Maghreb – Le Coin Coin https://le-coin-coin.fr Informations, réflexions, contenu francophone sur le sujet des monnaies décentralisées dont le bitcoin. Un magazine sans pub crypto, blockchain et économie. Sun, 17 Aug 2025 12:02:24 +0000 fr-FR hourly 1 69367527 Pourquoi les Tunisiens sont pauvres ? https://le-coin-coin.fr/940-pourquoi-les-tunisiens-sont-pauvres/ https://le-coin-coin.fr/940-pourquoi-les-tunisiens-sont-pauvres/#comments Thu, 24 Jul 2014 13:17:17 +0000 http://le-coin-coin.fr/?p=940 Dans cet article je vais essayer de démontrer que les causes principales de notre sous développement et de notre misère sont avant tout une déficience de libertés économiques. J’ai toujours pensé que la pauvreté n’était pas une fatalité, bien au contraire, elle n’est que le résultat de nos choix et nos politiques antérieurs. Je crois […]

Cet article Pourquoi les Tunisiens sont pauvres ? est issue du site Le Coin Coin.

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Dans cet article je vais essayer de démontrer que les causes principales de notre sous développement et de notre misère sont avant tout une déficience de libertés économiques. J’ai toujours pensé que la pauvreté n’était pas une fatalité, bien au contraire, elle n’est que le résultat de nos choix et nos politiques antérieurs. Je crois fermement que tous les peuples sont maitres de leur destin et que c’est à eux qu’incombe la tache d’évoluer et d’améliorer leur niveau de vie. Le déterminisme en économie n’existe pas, tout peut être changé et façonné.

LE NON RESPECT DE LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE :

Qu’est ce que la propriété privée ? La propriété privée englobe tout ce qui est ‘’propre’’ à l’individu, elle ne se limite pas aux biens matériels au quel un individu a le droit exclusif d’en jouir, mais inclus aussi tout attribue auquel on accorde de la valeur (la valeur est subjective). Chaque individu libre est avant tout propriétaire de lui même (de son corps et de son esprit). Les sociétés évoluent et progressent en démocratisant et en accroissant le champ de la propriété privée, seuls les esclaves ne sont pas propriétaires. Dans l’histoire certains pays avaient tentés la douloureuse expérience de la propriété collective en abolissant la propriété privée, les résultants ont été catastrophiques.

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L’IMPÔT PROGRESSIF SUR LE REVENU

Commençons par rappeler quelques vérités, la richesse dans notre pays est crée par les tunisiens qui travaillent et produisent. L’État tunisien ne crée aucune richesse, ses deux seules sources de revenu sont l’impôt et l’endettement. Le mot impôt vient du verbe ‘’imposer’’, l’impôt loin d’être volontaire il est avant tout coercitif. L’État tunisien applique un impôt progressif, le taux de prélèvement peut atteindre 35% pour un revenu de 50 milles dinar et plus. L’impôt est avant tout utilisé par l’État pour nourrir son appareil bureaucratique. Si on y pense, au jeu de l’impôt le citoyen est systématiquement perdant, parce que la richesse qu’il sacrifie à l’État est de loin supérieur aux pseudos services publiques que l’État lui procure en retour. Est ce que le niveau actuel des services publics justifie de tel prélèvement fiscaux ? Ça m’étonnerait.

L’impôt progressif constitue un frein considérable au développement, il dissuade les tunisiens à produire davantage puisqu’ils vont devoir sacrifier toujours plus de richesses à l’État. Les tunisiens ne voient pas l’impôt comme une contribution à l’essor de la société, mais plus tôt comme un racket comme une confiscation de leurs biens par l’État et son administration. L’évasion fiscale n’est qu’une réponse légitime face à la sur-taxation des tunisiens, qui cherchent à mettre à l’abri leurs économies du racket étatique.
L’économiste autrichien Ludwig Von Mises avait brillamment expliqué que l’impôt progressif, loin de favoriser les classes populaires, entretient les privilégiés des classes aisés de la société. En absorbant les revenus excessifs des nouveaux arrivants, il les empêche d’accumuler du capital et d’étendre leurs affaires. L’impôt progressif freine le jeu de la concurrence et rassurent les vieilles fortunes en les protégeant d’éventuels nouveau venus.

« L’impôt progressif sur le revenu pénalise les plus capables et favorise indûment les moins capables en les affranchissant de l’impôt. Il constitue un obstacle à la promotion sociale. C’est un impôt conservateur et réactionnaire qui protège la fortune acquise et compromet la constitution de patrimoines pour tous ceux qui ne disposent d’autres ressources que celles de leur travail. »
— Maurice Allais, Le Figaro du 23 novembre 1975

Supprimer l’impôt progressif et le remplacer par un ‘’Flat Tax’’ (un taux fixe applicable à tous le monde) ferait baisser l’évasion fiscale, ramènerait de la justice fiscale et stimulerait les tunisiens à produire d’avantage.

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LE CONTRÔLE DES CAPITAUX

Les contrôles de capitaux sont les différentes mesures prisent par un gouvernement avec pour but de restreindre la liberté financières des individus. Les contrôles de capitaux peuvent prendre différents aspects :

– restriction sur l’envoie ou bien la réception de capitaux de l’étranger
– l’interdiction aux citoyens résidents de détenir une autre devise que la devise officielle

L’État tunisien est passé maitre en matière de contrôle des capitaux, l’administration tunisienne exerce des lois très strictes en matière de transfert ou bien de réception d’argent de l’étranger. L’État interdit aux résidents d’investir à l’étranger, ou bien de détenir une autre devise que la devise officielle. L’import-export est strictement contrôlé et le pays applique encore des droits de douanes extrêmement élevés sur les produits d’importation. Au lieu d’encourager le commerce et les échanges avec l’étranger on continue d’asphyxier l’économie avec ces lois toujours de plus en plus complexes et liberticides.

CENTRALISATION DES POUVOIRS ET ÉTAT HYPERTROPHIÉ

Dans un précédant article dédié au bitcoin, j’avais commencé par un bref rappel historique sur les bases sur lesquelles l’État moderne tunisien fut bâti. Les années 50 furent essentiellement marquées par le socialisme et le dirigisme étatique. Le monde sortait d’une guerre qui venait de faire 50 million de victimes. La moitié avait sombré sous le joug du communisme pure et dure (marxisme) et l’autre moitié vacillait entre les deux : socialisme d’État mixé à l’économie de marché (keynésianisme). L’État tunisien moderne a vu le jour dans ce contexte mondial imprégné par le constructivisme étatique. Bourguiba et ses compagnons (fondateurs de la Tunisie moderne) étaient tous fortement influencés par le jacobinisme (doctrine politique qui avait vu le jour au lendemain de la révolution française qui prônait une centralisation absolue des pouvoirs).

La centralisation des pouvoir a été décrétée, Tunis (la capitale) détenait désormais tous les pouvoirs. Les gouverneurs des régions étaient nommés directement par le pouvoir central, celles-ci n’avaient aucune assemblée d’élus, et étaient totalement soumise au dictat de l’autorité centrale (Tunis). Tel a été le prix à payer pour notre chère république une et indivisible.

À l’extrême centralisation du pouvoir politique s’en est suivi une série de ministères et d’entreprises publiques exerçant des monopoles exclusif sur l’éducation, la santé, la sécurité, les banques, les retraites, le transport, les ressources naturelles l’électricité, l’eau etc. L’administration et la bureaucratie tunisienne s’immisçaient dans la moindre parcelle de la vie en société, l’économie fut largement étatisée et nationalisée.

Plus de 50 ans après l’indépendance on se rend compte que ce modèle hyper centralisé a été un échec absolu. L’étatisation de l’économie s’est traduite par un État obèse qui représente plus 30 % du PIB. Les différents monopoles étatiques sur l’éducation, les retraites, la sécurité… empêchent le jeu de la concurrence et interdisent au tunisien de faire des choix. L’hyper-étatisation de l’économie n’avait abouti qu’a creusé les déficits budgétaires, accroitre le pouvoir de l’administration et de la bureaucratie et de limiter les libertés économiques des tunisiens.

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Éducation nationale est principalement responsable du chômage de masse, avoir un diplôme universitaire et désormais un handicape pour l’obtention d’un travail. Les banques publiques sont quasiment toute en faillites, on continue malgré tout à taxer davantage les tunisiens pour les maintenir artificiellement en vie. La caisse nationale de retraite est largement déficitaires, la compagnie nationale de transport aérien Tunisair Idem : en faillite. La santé publique est médiocre (hôpitaux délabré et en manque de moyens), etc. Bref l’État est défaillant et échoue lamentablement en tout ce qu’il entreprend.

SUR-REGLEMENTATIONS ET UNE INFLATION DE LOIS

L’un des traits caractéristique des idéologies socialistes de droite comme de gauche est cette prétention que tout peut être ordonné et régenté par des lois. Bourguiba fondateur de la Tunisie moderne et son successeur Ben Ali croyaient dure comme fer en cette maxime.

Cette inflation de lois et les réglementations s’est essentiellement déversée sur la vie économique en Tunisie, en voici les conséquences :

• la sur-réglementation enchaine le capital et le travail étouffant l’initiative privée, empéchant la création de richesses et d’emplois.
• Les réglementations rigides et non intelligentes (marché de travail, marché financier, commerce, climat des affaires) continuent de rendre les coûts de transactions et les coûts d’entrée au marché inhibitoires aux petits et moyens entrepreneurs.
• Cette jungle réglementaire et juridique est peu compréhensible pour les investisseurs étrangers, ce qui augmente à leurs yeux le risque d’investissement et les décourage de placer leur capital dans l’économie tunisienne.
• L’excès de réglementation fait consolider l’économie de rente, le déficit d’investissement, le manque de concurrence, la spéculation, et surtout la corruption.
• La sur-réglementation a rendu l’économie formelle totalement incassable pour une grande majorité de tunisiens, les couts pour se conformer aux lois et aux régulations sont exorbitant, ce système exclus d’office les tunisiens moyens et pauvres qui n’ont pas d’autres choix que de se retourner vers l’économie informelle et la contrebande pour survivre.
• Sur-réglementation est intrinsèquement inégalitaire elle favorise les détenteurs de capitaux, (ceux qui ont les moyens de se conformer aux réglementations et aux lois), les mets à l’abri de la concurrence des nouveaux venu, et conforte leurs positions.

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Le Serment du Jeu de paume par David, musée Carnavalet

Il serait peut être temps de voir les choses autrement. On entend souvent dire que la prospérité économique ne peut se concrétiser que sous certaines conditions (sécurité, infrastructures, éducation, santé, lois, etc.) c’est ce qui légitime donc l’interventionnisme étatique. Mais on ne songe jamais à l’inverse, la croissance économique est le cœur de la société, c’est à travers elle que la sécurité, la prospérité et le savoir-vivre émergeront. Ce n’est pas par hasard que les pays les plus dangereux sont les pays les plus pauvres économiquement. La croissance économique est la cause du progrès et de la prospérité et non pas une conséquence.

À travers la technologie et internet, il est désormais possible aux tunisiens de se réapproprier une partie leurs libertés économiques. La technologie Bitcoin offre à ses usagers une devise mondiale, décentralisée sous la tutelle d’aucune administration ou banque centrale. C’est le moyen le plus efficace pour contourner les restrictions sur les flux de capitaux et d’échapper à l’oppression fiscale.

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Bitcoin : Liberté monétaire pour les tunisiens ? https://le-coin-coin.fr/644-bitcoin-liberte-monetaire-pour-les-tunisiens/ https://le-coin-coin.fr/644-bitcoin-liberte-monetaire-pour-les-tunisiens/#comments Wed, 18 Jun 2014 13:13:41 +0000 http://le-coin-coin.fr/?p=644 L’État moderne tunisien a vu le jour en 1956, nos politiques de l’époque en grande majorité de gauche et fortement influencés par la culture et la politique française avaient calqué le modèle jacobin français, ou l’État et sa bureaucratie contrôlent la moindre parcelle de la société. On a eu droit à la totale : œuf […]

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L’État moderne tunisien a vu le jour en 1956, nos politiques de l’époque en grande majorité de gauche et fortement influencés par la culture et la politique française avaient calqué le modèle jacobin français, ou l’État et sa bureaucratie contrôlent la moindre parcelle de la société. On a eu droit à la totale : œuf jambon fromage : monopole étatique sur l’éducation, sur la sécurité, sur la santé, l’électricité, l’eau, les ressources naturelles, la poste, les transports, etc. rien n’échappait à la bureaucratie. Le Dinar tunisien n’allait certainement pas faire exception, depuis sa création en 1958 le ton a été donné, l’État tunisien devait avoir un contrôle absolu sur la devise à travers sa toute nouvelle banque centrale (la fumeuse BCT). Le Dinar tunisien a été décrété comme devise non librement convertible, ce qui veut dire : l’État tunisien, interdit à sa population tout usage ou possession d’autres devises que la devise officielle (à moins d’une autorisation express des autorités). Les Tunisiens encourent de lourdes peines de prison pour toute détention illégale de (dollar, euro, livre sterling, etc.) Tout transfert ou réception de devise de l’étranger doit impérativement avoir la bénédiction de la BCT. Ce modèle hyper centralisé, à la soviétique est encore en vigueur de nos jours.

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Billet de cinq dinars de la série de 1960

LA LIBRE CONVERTIBILITÉ DU DINAR DANS LES MEDIAS

Le sujet de la non-convertibilité est l’un des sujets les moins évoqués par nos chers experts économiques, et si par inadvertance ils avaient à s’y prononcer, c’est pour mieux rappeler la nécessité pour l’État, de maintenir un contrôle strict, comme dans cette vidéo ou entend Mr Cheikhrouhou, professeur d’économie (keynésienne) à HEC Paris, nous rappeler que la libre convertibilité d’une devise accroit les risquent d’attaques spéculatives et mène tout droit vers la fuite des capitaux et vers l’inflation. D’autres encore nous disent que l’économie tunisienne n’est pas encore prête à un tel choc, le même baratin débité depuis plus de 50 ans. À leurs rythmes, la Tunisie ne sera jamais prête.
Sans vouloir rentrer dans les détails économiques et monétaires (je préférais économiser mes mots pour ce qui suit), il suffirait simplement de jeter un coup d’œil au monde qui nous entoure : Singapour, Hong Kong, l’Australie, la nouvelle Zélande, la Suisse, le Canada, les Émirats arabes unis, tous ces pays ont des devises librement convertibles. Ce sont les pays où il y a le moins d’inflation, le moins de fuites de capitaux et leurs devises ont surtout tendance à s’apprécier. En revanche, les pays qui continuent à appliquer ou qui ont appliqué dans le passé la non-convertibilité ont eu les incontournables : fuites de capitaux, inflation et dépréciation monétaire (Argentine, Venezuela, Brésil (pendant les années 90)). Bref, tout le contraire de ce que nous racontent nos chers ‘’experts économiques’’. Depuis 2001, le dinar se dépréciait de 5% annuellement, en 2006 un euro valait 1.677 dinar, en 2013 le taux était de 2.25 dinars pour 1 euro. Les chiffres parlent d’eux même, les contrôles de capitaux ne protègent en rien de la dépréciation ni de l’inflation.

BREF RAPPEL AU SUJET DU BITCOIN

Pour ceux qui ont été dans un coma ou bien en hibernation ces 6 derniers mois, je rappelle que le bitcoin est une crypto-devise, totalement décentralisée et sous le contrôle d’aucune banque centrale, contrairement aux devises dites ‘’Fiat’’ : Euro, Dollar, Yen, Livre Sterling, où l’on trouve à leurs têtes une banque centrale chargée d’en contrôler la masse monétaire et le prix : le taux directeur. La masse monétaire des bitcoin est fixe, il y aura en tout et pour tout 21 millions d’unités en circulation. Les transactions bitcoin se font Peer to Peer, quasi anonymement, et sans aucune intermédiation. Envoyer de l’argent dans le monde devient aussi simple qu’envoyer un Email ou un fichier informatique sur internet. Théoriquement, des frais de transaction existent : Un utilisateur localisé aux États-Unis avait envoyé pour l’équivalent de 6 millions de dollars à un autre utilisateur localisé en Grande-Bretagne, les frais de transaction ont été de 6 cents ce qui vaut à un frais de 0.00000001 %. Jamais de toute l’histoire de la finance moderne, des frais pour un transfert électronique n’avaient été aussi bas. À titre de comparaison la même transaction effectuée sur PayPal aurait couté 10000$ juste en frais de transaction. J’ai là un article écrit par un très bon ami et partenaire qui explique en détail le fonctionnement et les enjeux d’une telle technologie. Pour en apprendre encore plus consultez notre guide pour néophytes.

BITCOIN UN PHÉNOMÈNE MONDIAL

Cette nouvelle technologie a fait couler beaucoup d’encre dans la presse mondiale entre sympathisants et détracteurs. II faut dire que la soudaine hausse du prix a fait beaucoup jaser (le prix est passé d’une dizaine de dollars en début 2013, à plus que 1200 $ en décembre de la même année, pour retomber par la suite aux environ de 650$). Entre conférences, meetups, reportage, etc., le Bitcoin est devenu au bout d’à peine quelques mois le nouvel enfant chéri de la planète Tech. Bloomberg, la célèbre chaine d’information financière, publiait en moyenne 3 articles par semaine dédiés au bitcoin en plus des émissions et des plateaux télés consacrés à ce sujet. La grande majorité des banques centrales des pays de l’OCDE, la banque mondiale et le FMI se sont prononcés sur le sujet. Les plus grands esprits de la planète (investisseurs, chefs d’entreprises, universitaires, chercheurs, …) s’intéressent de très près à cette technologie : Les frère Winklevoss prédisent un prix de 10 000$ par bitcoin d ici très peu de temps (les frères Winklevoss sont considérés par certains comme les vrais créateurs du réseau social Facebook). Le multimilliardaire Richard Branson est aussi parmi les grands supporters de cette technologie. Il investit essentiellement dans des startups dans le domaine des cryptodevise, il a récemment investi 17.8 millions £ dans la compagnie Bitpay (prestataire de service de paiement en bitcoin).

richardbrandsonRichard Brandson directeur de Virgin

L’EXEMPLE DE L’ARGENTINE

C’est un pays où les libertés économiques sont de moins en moins respectées. Le pays applique une politique très stricte de contrôle des capitaux. Les Argentins ne sont pas autorisés à disposer librement de leurs fonds, acheter un produits sur internet ou bien envoyer/recevoir de l’argent de l’étranger est extrêmement couteux et compliqué. Tout cela jumelé à une inflation chronique de plus de 50% annuel (durant les années 90, l’inflation en Argentine avait atteint des records à plus de 500%). Les Argentins ne font plus confiance à leur devise nationale et sont prêts à tout pour éviter d’en détenir. Le dollar américain est constamment négocié au marché noir avec des primes exorbitantes (20 à 30% plus cher que le cours officiel). Depuis maintenant deux ans les internautes argentins commencent à s’intéresser au Bitcoin comme moyen pour contourner les restrictions de changes et de se réapproprier leurs libertés financières. Dans un pays rongé par la hausse des prix et où il est impossible d’investir à l’étranger (dû au contrôle des capitaux), le Bitcoin est considéré comme un excellent investissement qui offre une protection très efficace contre l’inflation et permet d’aller chercher des rendements très élevés. Mais comme un peu partout dans le monde, cette technologie est appuyée par les déçus du système financier actuel et du monopole étatique sur la monnaie. En Argentine, détenir des bitcoins est considéré comme une forme de contestation contre les politiques ultra-protectionnistes du gouvernement Kirchner.

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Cristina Kirchner Présidente de l’Argentine

LA SITUATION MONÉTAIRE ET FINANCIÈRE EN TUNISIE

Les conditions monétaires et financières dans notre pays sont très similaires au cas argentin. Dans un pays où la moindre possession de devise non autorisée par la banque centrale est passible d’une lourde peine de prison, où tout transfert d’argent hors du pays est strictement contrôlé. Les possibilités d’investissements sont extrêmement limitées. Les taux d’intérêt qu’offrent les banques sur les dépôts ne dépassent guère le taux d’inflation : un maximum de 5% par année, et en ce qui concerne la bourse de Tunis, 50 ans après sa création, ne représente encore qu’une infime parcelle de l’économie tunisienne. Dans un environnement économique et financier aussi oppressant et verrouillé, les Tunisiens cherchent désespérément une échappatoire, un abri pour leurs économies, ils investissent massivement dans l’immobilier (perçu comme la seule vraie protection contre l’inflation) le désespoir les ramènent même à investir dans des Ponzi’s game à l’instar de l’affaire Dridi. Un tel cadre constitue un environnement idéal pour les bitcoins et les crypto-devises, permettant aux Tunisiens de contourner toutes ces lois liberticides et de se réapproprier leur pleine et entière liberté financière. Les Tunisiens ont été privés pendant de longues années de pouvoir tirer profit des opportunités qu’offrait internet en matière de commerce et d’échanges. C’est triste à dire, mais le site internet le plus visité dans notre pays reste encore ‘’Facebook’’. Il y a bien évidement une raison pour cela, les politiques excessives de contrôles des capitaux ont rendu l’internet inutilisable pour autres choses que les Medias et les réseaux sociaux. Tout comme pour l’Argentine il est impossible pour un Tunisien d’acheter un livre sur Amazon, commander un produit sur Ebay ou bien faire du commerce en ligne tout simplement. Dans un pays déjà gangrené par le chômage des jeunes diplômés, nos gentils politiques et bureaucrates au nom de la lutte contre le capitalisme et le libéralisme continuent à s’accrocher à ces lois de contrôle des capitaux au détriment de cette jeunesse qui continue à souffrir du chômage de masse et de l’inutilité.

LES AVANTAGES POSSIBLES AVEC CETTE DEVISE

Les applications de cette technologie dans un pays comme le nôtre sont quasi-infinies. Je vais essayer d’en donner quelques exemples :

• Détenir des bitcoins pour un Tunisien serait l’équivalent de détenir un compte en devise (euro, dollar, livre, etc.) mais avec l’avantage que les transferts d’argents de par le monde sont quasi instantanés et les frais de transactions quasi nulles. Plus besoin de l’autorisation de qui que ce soit pour envoyer de l’argent à l’étranger ou bien pour en recevoir. Le Bitcoin redonne l’entière liberté économique et financière aux Tunisiens leurs permettant d’acheter et de consommer sur internet, sans aucune restriction.
• Posséder des bitcoins est aussi le meilleur moyen d’échapper à l’oppression fiscale, une fois cryptés dans un wallet (l’équivalent d’un compte bancaire) rien ni personne (mis à part le propriétaire) ne peut y accéder.
• Le meilleur moyen d’échapper à l’inflation : le Chiffre officiel de l’inflation est de 6% par an, le vrai chiffre se situe quant à lui au alentour du double si ce n’est plus, il suffit de jeter un coup d’œil sur les prix des biens importés pour s’en rendre compte. Le Bitcoin est immunisé contre l’inflation, comme je l’avais expliqué plus haut il y aura en tout est pour tout 21 millions d’unités émises pas une de plus.
• Un excellent investissement : En septembre 2013, quand le prix du bitcoin était au tour de 200 dinars tunisiens j’avais fait une vidéo en arabe ou j’explorais la question de la non-convertibilité de notre devise, j’introduisais les bitcoin et j’encourageais les Tunisiens à y investir, anticipant la hausse du prix à venir. Deux moins après mon intervention, le prix du bitcoin avait déjà atteint l’équivalent de 2000 dinars tunisiens. Ce qui donne un rendement de presque 1000% pour 2 mois d’investissement. Au moment où j’écris ces lignes, 1 Bitcoin se négocie pour l’équivalent de 1000 dinars tunisien.
• Une toute nouvelle économie se crée : Alors que dans notre pays l’économie est en berne et le chômage continuellement en hausse, une toute nouvellement économie liée aux crypto-devises est en train de naitre. Des centaines et des centaines de startups se créent chaque mois un peu partout dans le monde : compagnies de services, des sites d’échange (qui propose de convertir vos devises locales en bitcoin), des compagnies spécialisées dans le transfert d’argent entre pays (ces compagnies font de la concurrence à western union qui charge des frais exorbitant pour un simple transfert d’argent). Des milliers d’emplois directs et indirects pourraient très bientôt voir le jour, le tout sur internet et sous la juridiction d’aucun pays. Nos jeunes diplômés au chômage pourraient très bien profiter de ces nouvelles opportunités qui s’offrent à eux, et intégrer pleinement la nouvelle économie numérique.

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LE POUVOIR DES AUTORITÉS TUNISIENNES

Je sais très bien que dans notre pays nous avons une très longue tradition d’interventionnisme et de régulations qui remonte au temps de la dictature et qui persiste encore aujourd’hui dans l’administration. Beaucoup de nos politiques et dirigeants continuent de croire qu’ils peuvent régler tous les problèmes de la société par des lois. Je n’ai pas le moindre doute que si les autorités se rendent comptent que cette technologie pourrait être utilisé pour contourner les lois de non-convertibilité ils seraient fortement tentés de légiférer dessus. Faire voter une loi est extrêmement simple, mais l’appliquer en est autre chose, et spécialement quand il s’agit d’un protocole informatique totalement décentralisé tel que le Bitcoin. Cette technologie transcende les frontières, les États nations et leurs souveraineté ce qui fait que sa régulation devient extrêmement complexe et problématique. Nos gentils technocrates doivent comprendre que le seul moyen d’en interdire l’usage, c’est tout bonnement de couper Internet et je ne pense pas que cela puisse être possible. Le jour ou les tunisiens comprendront que le but présumé des lois de non-convertibilité et de contrôle des capitaux n’a jamais été de ‘’protéger’’ l’économie nationale des chocs externes, mais plus tôt d’assoir le pouvoir étatique sur les finances et les économies des tunisiens, ce jour la, ces lois scélérates voleront en éclat avec ou sans l’aval des autorités. Internet et les crypto devise vont certainement jouer un rôle extrêmement important dans cette prise de conscience collective. Le monde change, c’est à L’État tunisien d’évoluer et de s’adapter.

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