Mike Hearn (ancien core développeur de Bitcoin), qui parlait de voitures autonomes qui se possèdent toutes seules. Il décrivait une voiture intelligente qui avait la capacité de se relocaliser elle-même, d’aller dans des endroits ou elle sait qu’à tel ou tel moment il y a un besoin en particulier.

Tout ça m’a fait redécouvrir le bitcoin, que je connaissais par ailleurs d’avant, et j’ai eu le déclic en me rendant compte à quel point cette technologie avait un pouvoir disruptif. Un article de Gregory Maxwell publié par Jeff Garzik à l’époque sur Storj qui n’était alors que purement théorique m’a fasciné : il y décrivait un programme autonome capable de se passer de tout l’administratif de dropbox et intelligent au point de réduire les coûts de stockage. Suite à cela j’ai créé Ursium, une société de consulting que j’ai depuis fermée et j’ai quitté mon boulot. Vint alors Noel 2013 et la découverte du papier Vitalik Butterin qui m’a littéralement soufflé au vu du futur qu’il prédisait. J’ai donc fait tout mon possible pour intégrer la fondation Ethereum et ce fut chose faite le 23 janvier 2014, date à laquelle je les ai rejoints en tant que C.C.O.

LCC : Pensais-tu qu’un tel succès serait au rendez-vous et qu’est-ce qui l’explique selon toi ?

S.T : D’un point de vue succès du protocole, on était vraiment soufflé par le potentiel de la chose en voyant les gens s’y mettre et débarquer avec des idées auxquelles on n’avait pas encore pensé. L’étendue du potentiel de la technologie m’a vraiment surpris, même en ayant fait partie de la fondation dès le début. Par contre le succès lié à la valeur de l’éther, ça on n’y avait pas du tout réfléchi.

LCC : Comment toi et tes associés vous êtes-vous retrouvés a fonder Slock.it ? Peux-tu nous en dire un peu plus sur la genèse du projet ?

S.T : Donc pour ma part, j’ai été chez Ethereum pendant deux ans. Christophe Jentzsch (CTO de Slock.it), lui, pendant un an donc nous étions déjà collègues. Il était lead testeur pour le client c++ d’Ethereum. Personnellement, depuis janvier 2015 je m’étais mis de plus en plus à l’ IoT (Internet des objets). Déjà, en 2014 j’avais aidé IBM et IBV à écrire le White Paper pour Adept, ce projet en conjonction avec Samsung et IBM pour créer des objets autonomes comme une machine à laver ou autre, et je m’étais dit que s’il devait bien y avoir un cas d’utilisation appropriée à Ethereum, ce serait celui-là. Donc à chaque fois que je faisais une présentation, je parlais de l’IoT (rires).

Je suis donc parti de la fondation en août ou septembre, en même temps que pas mal de monde avec qui on s’était dit que nous allions faire deux ans à la Fondation et ensuite monter nos propres boites. Suite à cela, je reçois un coup de fil de Christophe qui m’invite à Berlin pour me montrer un truc « cool » et je me retrouve donc face a cette porte d’entrée qui s’ouvre et qui se ferme toute seule en se basant seulement sur des instructions de la Blockchain et j’ai vraiment trouvé ça génial. À partir de là on a commencé a réfléchir à tous les trucs qu’on pouvait faire, avec son frère Simon (CEO de Slock.it) qui est l’autre fondateur du projet et qui lui, a un parcours plus commercial, entrepreneur. Et c’est donc à l’intersection de l’IoT et de la Blockchain qu’on a décidé ensemble de donner vie à Slock.it.

LCC : Peux-tu nous en dire un peu plus sur vos objectifs à court, moyen et long terme ?

S.T : À long terme, je suis très branché objets autonomes. Par exemple, quand j’ai présenté Venqo qui est un tricycle autonome (une sorte de voiture drone), eh bien nous sommes à travers Mobiliq, en train de créer un moyen de communiquer avec ces drones. Pour moi, l’idée est révolutionnaire : des petits véhicules qui coûtent à peu près 6.000€, on peut en acheter trois pour le prix d’une berline et les mettre dans la rue, appuyer sur le bouton « on » et les voir se louer toute seules. Ça revient un peu à la projection qu’avait Mike Hearn, mais sur Ethereum. Cela serait un objectif à long terme. Enfin, pas si long que ça, car la technologie nous prouve qu’elle avance quand même assez rapidement et je ne serais pas surpris de voir Uber sortir un modèle automatisé grâce à Tesla par exemple.

À moyen terme, on a par exemple des clients comme RWE, pour lesquels nous allons créer des objets autonomes, comme des chargeurs de voiture électrique qui leur permettraient d’économiser des coûts opérationnels, de simplifier à la fois la comptabilité et la facturation. À moyen terme, finalement, je dirais que nous trouvons des cas d’usage pragmatique pour la Blockchain. Et à court terme, la DAO. C’est un peu un « side project », dans le sens où nous ne sommes pas payés pour le faire. Nous donnons gratuitement a la communauté et tout cela a grandi, si bien que s’il venait a y avoir un projet de DAO sérieux qui se montait autour de l’Ethereum Computer, ça en vaudrait la peine et ça a l’air d’être le cas.

LCC : Selon toi, qu’est-ce qui peut contribuer à l’adoption massive de toutes ces cryptotechnologies et ces crypto-usages ? Qu’est-ce qui peut casser cette barrière technique afin que tout cela devienne mainstream ?

S.T : Je dirais en fait que la technologie et l’adoption de la technologie sont deux choses totalement différentes. Par exemple, dans le cas de Facebook, ils ont créé leur propre version de base de données Hadoop, mais tout le monde s’en fout en fait. Si ma mère va sur Facebook, c’est pour voir des photos de ses petits enfants ou autres. La technologie sous-jacente, elle s’en fout. Lorsqu’elle paye pour un café chez Starbucks, elle paye pour son café, mais elle n’en a rien a faire de savoir comment le paiement va s’effectuer techniquement à travers le TPE. Ou encore, si elle tape « http://slock.it » elle ne se demande pas ce que c’est « HTTP », elle le fait et c’est tout. Je pense que la technologie Blockchain c’est un peu la même chose finalement. Si c’est censé devenir mainstream, ça le deviendra si la plupart des gens ne sont pas conscients qu’ils l’utilisent.

Ce qui intéresse les gens c’est de savoir si le service est moins cher ou plus rapide, s’il offre des fonctionnalités que d’autres services n’offrent pas. La décentralisation en elle-même et la Blockchain ne sont pas des fonctionnalités. Par exemple, Joe est dans la rue, il a internet, et il y a deux « Uber », dont l’un est totalement centralisé et l’autre ne l’est pas. Si on lui dit il y’en a un qui est basé sur une Blockchain il répondra qu’il s’en fout. C’est pour ça que notre mission est d’utiliser la Blockchain pour créer de la valeur ajoutée ou engendrer une baisse de coût et c’est ce qu’on essaie de faire.

LCC : On voit des projets naître un peu partout et c’est vrai qu’il est un peu compliqué d’accorder de l’attention et du credit à tout ce qui se fait. En dehors de Slock.it, y a-t-il des projets en particulier qui attirent ton attention ?

S.T : Je porte une attention particulière sur les projets propres à la fondation Ethereum. En l’occurrence sur Mist (navigateur visuel de la Blockchain Ethereum) qui est pour moi l’une des raisons pour lesquelles j’ai joint Ethereum et qui en 2016 fait toujours partie de la vision qui doit être livrée. Mist va permettre d’aller sur des sites décentralisés. D’un côté il y a les back-end (les smart contrats, solidity, etc…) et de l’autre coté, les front-end ne sont pas encore faits. Dans le cas de Mist, ce serait comme des fichiers .zip ou .tar qui contiennent du code HTML, css ou du JavaScript et qui seraient décompressés en arrivant sur Mist de sorte a ce que l’utilisateur puisse s’en servir. Donc une fois le front-end et le back-end décentralisés, ça nous donne une autre vision de l’Internet. Selon moi, c’est très important.

Du moins, ça le devient, car il y a un risque avec la technologie Blockchain, c’est que l’excès de vulgarisation peut finir par corrompre l’idée originelle des projets et on risque de se retrouver avec des gens qui voient des Blockchain là ou il n’y en a finalement pas. Aujourd’hui on commence à voir des gens qui assimilent des DAO à des trucs qui finalement sont centralisés et là pour prendre du pognon.

Attention à la « hype », c’est un peu comme internet en 1990 où il y avait plein de projets montés partout. Des gens avec de bonnes idées, mais aucune expérience commerciale, des gens avec de mauvaises idées, mais qui étaient très commerciales, des voleurs, des cinglés, etc.(rire). Et de l’autre coté des gens qui avaient beaucoup d’argent, désireux d’investir dans le future, mais qui ne savaient pas trop où aller, car trop de projets, et compliqué d’avoir une vue dégagée. Alors si tu investissais dans Google ou Yahoo, ça finissait bien, mais ça n’a pas été le cas de tous les projets montés à l’époque.. Cette époque est assez similaire de ce point de vue là.

CCN : Donc méfiance, et recul

ST : Et bien, tout ça est censé être trustless…(rire). Il faut être plus que méfiant, si par exemple quelqu’un était amené a utilisé la DAO a laquelle on soumettra nos idées pour l’Ethereum computer, la première recommandation qu’on passera, sera de dire : allez vérifier notre code ! La semaine dernière, j’ai vu deux ou trois projets qui s’annonçaient comme étant des DAO et qui ont été coulés par la communauté, car elle sait rester vigilante et les gens cherchent rapidement à repérer les scams (arnaques). Donc c’est important, car il n’y a toujours pas de système de réputation et c’est aussi la raison qui me pousse à attendre le développement de Mist, car il intègre ce système de réputation et c’est plus que nécessaire.

LCC : Tu voyages beaucoup et donc as une vue dégagée sur les différentes législations et sensibilités des États vis à vis des cryptotechnologies. Quel pays, selon toi, offre les meilleures conditions entrepreneuriales pour l’avenir ?

S.T : Figure-toi, que j’aimerais bien le savoir (rire). C’est dur à dire. Il y a un problème majeur : dès lors que l’on essaie d’ouvrir une société qui a un lien direct avec la Blockchain, on reçoit souvent une lettre qui dit « désolé vous êtes impliqués dans quelque chose sur lequel nous ne souhaitons pas être associés ». Ça nous est déjà arrivé avec l’entité “EthDev” d’Ethereum, qui a vu son compte en banque refusé 3 ou 4 fois d’affilée en Angleterre. Tout cela parce qu’elles allaient voir le site Ethereum et voyaient qu’on avait levé 18 millions de dollars en bitcoins. Le simple effet du mot « Bitcoin » et son assimilation au trafic, à la drogue, et à tout type d’horreurs habituellement véhiculées.

J’en parlais à un parlementaire anglais et lui disais qu’il ne faut pas oublier que  je pourrais être un simple fleuriste qui utilise la Blockchain pour avoir un système de gouvernance transparent de mon business et un système antifraude et tout cela sans accepter les cryptomonnaies en guise de moyens de paiement. Je peux toujours accepter les paiements par carte bancaire, mais utiliser la Blockchain juste pour la gestions de ma boite. Il ne faut pas tout mélanger. Le plus marrant, c’est  que ce sont surtout les banques qui sont  l’origine de ces blocages et non les gouvernements. En dehors de la Russie, les gouvernements n’ont pas vraiment pris de mesures qui peuvent porter atteinte au business. En Angleterre, le système de taxe a reconnu Bitcoin et consorts comme étant de l’argent. Et c’est plutôt bien, car ça me permet de déclarer des revenus et de payer des impôts comme n’importe quel contribuable. Il n’y a pas encore de pays à la pointe, mais je trouve important que la France s’y mette.

J’ai quitté la France il y a plus de 20 ans. À l’époque c’était « le minitel avant tout, l’internet, c’est une technologie d’Américains, etc. » et depuis, ça fait 20 ans d’impôts que je n’ai pas payé au gouvernement français. Juste pour ce genre de logique. Et c’est franchement dommage, car beaucoup d’amis dans ma situation ont quitter le pays, et voir cette intelligence partir…

Il y a encore une opportunité pour la France de devenir une juridiction qui encourage ces technologies. Un premier pas serait de reconnaître les DAO et les Blockchains légalement parlant.

LCC : Donc en deux mots pour nos élus.

S.T : Il y avait ces derniers jours cette conférence a l’Assemblée nationale où il y avait deux députés (NDLR : Monsieur Jean Launay, députe du Lot, et Madame Laure de La Raudière, députée d’Eure-et-Loir) et c’est formidable, car en voyant les gens repartir on pouvait percevoir un certain enthousiasme. Ils ont cerné le potentiel de la Blockchain. En parlant avec Henri d’Agrain ( Ndlr : Directeur général du Centre des Hautes Études du Cyberespace) qui animait en partie l’événement, je lui disais qu’en ce moment, nous montions un projet sur la Blockchain, avec une DAO et que nous étions obligés de nous installer dans une juridiction qui accepte ces choses pour faire notre business légalement, donc dans un pays qui accepte de percevoir des taxes sur ce type de société.

Si par exemple, nous recevons 10 millions de dollars pour construire l’Ethereum Computer, et bien nous devrons alors verser 2.8 millions d’euros au gouvernement allemand. Autant d’argent qui aurait pu aller au gouvernement français…il faut vraiment qu’ils s’y mettent.

LCC : Compte sur moi pour mettre en évidence cette dernière phrase afin de stimuler les représentants de l’exécutif.

S.T : J’espère.(rires)

LCC : Question d’actualité, on voit de plus en plus souvent sur les forums, des débats opposant le Proof of Stake (PoS) au Proof of Work (PoW). Selon toi quelles sont les véritables forces et faiblesses de chacun de ces deux systèmes ?

S.T : La force du PoW, c’est déjà d’être un système qui a fait ces preuves. Et sur ce point, il n’y a qu’à regarder Bitcoin pour voir que ça ne fait aucun doute. D’ailleurs, ça marche aussi très bien pour Ethereum. Les problèmes sont par contre bien connus : le minage devient vite centralisé. À l’heure actuelle,sur Bitcoin, le minage est centralisé en Chine, si bien que si le gouvernement décidait de couper le protocole à partir du Grand Firewall, il y aurait tout de suite moins de concurrence, point de vue mining (rires). Et ça, c’est un énorme problème.

Puis ensuite vient le problème du coût écologique/environnemental  qui fait que des GPU, enfin plus précisément des Asics, tournent toute la journée à faire des calculs qui n’ont pas beaucoup d’utilité.  L’avantage qu’a le PoS c’est que ça résout ce problème écologique et de centralisation et ça, c’est formidable. Mais le gros problème du PoS, c’est qu’il n’a pas fait ses preuves du tout. Je n’ai pas encore vu de façon concrète un système PoS qui fonctionnait. J’ai vu des choses, il y a certains projets qui déclarent l’utiliser, mais j’ai aussi vu des faiblesses énormes.

C’est une chose d’être une altcoin qui à 2000 dollars de capitalisation de marché et qui se dit être PoS, mais s’en est une autre d’être Ethereum qui pèse prés d’un milliard et qui passe au PoS. On imagine facilement qu’il y aura des attaques ! Donc je pense que le PoS, nous n’y sommes pas encore. Il est prévu que dès la fin de l’année 2016, il sera compliqué de miner un bloc sur Ethereum en PoW, mais je ne suis pas convaincu que le délai sera tenu. Ce sera sûrement reporté à 2017 le temps que Casper, le système mis au point par Vlad ( Ndlr : Vlad Zamfir, développeur Ethereum) fasse ses preuves et ne soit plus expérimental.

LCC : Plus orienté autour de l’actualité du Bitcoin, enfin, si on peut parler d’acte ou d’état de fait : Qu’est-ce que tu penses du débat autour de la Blocksize ?

S.T : Je vois principalement que le débat dure depuis des mois, au sujet d’un problème qui n’est finalement pas si compliqué que ça. Il y a des gens sur Reddit qui se demandaient si c’est une bonne chose que Vitalik soit connu contrairement à Satoshi Nakamoto. Et certaines personnes pensent que dans un sens c’est bien, car de cette manière il peut faire office de leader, même s’il n’est pas forcement le leader. C’est plutôt un bénévole-leader qui oriente les choses en disant « on peut faire ça, ou il ne faudrait pas faire ça » et les gens suivent assez facilement sa vision. Et ça ce voit lors du passage à Homestead qui est un hard fork : Tout ça, s’est passé sans encombres sur Ethereum alors que pour Bitcoin, ça aurait pu être… (rires).

Donc dans un sens, ça aide et on se demande si finalement il n’y a pas une paralysie due à cette décentralisation de Bitcoin. J’entendais par exemple Mike Hearn, lors d’une conférence à Prague l’année dernière, qui expliquait que quand ils intégraient du code à Bitcoin, c’était celui qui hurlait le plus qui gagnait. Si des petites modifications se font autant dans la douleur qu’en serait-il s’il fallait passer a PoS ou intégrer des smart contracts? Donc dommage qu’il y ait ce blocage. J’ai toujours été supporter de Bitcoin et ai contribué en participant à la communauté. Mais quand je vois ce que devient l’ambiance ne serait-ce que sur les forums où des gens s’insultent à longueur de journée, ça ne m’intéresse pas !

LCC : Donc j’imagine que tu es favorable à une augmentation de la taille des blocs.

S.T : Tout à fait ! dans le cas d’Ethereum par exemple, il n’y a pas de taille limite pour le bloc, mais leur taille reste raisonnable grâce a un algorithme qui limite l’augmentation. On partait du principe que la Blockchain est quoi qu’il en soit quelque chose de difficile à mettre à échelle, et il faudrait utiliser des technologies comme « Shard » (Vitalik bosse très dur dessus, en ce moment) et ça représente des enjeux assez importants.

LCC : Pour finir, tu te doutes bien que j’allais forcement te poser cette question : Une date a nous fournir pour le lancement de la DAO de Slock.it ?

S.T : Houla ! Déjà, qu’on soit clair. Ca n’est pas la DAO de Slock.it, mais la DAO a laquelle Slock.it va soumettre une proposition. La différence est relativement importante. Le lancement dépendra de plusieurs choses. Ce matin (mardi 05/04/2016) nous avons fait un audit du code généré pour la DAO et fourni à tous. Tout le monde peut donc construire la DAO, et on va en plus donner du code pour faire le front-end de la DAO gratuitement. Une fois que les gens l’ont intégré, nous pourrons voir où en est la communauté. Est-ce qu’ils montent une DAO intéressante ? Qu’est-ce qu’on a bien fait ? Qu’est-ce que l’on a mal fait ? Etc..Donc nous ne sommes pas pressés et il n’y a pas vraiment de date. Je dirais que ça dépend beaucoup de la communauté et de la façon dont tout cela est reçu.

LCC : Parfait ! Merci pour tous ces éclaircissements Stephan. Tu es toujours le bienvenue sur Le Coin Coin. Une déclaration à faire ?

S.T : Pas de déclaration, je ne suis pas très politique (rires) ! En tout cas je trouve le nom du site sympa.

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Stephan Tual présente Slock.it https://le-coin-coin.fr/4041-stephan-tual-presente-slock-it-a-paris/ https://le-coin-coin.fr/4041-stephan-tual-presente-slock-it-a-paris/#respond Wed, 30 Mar 2016 14:46:40 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=4041 A l’occasion du meet-up Ethereum Paris organisé le 23 mars par Karl Chappé, Stephan Tual fondateur et COO de Slock.it nous présente leur projet de relier des objets connectés à la blockchain Ethereum et leur vision pour l’avenir. Retrouvez la vidéo de la conférence en fin d’article. Vision de Slock.it Pour débuter sa présentation Stephan […]

Cet article Stephan Tual présente Slock.it est issue du site Le Coin Coin.

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A l’occasion du meet-up Ethereum Paris organisé le 23 mars par Karl Chappé, Stephan Tual fondateur et COO de Slock.it nous présente leur projet de relier des objets connectés à la blockchain Ethereum et leur vision pour l’avenir. Retrouvez la vidéo de la conférence en fin d’article.

Vision de Slock.it

Pour débuter sa présentation Stephan Tual nous présente la vision de Slock.it pour le futur. Là où certains voit l’avenir avec des casques de réalité virtuelle qui nous permettraient d’interagir avec des objets dans le cyberespace. Stephan présente sa vision où ce sont les objets autonomes qui rentreraient dans notre monde physique. Et réaliser des transactions avec des machines autonomes serait le nouveau normal.

Présentation de Slock.it

L’objectif de Slock.it est de marier le digital et le physique avec la blockchain Ethereum. Soit relier des objets connectés à cette blockchain, permettant ainsi de louer, de vendre ou de partager n’importe quel objet, sans passer par un intermédiaire. Ces objets profiteraient du fait que les smart contracts nécessaire à leur gestion autonome, sont reliés à la blockchain, ce qui leur donne des propriétés intéressantes : l’immutabilité (ne peut pas être modifié par un tiers), résistant à la corruption et à la collusion, sécurité cryptographique, zéro temps d’arrêt.

L’objet physique est associé à l’objet digital en connectant l’identifiant unique (la clé du contrat) sur la blockchain avec l’appareil dans le monde physique. Ce qui permettra à cet objet de posséder des propriétés de la blockchain, avoir une identité, et la possibilité d’exécuter des codes. Ce qui donne des objets complètement autonomes qui se possèdent eux-mêmes.

Slock.it 2

Exemple d’utilisation de Slock.it

Stephan Tual nous présente ensuite un exemple d’utilisation de la technologie Slock.it avec le cas d’une maison autonome. Prenant un utilisateur qui souhaite louer une maison. Il lui suffira de prendre son téléphone et émettre sa clé publique, qui le représente sur le réseau. Il n’a donc pas besoin de s’enregistrer sur un site, où il devrait donner ses informations personnes, créer un login, un mot de passe… Il lui suffit d’utiliser sa clé privé pour pouvoir signer une transaction. Le téléphone ensuite récupère sur la blockchain Ethereum le contrat qui représente la porte, et lui distribue de l’argent. Il s’agit donc d’un contrat entre un humain et une machine. Ce n’est pas le propriétaire de la porte qui doit activer son ouverture, mais la porte elle-même.

De plus, la personne qui souhaite louer sa maison ou son appartement n’a pas besoin de passer par un tiers de confiance comme Airbnb, qui prend une commission. Et cela fonctionne dans le monde entier étant donné que c’est basé sur la blockchain.

Une fois le client devant la porte il va s’identifier auprès de celle-ci de façon digitale à l’aide de sa clé publique, que lui seul peut utiliser. Un processeur dans la porte faisant office de verrou va se connecter à la blockchain. Et récupère le contrat qui la représente dans la blockchain et vérifie que cette personne a le droit de rentrer. Si c’est le cas la porte s’ouvre.

Il est également possible de représenter d’autres services sur la blockchain. Par exemple la personne en charge du nettoyage serait aussi sur la blockchain. Une fois que le client aura quitté l’appartement celle-ci automatiquement se synchronise pour envoyer la personne le nettoyer.

Au cours de cette présentation Stephan Tual a également abordé le sujet de l’Ethereum Computer, du système de DAO (Organisation Autonome et Décentralisé), et des partenariats de la société Slock.it pour d’autres projets à venir.

Ethereum Computer

L’Ethereum Computer a été réalisé en partenariat avec Samsung et Ubuntu, dans le but de connecter et synchroniser les objets à la blockchain Ethereum, grâce à un petit module de proxy. Évitant ainsi de faire tourner un full node Ethereum sur chaque objets connectés.

Ethereum Computer

DAO : Organisations Autonomes et Décentralisées

La DAO est un groupe de personnes qui se mettent ensemble pour pouvoir réaliser un produit ou une série de projets. Il s’agirait d’un fond de management décentralisé où les gens investissent dans le but de financer d’autres projets, propositions soumises à la DAO. Stephan Tual nous informe qu’il souhaite proposer le projet de l’Ethereum Computer et ses applications à une DAO. En échange de ces fonds les Ethereum Computers enverront l’argent qu’ils gagnent (les commissions prélevées sur chaque transaction) à la DAO. L’Organisation Autonome Décentralisée aura ensuite le choix de réinvestir ses gains dans d’autres projets, ou de les distribuer aux actionnaires de la DAO.

Un système de proposal permettra à n’importe qui de proposer un projet, un produit à la DAO. Et définir les termes du contrat, ainsi que l’automatisation de son exécution. L’intervention d’un tiers : avocat, notaire sera donc évité.

DAO

Partenariats et projets à venir

Slock.it a également développé des partenariats avec d’autres sociétés, dans le but d’associer de nouveaux projets et objets connectés à la blockchain Ethereum.

Stephan Tual commence par nous présenter le partenariat avec Electron, pour connecter l’eau, l’électricité et le gaz à la blockchain de façon à ce que l’utilisateur paie uniquement ce qu’il a utilisé. Par exemple dans le cas d’un appartement loué, le client aurait seulement à s’acquitter du montant correspondant à sa consommation énergétique durant son séjour.

Slock.it travaille aussi avec SafeShare, une compagnie d’assurance spécialisé dans la sharing économie (économie de partage) qui nécessite des assurances spécialisées. Pour implémenter un système d’assurance permettant à une personne qui loue un appartement de payer uniquement l’assurance pour la durée de sa location.

L’équipe Slock.it a développé avec VENQO un projet pour créer et connecter à la blockchain des véhicules électriques autonomes. Ces véhicules pourraient se déplacer, se louer tout seul et renvoyer de l’argent aux personnes qui l’ont déployé.

Le dernier partenariat évoqué au cours de cette conférence, concerne le conglomérat énergétique allemand RWE. Dans le but de créer des bornes de chargement complètement autonome pour les véhicules électriques.  Où l’utilisateur paiera uniquement ce qu’il consomme (là où avec les bornes actuelles on paie à l’heure)  et n’aura pas besoin d’un contrat.

RWE

Pour retrouver l’intégralité de cette conférence je vous invite à visionner la vidéo réalisé par Marco :

 

 

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Ledger lève 1,3 million d’euros https://le-coin-coin.fr/2077-ledger-leve-13-million-deuros/ https://le-coin-coin.fr/2077-ledger-leve-13-million-deuros/#comments Thu, 19 Feb 2015 14:47:51 +0000 http://le-coin-coin.fr/?p=2077 Ledger, une startup française spécialisée dans les solutions de sécurisation par carte à puce pour les portefeuilles Bitcoin et identités numériques, a annoncé aujourd’hui avoir levé 1,3 million d’euros auprès de XAnge Capital, filiale de la Banque Postale, et de plusieurs business angels. Le Ledger Wallet, est un portefeuille Bitcoin sur carte à puce qui permet à […]

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Ledger, une startup française spécialisée dans les solutions de sécurisation par carte à puce pour les portefeuilles Bitcoin et identités numériques, a annoncé aujourd’hui avoir levé 1,3 million d’euros auprès de XAnge Capital, filiale de la Banque Postale, et de plusieurs business angels.

Le Ledger Wallet, est un portefeuille Bitcoin sur carte à puce qui permet à ses utilisateurs de verrouiller leurs codes privés et de se prémunir contre toute intrusion lors des transactions. A terme, Ledger a comme objectif la protection des identités numériques pour toutes les applications basées sur la technologie blockchain, dont Bitcoin n’est qu’une première itération.

Ci dessous le communiqué de presse :

Spécialiste de la sécurité carte à puce pour portefeuilles Bitcoin, Ledger lève 1,3M€ auprès de XAnge et de business angels

Ledger lève 1,3M€ en amorçage pour accélérer le développement de ses solutions de sécurisation carte à puce pour portefeuilles Bitcoin et identités numériques. ​Le tour de 1,3M€ a été mené par XAnge Capital ​2 (deuxième génération de fonds de capital innovation géré par XAnge)​, accompagné de Pascal Gauthier (ex COO Criteo), Hi-Pay (groupe Hi-Media), Fred Potter (DG Netatmo), Thibaut Faurès Fustel de Coulanges (VP Rentabiliweb Group) ainsi qu’Alain Tingaud Innovations.

Ledger, récemment décrite par Gavin Andresen (Chief Scientist, Bitcoin Foundation ) dans Fortune Magazine comme “ une exemple d’innovation permettant de rendre l’ usage du Bitcoin plus simple et plus sûr ”, est une jeune startup française qui a su, en quelques semaines, devenir une référence en terme de sécurité et d’usage sur le marché international des portefeuilles Bitcoin.

Si les experts sont unanimes sur le fait que le protocole Bitcoin est, de manière intrinsèque, extrêmement fiable, la sécurité personnelle des portefeuilles repose toutefois sur l’ utilisateur final qui doit protéger ses clés privées, c’est-à-dire ses identités d’ accès. Le Ledger Wallet, portefeuille Bitcoin sur carte à puce, propose une interface hardware + software simple et accessible, qui offre un niveau de sécurité éprouvé. En verrouillant les codes privés et en prémunissant les transactions de l’usager contre toute intrusion, Ledger lève ainsi un frein à l’adoption grand public du Bitcoin. A terme, Ledger a comme objectif la protection des identités numériques pour toutes les applications basées sur la technologie blockchain, dont Bitcoin n’est qu’une première itération.

“Avoir réussi ce closing moins de deux mois après le lancement public de nos solutions est l’ indicateur non seulement de l’intérêt grandissant pour l’écosystème Bitcoin, mais aussi du très fort différenciateur technologique qu’apporte Ledger sur le marché”, constate Eric Larchevêque, président et co-fondateur de Ledger. “Notre équipe technique,menée par Nicolas Bacca, concentre plusieurs décennies d’expertise dans les domaines de la sécurité, carte à puce, cryptographie et hardware embarqué.”

“​XAnge se passionne pour l’identité numérique telle qu’elle est proposée par Ledger, note Cyril Bertrand, Directeur Associé chez XAnge : l’alliance d’un wallet à ultra haute sécurité avec la confiance distribuée de la Blockchain. Cet investissement s’ inscrit par ailleurs dans l’expertise Fintech de l’ équipe XAnge, à la suite des participations dans Currency Cloud, KKBB, Fidor et Lydia. »

Forte de ce nouveau capital, l’année 2015 verra le déploiement de l’offre Ledger s’accélérer considérablement, avec l’ouverture d’une filiale aux Etats-Unis, la mise en place d’un réseau de distribution international, la consolidation de la marque et l’élargissement de la gamme de produits.

A propos de Xange

FilialedelaBanquePostale,XAngePrivateEquityestunesociétédegestiondeportefeuilleagréée par l’AMF pour l’activité de capital investissement. La société dispose également d’un agrément AIFM (Alternative Investment Fund Manager). Implantée en France et en Allemagne, XAnge est structurée autour de 2 métiers :

Capital Innovation : investissement dans des start-ups innovantes via les fonds XAnge Capital et les FCPI collecté par La Banque Postale.

Capital Développement : investissement dans des PME de tous secteurs en phase de croissance ou de transmission via les fonds XPansion. Sa présence dans les deux principales économies d’Europe Continentale donne à XAnge un atout supplémentaire au service de ses participations.

Le montant total des capitaux conseillés ou gérés par XAnge Private Equity s’élève à 350 M€.

www.xange.fr

A propos de Ledger

Fondée en janvier 2015, Ledger compte 15 salariés, avec ses bureaux et un showroom dans le “Sillicon Sentier” à Paris, une unité de production à Vierzon ( Cher ), et depuis peu un bureau à San Francisco. Après le lancement du Ledger Wallet Nano en décembre 2014 et des ventes dans plus de 50 pays, Ledger développe sa gamme de produits et solutions de sécurité, avec notamment l’ ajout des compatibilités Near Field Communication (NFC) et Bluetooth Low Energy (BLE), ainsi qu’une première version dédiée au Trusted Execution Environment (TEE).

La société Legder a été accompagnée par Amarys Finance en tant que conseil en corporate finance. Hortense Rouvier (Lawways) et Philippe Didider (Didier & Levy) ont été respectivement les conseils juridiques de la société et de Xange Private Equity.

ACTUALITES DE LEDGER 1​ER​ TRIMESTRE 2015

Lauréate du concours Business France Awards 2015​ , catégorie « Coupdecœur ». Ce prix sera remis par Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargé du Numérique

TedX Lille​ “Graîne de changement” (speaker : Eric Larchevêque, président de Ledger)

Mobile World Congress​, plus grand salon mondial de la téléphonie mobile, à Barcelone (Espagne) avec Ubifrance

CES Las Vegas ​(Nevada, USA), grand messe de l’électronique grand public,parmiles160 entreprises françaises

Finaliste de l’incubateur South by Southwest d’Austin ​(Texas, USA)

French Tech Pavillon​ à ce même événement (SXSW d’Austin)

Finaliste du Challenge des services Sans Contact ​(Paris, Ministère de l’Economie)

Scale 11 du CeBIT​, salon leader des nouvelles technologies à Hanovre (Allemagne)

Pour suivre Ledger site corporate ​www.ledger.co​ / site commercial ​www.ledgerwallet.com Twitter ​@LedgerHQ​ / Facebook ​www.facebook.com/LedgerHQ images sur Pinterest ​www.pinterest.com/ledgerwallet/

Cet article Ledger lève 1,3 million d’euros est issue du site Le Coin Coin.

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