Sosthène – Le Coin Coin https://le-coin-coin.fr Informations, réflexions, contenu francophone sur le sujet des monnaies décentralisées dont le bitcoin. Un magazine sans pub crypto, blockchain et économie. Wed, 02 Apr 2025 16:00:01 +0000 fr-FR hourly 1 69367527 Les exchanges chinois vers l’autorégulation ? https://le-coin-coin.fr/5257-exchanges-autoregulation/ https://le-coin-coin.fr/5257-exchanges-autoregulation/#respond Sun, 08 Jan 2017 20:00:26 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=5257 Le texte ci-dessous est une traduction d’un article paru aujourd’hui sur le site 8btc.com. J’ai essayé d’être fidèle à l’original, mais j’ai pris certaines libertés quand je pensais que cela pouvait améliorer la compréhension par un lecteur francophone. Je profite aussi de cet avertissement pour remercier l’auteur, qui chose rare en particulier chez nous, est […]

Cet article Les exchanges chinois vers l’autorégulation ? est issue du site Le Coin Coin.

]]>
Le texte ci-dessous est une traduction d’un article paru aujourd’hui sur le site 8btc.com. J’ai essayé d’être fidèle à l’original, mais j’ai pris certaines libertés quand je pensais que cela pouvait améliorer la compréhension par un lecteur francophone. Je profite aussi de cet avertissement pour remercier l’auteur, qui chose rare en particulier chez nous, est une bitcoineuse, Mengdada de son nom de plume.

Le soir du 6 janvier, les 3 exchanges les plus importants de Chine (OKCoin, Huobi et BTCC) sont convoqués dans les locaux de la People Bank of China, la banque centrale chinoise. Ils y ont été fermement invités à « se contrôler eux-mêmes et à se corriger »(ndt : 自查整改, littéralement 自 soi-mêmeexaminer, inspectermettre en ordre, rectifiermodifier, réformer), une formule mystérieuse qui a suscité de nombreuses discussions au sein de la communauté. Mais la conséquence la plus immédiate et la plus spectaculaire de cet entretien, c’est l’effondrement du cours du Bitcoin, qui est descendu à 5600RMB avant de se stabiliser autour de 6300.

cours_bitcoin

BTCC a été le premier à publier un communiqué officiel, dans lequel il résume ainsi l’échange avec les employés de la PBOC : « le représentant de BTCC a présenté la façon dont opère la plate-forme, et a réaffirmé que BTCC continuerait comme par le passé à observer de la façon la plus stricte possible la législation et à s’efforcer de satisfaire les exigences de l’autorité de régulation. Il a assuré qu’être dans la légalité était crucial pour BTCC . BTCC s’est engagé à contrôler activement ses propres activités afin de rectifier ce qui aurait besoin de l’être, de contribuer à la stabilité du marché du bitcoin, et de toujours protéger l’intérêt des investisseurs. »

 

communiqué_janv17
Le communiqué en version anglaise, tel qu’il apparaît aujourd’hui sur le site de BTCC

Peu après les autres plate-formes convoquées ont elles aussi publié leurs propres communiqués dans lesquels elles s’engageaient dans les mêmes termes à « rectifier » leur activité, ce qui fait référence par exemple à la lutte contre le blanchiment ou au contrôle de la fuite des capitaux à l’étranger, et passe par un renforcement des contrôles sur l’identité des utilisateurs, avec pour objectif la stabilisation du marché du bitcoin.

En l’absence de règlementation étatique, les exchanges pourraient s’imposer leurs propres règles

En apprenant cette entrevue, tout le monde a bien sûr immédiatement pensé à décembre 2013, quand le cours du bitcoin atteignait les 8000RMB et que l’autorité de régulation de la PBOC avait publié le fameux communiqué dans lequel elle niait le statut de monnaie à Bitcoin et interdisait jusqu’à nouvel ordre aux banques et à tout organisme financier de mener la moindre activité en rapport avec lui. Même si, comme souvent en Chine, l’interdiction s’est avérée très peu suivie d’effet par la suite, cette annonce avait provoqué un cataclysme sur le cours. Mais de l’aveu des principaux intéressés eux-mêmes, le ton de l’entretien d’hier était plutôt cordial, et la décision de les convoquer avait manifestement été prise en réaction à l’envolée du cours le mois dernier. La PBOC espère que le marché du bitcoin puisse à l’avenir se stabiliser et se normaliser.

Une de mes connaissances qui a pu assister à l’entretien à la PBOC, mais qui désire conserver l’anonymat, m’a confié que cette injonction à « se contrôler et se corriger » est quelque chose de nouveau dans le discours de la PBOC. Le problème consiste toutefois à se « corriger » alors qu’il n’existe aucun cadre légal ou règlementaire clair, ni d’autorité de régulation désigné pour ces plate-formes.

Aujourd’hui, les exchanges sont un peu dans la même situation que ces vendeurs de rue qu’on voyait encore beaucoup il y a quelques années et qui vendaient des objets de collection comme des timbres, des vieilles cartes téléphoniques ou des pièces de monnaies anciennes : dans les deux cas un marché s’est formé spontanément au sein de la population sans contrôle des autorités. Les trois exchanges qui ont été appelés hier, ce sont un peu les vendeurs de rue qui ont attiré l’attention parce que leur étal était plus grand que ceux des autres. On leur a dit de « se contrôler et se corriger », mais à supposer que ces trois-là commencent à percevoir des frais supplémentaires pour compenser les frais engendrés par ces contrôles, le volume de trade va naturellement se reporter sur des concurrents qui n’étant pas soumis aux mêmes contraintes pourront se permettre de ne pas imposer ces frais. Il y a beaucoup de vendeurs de rue, et imposer cela juste aux plus gros n’aura pas un impact sur la rue dans son ensemble !
Si on voulait réellement faire rentrer les vendeurs de rue dans le cadre légal, un moyen serait de créer un marché dans lequel les vendeurs doivent s’enregistrer pour exercer, enregistrement qui les soumet au contrôle d’une autorité, en l’occurrence celle du Ministère du Travail, tandis que les clients auraient des droits bien définis et les moyens de faire entendre leurs réclamations en cas de litige. Un autre moyen serait de créer une plate-forme d’échange pour les timbres, les pièces et les cartes téléphoniques, qui ne serait jamais en possession ni de l’argent ni des biens et se contenterait de mettre en relation vendeur et acheteur, tandis qu’un troisième acteur gouvernemental superviserait la transaction.

Les cryptos en général et Bitcoin en particulier n’en sont encore qu’à un stade précoce de leur développement, et en l’absence d’un cadre légal et règlementaire clair, inciter les acteurs à trouver une forme d’autorégulation est sans doute la meilleure solution. Un exemple à suivre pourrait être celui de la Financial Industry Regulatory Authority (FINRA), une entité non-gouvernementale rattachée à la Bourse de New-York et chargée de s’assurer du respect de la règlementation par les différents acteurs des marchés, dans l’intérêt de l’investisseur. D’après ce que m’a rapporté mon contact des échanges avec la PBOC, un des représentants de Huobi aurait parlé d’une réflexion en cours pour créer un groupe de régulation du secteur en coopération avec les autres exchanges.

Alors que les récentes variations du cours ont attiré une large attention sur Bitcoin, la solution proposée par la PBOC ne semble pas faire sens en l’absence de législation claire et d’autorité de régulation identifiée sur le sujet, en revanche une alliance des principaux exchanges afin de se fixer leurs propres règles paraît raisonnable et apporterait non seulement davantage de stabilité et de légitimité aux exchanges impliqués, mais contribuerait aussi à normaliser le marché chinois.

Cet article Les exchanges chinois vers l’autorégulation ? est issue du site Le Coin Coin.

]]>
https://le-coin-coin.fr/5257-exchanges-autoregulation/feed/ 0 5257
Un État peut-il adopter Bitcoin ? Le cas chinois https://le-coin-coin.fr/3682-pboc-interview-bitcoin/ https://le-coin-coin.fr/3682-pboc-interview-bitcoin/#comments Tue, 08 Mar 2016 11:00:03 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=3682 Dans un précédent article, j’avais mis en garde contre la lecture biaisée qu’une partie des média occidentaux faisait du communiqué de la PBOC du 20 janvier dernier. Il n’y avait alors guère d’éléments tangibles dans cette épais concentré de langue de bois pour appuyer la thèse que la banque centrale chinoise, bras armé d’un gouvernement […]

Cet article Un État peut-il adopter Bitcoin ? Le cas chinois est issue du site Le Coin Coin.

]]>
Dans un précédent article, j’avais mis en garde contre la lecture biaisée qu’une partie des média occidentaux faisait du communiqué de la PBOC du 20 janvier dernier. Il n’y avait alors guère d’éléments tangibles dans cette épais concentré de langue de bois pour appuyer la thèse que la banque centrale chinoise, bras armé d’un gouvernement communiste bien connu pour ses penchants libertaires, limite anar’ sympa, envisagerait sérieusement de créer une cryptomonnaie décentralisée ayant une quelconque parenté, même lointaine, avec Bitcoin.

Depuis une interview de Zhou Xiaochuan, président de la PBOC et l’un des responsables cités dans le communiqué du 20 janvier, est parue dans la presse économique en ligne. Le journaliste a centré l’entretien sur ce fameux communiqué du 20 janvier et le projet de monnaie « électronique » annoncée.

Président de la PBOCEt bien, ça n’a pas manqué, et je le dis en toute modestie : les réponses du petit Zhou confirment toutes les réserves que j’avais exprimées après le communiqué du mois dernier. Quelques constats évidents à la lecture de cette interview :

Ce projet de cryptomonnaie étatique n’a rien à voir avec Bitcoin

Bitcoin est pour ainsi dire absent de l’interview, et n’apparaît qu’à l’avant-dernière question posée par le journaliste, et encore seulement dans une référence négative à la fameuse « attaque 51% » :

Q : Comment protéger une monnaie numérique de la contrefaçon ? Comment éviter le risque toujours latent d’une « attaque 51% » qui pèse sur Bitcoin ?

R : En apparence, la protection du papier monnaie contre la contrefaçon dépend de la vigilance des consommateurs, mais en réalité cette protection est rendue possible par un certain nombre de technologies qui sont d’une importance critique pour l’État. Cette situation serait fondamentalement inchangée dans le cas d’une monnaie numérique émise par une banque centrale. Nous mettrons en œuvre toutes sortes de moyens techniques, incluant des moyens cryptographiques, pour préserver la monnaie numérique des risques de contrefaçons. Ces technologies évoluent sans cesse, c’est pourquoi nous essayons d’anticiper ces évolutions et de les intégrer dans nos réflexions, et de penser l’évolution de la monnaie dans une perspective de développement à long terme.

Les débats actuels sur le problème de « l’attaque 51% » concernent essentiellement Bitcoin, qui fonctionne sans l’appui d’une banque centrale. Dans le cas d’une monnaie numérique sous le contrôle d’une banque centrale, nous avons à notre disposition toute une batterie de moyens pour garantir la sécurité du système, des moyens techniques évidemment, mais aussi des mécanismes de contrôle institutionnels, ainsi que la loi et les régulations. Cette monnaie reposerait donc sur des bases conceptuelles différentes de celles de Bitcoin.

En résumé : M.Zhou n’a aucune intention de remettre en question le système monétaire tel qu’il existe aujourd’hui. Le rôle de l’État et de la banque centrale doit rester inchangé, cette dernière en particulier reste garante de la sécurité et de l’intégrité du système monétaire. Conceptuellement, la monnaie numérique que projette la PBOC n’aurait rien à voir avec une cryptomonnaie décentralisée comme Bitcoin, mais ne serait qu’une version électronique de la bonne vieille monnaie fiat du XXe siècle, avec tout ce que ça implique.

L’intérêt de la PBOC pour la Blockchain n’est guère qu’intellectuel (et encore)

Comme de nombreuses autres banques et institutions respectables, la PBOC a succombé à la mode Blockchain, si tendance en 2015, mais au-delà des effets d’annonce, la banque centrale de la 2ème puissance économique mondiale a-t-elle des plans concrets pour cette technologie ? Là encore, l’interview remet bien les pendules à l’heure :

Q : On parle beaucoup de la Blockchain ces derniers mois, est-ce que la PBOC prévoit d’utiliser cette technologie dans son projet de monnaie numérique ?

R : […]Techniquement, la Blockchain est un choix possible. Ses points forts sont l’exploitation d’un ledger distribué, de ne pas reposer sur des comptes liés à des identités réelles, et d’être infalsifiable. Si une monnaie numérique vise principalement à protéger la confidentialité des utilisateurs, alors la Blockchain est tout à fait pertinente. La PBOC a consacré de nombreuses ressources à l’étude des applications de la Blockchain, mais il ressort pour le moment que cette technologie consomme trop de ressources, aussi bien en termes de puissance de calcul que de capacité de stockage, pour pouvoir s’adapter au volume des échanges sur le marché actuel. Nous attendons de voir si ces problèmes peuvent être réglés à l’avenir.

On ne saurait être plus clair : la PBOC a étudié sérieusement la question, mais la blockchain ne satisfait pas ses attentes, du moins en l’état actuel de la technologie. Cette petite réflexion a aussi l’intérêt de montrer la difficulté conceptuelle que représente Bitcoin pour les banques centrales, et probablement dans une moindre mesure les banques commerciales : M.Zhou ne peut envisager la blockchain que dans un modèle d’organisation non seulement centralisé, mais aussi étatiste. Il n’y a qu’une seule monnaie, et la Banque Centrale est son prophète ; comment un réseau qui peine actuellement à absorber plus de 3 transactions par seconde en dépit d’une consommation importante de bande passante et d’énergie électrique pourrait-il supporter le nombre de transactions qui s’effectuent quotidiennement dans une économie de la taille de la Chine ?

Le respect de la vie privée et de la confidentialité des utilisateurs est une préoccupation secondaire pour la PBOC

M. Zhou concède néanmoins que si l’objectif est d’assurer la confidentialité des utilisateurs et des transactions, alors la Blockchain serait tout à fait pertinente. Le problème, c’est qu’en tant que banquier central, la confidentialité des transactions, ce n’est franchement pas sa priorité :

Une banque centrale qui émettrait une monnaie numérique devrait s’assurer que celle-ci présente les caractéristiques suivantes :

Cette monnaie doit être simple à utiliser et sûre.

Il faut à la fois protéger la confidentialité des utilisateurs et garantir l’ordre public, mais aussi faciliter la lutte contre le crime, en particulier endiguer le blanchiment d’argent, le terrorisme et les autres activités criminelles.

Il faut qu’une telle monnaie contribue à rendre l’application des politiques monétaires décidées par la banque centrale plus efficace.

Enfin, elle doit garantir que l’État conserve sa pleine souveraineté sur la monnaie, une monnaie numérique est certes librement convertible, mais l’État doit garder un contrôle sur cette convertibilité.

Ainsi, nous pensons qu’une monnaie numérique, si elle doit être utilisé comme une monnaie légale, doit nécessairement être émise par une banque centrale. L’émission, la circulation et l’échange de cette monnaie numérique doivent suivre les mêmes principes, que ce soit pour une monnaie « traditionnelle » ou les nouvelles monnaies numériques, et implique la mise en œuvre de principes similaires dans leur gestion.

La confidentialité des utilisateurs n’est donc mentionnée qu’en passant, et immédiatement contrebalancée par la nécessaire lutte contre les méchants terroristes et les hommes politiques les gangsters qui lavent leur argent sale en famille. L’accent est mis sur le nécessaire, évidemment nécessaire contrôle de cette monnaie et de ce que les gens font avec, pour s’assurer qu’ils ne fassent rien d’illégal et surtout qu’ils vont bien dans la direction que leur indique la politique monétaire décidée par la banque centrale, pour le plus grand bien de tous, forcément.

Bref, il faut tout changer pour que tout reste comme avant.

On en déduit immédiatement que la Blockchain n’est effectivement PAS une option très intéressante pour les projets de M. Zhou.

Kleptocrates de tous les pays, unissez-vous !

Arrivé à ce stade de mon analyse, le lecteur aura compris que non seulement les projets de monnaies numériques, surtout quand ils sont développés sous la houlette du Parti Communiste, n’ont pas grand-chose à voir avec les cryptomonnaies en général et Bitcoin en particulier, mais qu’on se trouve bien plutôt devant un projet aux antipodes de la philosophie anarchiste des créateurs de Bitcoin.

Il ne s’agit de rien de moins que d’une tentative de prise de contrôle de l’économie par le pouvoir politique, le tout enrobé dans un discours sécuritaire, pour la partie lutte contre le blanchiment d’argent et le terrorisme, et lénifiant quand il promet que cette nouvelle monnaie sera plus facile à utiliser au quotidien, curieusement similaire à ce qu’on entend de plus en plus ces derniers temps aussi bien du côté de la BCE que de la FED.

On m’objectera que je suis parano, et que ces monnaies numériques sous le contrôle d’une Banque Centrale, qui je le rappelle est au moins en théorie indépendante de l’État, ne pourront pas être utilisées comme moyen de pression sur d’éventuels dissidents politiques. Et je répondrais que c’est pourtant déjà arrivé lors de l’affaire Wikileaks, avec un véritable blocus financier et le gel du compte paypal de l’organisation. C’était en 2010, et rien n’indique que ça ne pourrait pas se reproduire à plus grande échelle à l’avenir.

Je l’ai déjà dis, et je le redis ici : voir les leaders de ce qu’on appelait autrefois « le Monde Libre » et les héritiers d’une dictature communiste dans une aussi belle unanimité sur des sujets aussi vitaux (dois-je rappeler que les plus pauvres sont toujours les plus vulnérables à ces manipulations monétaires, et que l’inflation n’est qu’un impôt déguisé qui pèse plus lourdement sur eux ?) n’a rien de rassurant.

Cet article Un État peut-il adopter Bitcoin ? Le cas chinois est issue du site Le Coin Coin.

]]>
https://le-coin-coin.fr/3682-pboc-interview-bitcoin/feed/ 1 3682
Une cryptomonnaie officielle chinoise, vraiment ? https://le-coin-coin.fr/3503-chine-crypto-pboc/ https://le-coin-coin.fr/3503-chine-crypto-pboc/#comments Sun, 31 Jan 2016 21:58:12 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=3503 La semaine dernière, un bref communiqué de la People Bank of China (中国人民银行), la banque centrale chinoise, a suscité un certain nombre d’articles à la fois dans la presse généraliste mais aussi sur des sites spécialisés annonçant que la Chine était sur le point de créer sa propre cryptomonnaie étatique. Dans un contexte de concentration […]

Cet article Une cryptomonnaie officielle chinoise, vraiment ? est issue du site Le Coin Coin.

]]>
La semaine dernière, un bref communiqué de la People Bank of China (中国人民银行), la banque centrale chinoise, a suscité un certain nombre d’articles à la fois dans la presse généraliste mais aussi sur des sites spécialisés annonçant que la Chine était sur le point de créer sa propre cryptomonnaie étatique. Dans un contexte de concentration de mineurs dans un pays connu pour son régime autoritaire et dont l’économie envoie des signaux de plus en plus alarmants, la nouvelle avait de quoi inquiéter : le gouvernement déteste la concurrence, et que se passerait-il s’il décidait tout simplement de s’attaquer aux utilisateurs de Bitcoin et aux mineurs sur son territoire ?

Dans cet article, Wang Chun, avec lequel mes lecteurs ont déjà fait connaissance, envisage ouvertement cette possibilité :

Right now it’s too early to see what effect PBOC’s move will have on China’s bitcoin community, they could decide to let bitcoin co-exist with its own digital currency, or chose to crack down on it.

Il est encore trop tôt pour voir les effets de l’annonce par la PBOC sur la communauté Bitcoin, ils peuvent tout aussi bien décider de laisser Bitcoin coexister avec leur propre devise, ou bien réprimer son utilisation

Alors, le clash entre l’idéal décentralisée et anarchiste de Bitcoin et sa némésis opportunément incarné par un régime autoritaire à la tête d’une superpuissance économique aura-t-il lieu ? La réalité est malheureusement moins spectaculaire. Le communiqué original est en effet imprécis et brouillon au possible, et on y trouve sous une épaisse couche de langue de bois soviétisante typique des communiqués officiels de la Chine communiste bien peu d’indications concrètes sur ce projet de cryptodevise étatique. Par ailleurs, certaines affirmations du communiqué apparaissent en contradiction totale avec la position officielle de l’institution concernant Bitcoin, qui, comme je le rappelais dans un précédent article, n’a jamais été démentie officiellement.

Le communiqué du 20 janvier

Précisons tout d’abord de quoi retourne ce fameux communiqué. Publié le 20 janvier sur le site de la PBOC, il s’agit de la conclusion d’une conférence qui s’est tenu le jour-même à la PBOC, avec des représentants de Deloitte, et Citigroup, autour du sujet des « monnaies numériques » et des opportunités qu’elles représentent pour l’institution.

Ce communiqué est ensuite rapidement repris par Xinhua, l’agence de presse officielle de la Chine populaire, puis par divers sites d’informations chinois dans des versions plus ou moins réécrites et/ou tronquées. Le terme 比特币, « Bitcoin », n’apparaît explicitement ni dans le communiqué de la PBOC, ni semble-t-il dans ses multiples reprises en chinois.

A peine quelques heures après le communiqué original, on trouve une dépêche Reuters qui résume le contenu de la dépêche originale en anglais, et ajoute une référence explicite à Bitcoin qui n’existe pas dans le communiqué chinois.

Néanmoins, quelques indices désignent implicitement Bitcoin dans le communiqué original. Notamment, le terme 区块链 (qukuailian), « Blockchain », qui apparaît en tout et pour tout une seule fois dans tout le communiqué :

会议指出,随着信息科技的发展以及移动互联网、可信可控云计算、终端安全存储、区块链等技术的演进,全球范围内支付方式发生了巨大的变化,数字货币的发展正在对中央银行的货币发行和货币政策带来新的机遇和挑战。

La conférence a montré qu’à la suite de l’évolution des télécommunications, y compris l’internet mobile, de l’apparition de cloud computing fiable et contrôlable, de l’amélioration de la sécurisation des terminaux de données, de l’invention de la blockchain et d’autres évolutions techniques, les moyens de paiement connaissent des bouleversements profond partout dans le monde, et l’essor des monnaies numériques représente actuellement un défi et une opportunité pour les monnaies fiat émises par des banques centrales et leurs politiques monétaires.

Toutes mes excuses pour la lourdeur de cette phrase, mais je tenais à faire sentir à mes lecteurs non sinisants la grâce et la légèreté du chinois bureaucratique. Toujours est-il que le mot Blockchain apparaît au milieu d’une énumération à la Prévert de différentes évolutions technologiques de ces dernières années qui, sans être absolument sans rapport avec Bitcoin, sont loin de s’y rapporter exclusivement. En abordant le texte avec un esprit vierge de tout préjugé, on pourrait même interpréter autrement ce communiqué, et supposer qu’ici le terme « monnaie numérique » renvoie à un certain nombre de nouveaux moyens de paiement électroniques et mobiles apparus ces dernières années, dont Bitcoin n’est qu’un cas particulier.

Cette ambiguïté n’est jamais levée dans la suite du communiqué, qui continue d’accumuler les approximations dans le même style pachydermique, si bien que même après plusieurs lectures il semble impossible de dire exactement en quoi consiste le projet de la PBOC.

Des réactions sceptiques sur le net chinois

Contrairement aux articles cités plus haut, qui semble admettre sans réserve la lecture qui ferait de ce communiqué une directive officielle pour l’adoption d’une crypto certifiée PCC, les réactions des internautes et blogueurs chinois ont été plus nuancées. J’ai notamment lu avec intérêt le commentaire de Chen Gang, un journaliste économique et blogueur basé dans la ville méridionale de Shenzhen, qui relève dans ce communiqué 4 points « douteux » :

  1. L’association d’un gouvernement chinois à tendance protectionniste avec Citigroup, une banque américaine, et Deloitte, un cabinet d’audit lui aussi américain, autour d’un projet qui touche de si près des questions de souveraineté nationale surprend Chen Gang. Il estime par ailleurs que l’envergure d’un tel projet dépasse de très loin les capacités et l’expérience de Citigroup ou de Deloitte dans le domaine.
  2. Il y a un flou sur la terminologie employé. Le texte emploie de façon quasi interchangeable trois termes différents :
    • 数字货币 (shuzi huobi) : monnaie numérique (digital currency)
    • 电子货币 (dianzi huobi) : monnaie électronique
    • 加密货币 (jiami huobi) : cryptomonnaie
    La traduction anglaise dans la dépêche Reuters complique encore un peu les choses en utilisant le terme virtual currency, qui n’apparaît pas du tout dans le texte original.
    Ainsi comment faut-il comprendre cette phrase, qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours :
    会议要求,人民银行数字货币研究团队要积极吸收国内外数字货币研究的重要成果和实践经验,[…] 争取早日推出央行发行的数字货币。
    La conférence est arrivée à la conclusion que le groupe de recherche sur les monnaie numérique de la PBOC doit s’approprier activement les principaux résultats de la recherche menée en Chine et à l’étranger sur les monnaies numériques et des expériences concrètes actuellement en cours […] et s’efforcer de sortir au plus tôt une monnaie numérique émise par une banque centrale.
    Soit on comprend ici que monnaie numérique signifie en fait cryptomonnaie, et donc qu’en effet le projet de la PBOC est de créer une crypto étatique, soit il ne s’agit que d’une monnaie numérique centralisée dont les caractéristiques ne sont ici pas définie.
    Une crypto impliquant une structure décentralisée, et le Parti étant peu suspect de sympathies anarchistes, la 2e solution est plus plausible.
  1. La contribution exacte de Deloitte et Citigroup sur ce projet n’apparaît nulle part. Et quelle aide pourraient-ils fournir à un projet de crypto étatique de toute façon ?
  2. Enfin, un point important : ce communiqué ne fait aucune mention de la position officielle de la PBOC sur le statut de Bitcoin. Jusqu’à démenti officiel, Bitcoin est aux yeux de la PBOC et des autorités chinoises un bien qui peut être échangé, mais qui n’a pas le statut de monnaie. Or si la PBOC avait effectivement pour projet de s’en inspirer pour créer sa propre crypto, elle devrait probablement dans un premier temps changer sa position officielle sur le statut de Bitcoin, ce qu’elle n’a pas fait ici.

Conclusion : quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt.

En l’absence d’un nouveau communiqué officiel qui clarifierait la situation, il me paraît bien imprudent d’avancer que la PBOC ait le moindre projet concret pour remplacer le yuan par une monnaie ressemblant même de loin à Bitcoin. Le communiqué du 20 janvier, en plus d’être écrit dans le style imbitable propre à toute communication officielle du Parti, entretient savamment le flou sur le statut officiel de Bitcoin, ainsi que sur la nature exacte de ce fameux projet de « monnaie numérique nationale ». Bref, en ce qui concerne les crypto, ce communiqué me paraît absolument nul et vide de tout contenu. De la pure diarrhée verbale de bureaucrate à usage purement interne. Poubelle.

En revanche, l’idée que le cash doit être éliminé et remplacé par une monnaie électronique sous le contrôle des autorités semble faire son chemin, et les communistes se trouvent étonnamment en harmonie avec le vieux monde capitaliste sur ce point. Et en dépit de tous les discours sur l’adoption du capitalisme par la Chine rouge, ce ne sont pas vraiment les communistes qui se sont alignés sur leurs ennemis héréditaires sur cette question…

<Maj 01/02> : correction de la terminologie en français, en remplaçant l’anglicisme monnaie digitale par monnaie numérique. En résumé : 数字货币 = digital money/currency = monnaie numérique.

Cet article Une cryptomonnaie officielle chinoise, vraiment ? est issue du site Le Coin Coin.

]]>
https://le-coin-coin.fr/3503-chine-crypto-pboc/feed/ 3 3503
Scaling Bitcoin Hong-Kong : des mineurs en quête de crédibilité https://le-coin-coin.fr/3458-scaling-bitcoin-mineurs/ https://le-coin-coin.fr/3458-scaling-bitcoin-mineurs/#comments Sun, 24 Jan 2016 21:45:05 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=3458 Après Scaling Bitcoin Montréal, la 2e édition hong-kongaise les 7 et 8 décembre derniers a réuni un nombre impressionnant d’intervenants, avec pour objectif de trouver une solution au problème de scalabilité de la blockchain. Outre les présentations de diverses solutions techniques, notamment segregated witness, les organisateurs ont réuni les représentants des principaux pools de minage […]

Cet article Scaling Bitcoin Hong-Kong : des mineurs en quête de crédibilité est issue du site Le Coin Coin.

]]>
Après Scaling Bitcoin Montréal, la 2e édition hong-kongaise les 7 et 8 décembre derniers a réuni un nombre impressionnant d’intervenants, avec pour objectif de trouver une solution au problème de scalabilité de la blockchain. Outre les présentations de diverses solutions techniques, notamment segregated witness, les organisateurs ont réuni les représentants des principaux pools de minage et fabricants de hardware mondiaux autour de la problématique du scaling, de la controverse autour des BIP100 et 101, de la peur de la concentration des mineurs et d’une attaque 51%, du Great Firewall of China etc. Voici quelques réflexions inspirées par le visionnage (tardif) de cet événement.

Avant toute chose, la liste des participants à la table ronde :

    • Sam Cole, KnCMiner
    • Wang Chun (王春), F2Pool
    • Marshall Long, FinalHash
    • Pan Zhibiao (潘志彪), Antpool
    • Liu Xiangfu (刘向富), Avalon
    • San Jin (三金), un mineur
    • Yao Yuan (姚远), BW
    • Alex Petrov, BitFury

Soit environ 90% de la puissance de calcul total sur le réseau réuni sur une estrade.

L’émergence de deux Mondes

On pourrait faire un premier constat qui ne surprendrait sans doute personne, et remarquer que sur 8 invités, 5 sont originaires de Chine, continentale plus précisément. La Chine semble ainsi asseoir son image d’acteur incontournable du minage, aussi bien la concentration de puissance de calcul que la fabrication de hardware spécialisé.

A quoi est due cette suprématie ? Certains intervenants chinois expliquent ce développement exceptionnel du minage par certains avantages comparatifs de la Chine : puissante industrie locale du hardware, énergie abondante et peu chère, réglementation inexistante ou facilement contournable. La concentration de ces quelques facteurs déterminants a permis l’émergence rapide d’une classe d’entrepreneurs qui a créé à partir de rien ou presque une industrie prospère.

Il me semble voir ici une véritable différence culturelle, voire socio-culturelle entre ces mineurs chinois, qui sont très manifestement des entrepreneurs opportunistes (et je le dis sans aucune connotation péjorative), et les intervenants occidentaux que je ne connais guère, mais dont le profil semble être davantage celui d’informaticiens dont l’intérêt pour Bitcoin est avant tout intellectuel.

Je pense que le manque de communication entre les acteurs chinois et occidentaux, que l’on serait tenté de mettre uniquement sur le compte de la barrière de la langue et des classiques « différences culturelles » entre la Chine et l’Occident, s’expliquent tout aussi bien par ces différences de profil et d’approche, intéressé d’un côté et idéaliste de l’autre.

J’ai d’ailleurs constaté, et je le déplore, que les capacités de conceptualisation et d’expression des mineurs chinois étaient assez pauvres comparés à celle de leurs homologues occidentaux. Yao Yuan n’a manifestement pas grand-chose d’autre à dire que de faire la retape pour son site, et se fait d’ailleurs sèchement rembarrer par l’interprète sur ce point (« 我们不做广告 », « pas de pub ici »). Traducteur qui fait d’ailleurs un travail remarquable pour donner du sens à certaines interventions extrêmement décousues, telle celle de San Jin sur les raisons du développement de l’industrie du minage en Chine.

Ironiquement, une ligne de démarcation culturelle, dont la dimension linguistique n’est peut-être que l’aspect le plus évident, semble continuer de contraindre les échanges entre ces deux hémisphères d’une devise qui se voudrait planétaire et transcendant toutes les frontières culturelles et linguistiques.

Mineurs de tous les pays, unissez-vous !

Il serait malgré tout trompeur de dire que ces deux Mondes ne peuvent pas s’entendre : au contraire, une des conclusions évidentes de cette table ronde me semble être que les mineurs de tous les pays, au-delà des différences de langue et de culture, sont tout à fait capables de faire front commun et de rechercher le compromis et le consensus quand il s’agit de la pérennité de leurs affaires. On voit ainsi une belle unanimité des participants à la fois sur la nécessité d’augmenter sans tarder la taille des blocs, mais aussi sur la solution à préférer puisque tous ont déclaré soit soutenir BIP100, soit ne pas avoir de solution préférée. En tout cas, aucun d’entre eux ne s’est prononcé en faveur de BIP101.

Principaux arguments avancés : une augmentation trop rapide de la taille des blocs impose des contraintes techniques importantes en termes de CPU, d’espace de stockage, de bande passante etc qui mettent en danger la fiabilité et la stabilité du réseau. Ainsi, même si tous s’accordent sur l’urgence de trouver une solution au problème de scalabilité de Bitcoin, il est hors de question que cette montée en puissance se fasse au prix de concessions sur la stabilité. Pour justifier leur soutien à BIP100, les intervenants arguent que le système de vote permettra d’ajuster plus finement la taille des blocs aux besoins réels, en plus de favoriser une communication régulière entre mineurs. Toutefois, aucun participant ne manifeste un soutien inconditionnel pour cette solution, et étonnamment la principale critique formulée par les mineurs est… que ce système leur donne le pouvoir de voter pour fixer la taille des blocs, une responsabilité qui ne doit pas leur incomber, affirment-ils.

Sans doute y a-t-il dans cette réponse une part d’hypocrisie, les mineurs semblant manifestement soucieux d’améliorer leur image, qu’ils savent plutôt mauvaise, par des déclarations de neutralité et des marques de désintéressement. Leur soucis principal, chinois comme occidentaux, est manifestement de faire montre de leur bonne volonté et de leur engagement pour le bien de la communauté, en montrant qu’il n’y a aucune contradiction entre le bien commun et leur intérêt bien compris : ainsi pour réfuter la possibilité que des mineurs exploitent leur position pour mener une attaque 51%, les participants développent longuement leurs arguments pour montrer qu’une telle attaque n’est en rien dans leur intérêt, car elle ruinerait instantanément la confiance des utilisateurs dans Bitcoin, et par conséquent la valeur monétaire des bitcoins en circulation, avant même de pouvoir être menée à bien.

Le sentiment d’une injustice, d’un manque de reconnaissance de leur rôle dans l’écosystème Bitcoin, apparaît en filigrane derrière chacune de leurs interventions. Ils rappellent constamment qu’en tant que mineurs ils ont investis des sommes importantes et énormément d’efforts pour garantir la fiabilité et la pérennité de Bitcoin, sont soumis à une concurrence impitoyable, et ont bien plus à perdre que quiconque dans l’hypothèse catastrophique d’une attaque 51% ou d’une saturation du réseau si la taille des blocs devait devenir trop faible.

Loin d’être les profiteurs que certains voient parfois en eux, ils soulignent que la concurrence est d’ores et déjà rude, d’autant plus que, comme le souligne un intervenant, dans le monde de Bitcoin, il n’existe aucun moyen de s’entendre et de créer un cartel pour empêcher l’arrivée de nouveaux entrants. Aucun gouvernement ni législation ne peut interdire à qui que ce soit de se lancer dans ce business, n’importe où dans le monde, et les mineurs ont ainsi beau jeu de répondre à certaines critiques en invitant leurs détracteurs à se lancer dans le business.

Ils évoquent également le rôle de contrôle des transactions qu’ils effectuent afin de contrer toute tentative de spamming ou de DDoS, et confirment les frais de transaction représentent aujourd’hui une part négligeable de leurs revenus, dont l’essentiel provient encore des bitcoins minés. Le sujet n’est évoqué par aucun d’entre eux, mais on sent l’inquiétude poindre à la veille du prochain halving, qui va d’autant fragiliser leurs revenus dans un contexte de concurrence féroce.

C’est donc une industrie du minage en voie de maturation et de professionnalisation, au-delà de ses fractures culturelles, que cette table ronde a révélé. Les mineurs souhaitent désormais sortir de l’ombre et se faire mieux connaître du grand public. Peut-être conscients de l’inquiétude qu’une solution comme BIP100 suscite auprès d’une partie du public, tous ont cherché à rassurer en affirmant leur rejet d’une solution qui leur donnerait plus de pouvoir, et à donner l’image de partenaires fiables et responsables pour les développeurs.

Cet article Scaling Bitcoin Hong-Kong : des mineurs en quête de crédibilité est issue du site Le Coin Coin.

]]>
https://le-coin-coin.fr/3458-scaling-bitcoin-mineurs/feed/ 1 3458
Un aperçu du droit de propriété en RPC (et des applications pour la blockchain) https://le-coin-coin.fr/3250-blockchain-droit-chine/ https://le-coin-coin.fr/3250-blockchain-droit-chine/#respond Sun, 20 Dec 2015 13:30:00 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=3250 L’article ci-dessous, publié sur le site chinois 8btc.com, est signé par un avocat chinois spécialiste du droit des affaires, qui dit avoir collaboré avec les créateurs d’Antshares (dont j’ai déjà parlé plusieurs fois) en les conseillant sur les aspects légaux et réglementaires du projet. Il cherche à y montrer que sur le plan strictement légal […]

Cet article Un aperçu du droit de propriété en RPC (et des applications pour la blockchain) est issue du site Le Coin Coin.

]]>
L’article ci-dessous, publié sur le site chinois 8btc.com, est signé par un avocat chinois spécialiste du droit des affaires, qui dit avoir collaboré avec les créateurs d’Antshares (dont j’ai déjà parlé plusieurs fois) en les conseillant sur les aspects légaux et réglementaires du projet.

Il cherche à y montrer que sur le plan strictement légal rien ne s’opposerait à l’enregistrement des droits de propriété des associés et des actionnaires sur une blockchain, car dans l’état actuel de la législation chinoise le registre des associés et des actionnaires est déjà tenu par l’entreprise elle-même, et l’inscription dans ce registre est suffisante pour se prévaloir de ses droits,sans nécessité d’un tiers de confiance. Je traduis librement ses propos ci-dessous.

Le droit chinois distingue les « sociétés par actions » (股份公司, gufen gongsi) et les « sociétés à responsabilité limitée » (有限公司, youxian gongsi). Les sociétés par actions peuvent être cotées en Bourse (上市 shangshi, littéralement « montée sur le marché ») ou non. Seules les entreprises cotées dispose d’un organisme national unique d’enregistrement, le China Securities Depository and Clearing Corporation ltd (中国证券登记结算公司, zhongguo zhengquan dengji jiesuan gongsi), mais il n’existe rien de tel pour les entreprises non cotées : selon les réglementations en vigueur en RPC, charge à elle d’émettre leurs actions et de tenir à jour la liste de leurs actionnaires. Même si il existe des entreprises spécialisées auxquelles elles peuvent déléguer cette gestion, il n’y a aucune obligation légale de faire appel à un « tiers de confiance ».

Quant aux sociétés à responsabilité limitée, elles n’émettent pas d’actions, c’est pourquoi la loi impose à chaque SARL de tenir son propre registre des associés :

Les associés [ndt : en chinois, l’associé dans une SARL ou l’actionnaire d’une société par actions sont désignés par le même terme, 股东 gudong, « le propriétaire 东 de parts 股 »] peuvent se prévaloir de leur inscription dans le registre des associés (股东名册 gudong mingce, « le registre 册 des noms 名 des associés ») pour revendiquer et exercer leurs droits. (Droit des sociétés, article 33)

L’enregistrement des associés auprès du Ministère du Travail et du Commerce (工商部 gongshang bu) a essentiellement un rôle de publicité de l’information, et d’un point de vue légal elle rend l’information opposable à un tiers. Mais cet enregistrement ne constitue pas, contrairement aux idées reçues, une preuve légale suffisante des droits d’un associé :

La société doit enregistrer les nom et prénom de chaque associé auprès de l’autorité compétente. Tout changement doit être enregistré. Le défaut d’enregistrement ou de mise à jour de l’information empêche d’opposer son droit de propriété à un tiers en cas de litige.

Ainsi, à l’exception des sociétés par actions cotées en Bourse, en RPC le droit laisse beaucoup d’autonomie aux entreprises quand il s’agit de garantir les droits de tous leurs associés, car ce sont elles qui créent, conservent et fournissent le cas échéant la preuve nécessaire à l’exercice de leurs droits, qu’il s’agisse des actions émises ou des registres contenant l’identité des associés et le montant de leurs parts. Pour toutes ces opérations, elles ne dépendent d’aucun organisme d’enregistrement public : le Ministère du Travail et du Commerce, en dépit de son crédit auprès du grand public, ne joue ici qu’un rôle secondaire.

Si l’on considère maintenant la blockchain avant tout comme une technologie permettant d’enregistrer et de conserver l’information, comment ne pas voir le potentiel pour la création et la conservation de ces registres au sein de chaque entreprise ? La blockchain, quoique sans doute un peu déroutante pour les entreprises, est une technologie répondant parfaitement à leurs besoins pour réaliser cette opération, et leur permettra d’être plus fiable et efficace à moindre coût que les solutions utilisées aujourd’hui.

D’un point de vue légal, absolument rien ne s’y oppose. Que ce soit dans le droit des sociétés ou la réglementation relative à l’enregistrement de ces informations, la loi ne spécifie nulle part la forme que doit prendre cet enregistrement, si ce n’est qu’il doit pouvoir être produite sous une forme écrite et intelligible. Si l’on laisse de côté les sociétés par actions cotées, les entreprises chinoises ont donc aujourd’hui toute latitude pour choisir un enregistrement sur blockchain.

Aujourd’hui la plupart des entreprises choisissent le support papier pour tenir ce genre de registre, par habitude, mais aussi parce qu’elles considèrent un registre papier sous bonne protection plus difficile à falsifier qu’une version électronique, et que les autorités sont encore parfois réticentes envers le support électronique. Mais il ne s’agit en aucun cas d’une obligation légale, et il n’existe aujourd’hui aucun fondement légal pour empêcher une entreprise d’adopter la blockchain.

Le rôle du Ministère du Travail et du Commerce est également appelé à évoluer, et le législateur commence à en prendre conscience. En effet ses domaines de compétences sont aujourd’hui trop hétérogènes. Son rôle principal reste l’enregistrement des créations et des liquidations d’entreprises, incluant la gestion des faillites, ainsi que la délivrance des permis pour l’exercice des activités contrôlées.

Comme nous l’avons vu, le Ministère peut être sollicité pour enregistrer les droits des associés afin d’empêcher que plusieurs personnes puissent prétendre être propriétaire des mêmes parts. Mais dans le fonctionnement normal de l’entreprise et en-dehors de ces situations litigieuses voire carrément frauduleuses, nul besoin de faire appel à lui pour se prévaloir de ses droits en tant qu’associés ou qu’actionnaires.

Enfin, il est également chargé du contrôle du respect de la réglementation par les entreprises, en particulier le respect des règles anti-trust et des règles de la concurrence, ainsi que de la répression des fraudes et des contrefaçons.

Ces missions évoluent depuis quelques années, les opérations purement administratives lors des créations et des liquidations tendent à se simplifier et à devenir moins envahissantes, tandis que le rôle de régulation du marché et de répression des fraudes prend davantage d’importance.

Cette évolution des missions du Ministère en ce qui concerne l’enregistrement et le contrôle des droits des associés et des actionnaires se fait donc dans l’esprit de la réglementation déjà en vigueur, qui vise déjà à sortir ces tâches de l’orbite des institutions gouvernementales pour la déléguer à chaque entreprise. Dans de nombreuses provinces, les sociétés par actions non cotées n’enregistrent en fait déjà plus la liste de leurs actionnaires auprès des autorités de contrôle. La Chine se met ainsi au diapason des autres économies développées, où ces opérations sont déjà effectuées depuis longtemps par des organismes privés.

La blockchain s’inscrit donc dans cette transformation déjà en cours, en supprimant radicalement la nécessité du tiers de confiance, qu’il soit étatique ou privé. Mais ses bénéfices vont au-delà de la simple opération d’enregistrement et de conservation de l’information, puisqu’elle garantit également la validité et la publicité de celle-ci, réduisant les drastiquement les risques de contentieux.

Antshares est une expérience audacieuse dans cette direction, et si personne ne saurait garantir son succès, je peux assurer que de ce point de vue absolument rien ne peut lui être opposé pour le moment. A la condition que la version finale respecte l’ensemble des réglementations en vigueur, Antshares pourra tout à fait remplacer les registres actuels chez les entreprises qui accepteront de l’adopter, et les actionnaires de ces entreprises pourront tout-à-fait jouir de leurs droits sur la seule foi des informations inscrites sur la blockchain.

Texte d’origine : http://www.8btc.com/antshares-compliance

在此,特别感谢作者高素质蓝领回答我的入门者的问题。

Cet article Un aperçu du droit de propriété en RPC (et des applications pour la blockchain) est issue du site Le Coin Coin.

]]>
https://le-coin-coin.fr/3250-blockchain-droit-chine/feed/ 0 3250
Antshares : les objectifs de la campagne de crowdfunding atteints en 10 jours https://le-coin-coin.fr/3050-antshares-crowdfunding/ https://le-coin-coin.fr/3050-antshares-crowdfunding/#comments Thu, 12 Nov 2015 08:00:25 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=3050 J’ai déjà parlé d’Antshares, une startup pékinoise créatrice d’un protocole permettant de créer une place de marché sur blockchain, et qui a lancé une campagne de crowdfunding le mois dernier. L’objectif des fondateurs était de lever 2100btc en 1 mois, montant finalement atteint en une dizaine de jours, comme nous l’apprend cet article de 8btc. […]

Cet article Antshares : les objectifs de la campagne de crowdfunding atteints en 10 jours est issue du site Le Coin Coin.

]]>
J’ai déjà parlé d’Antshares, une startup pékinoise créatrice d’un protocole permettant de créer une place de marché sur blockchain, et qui a lancé une campagne de crowdfunding le mois dernier. L’objectif des fondateurs était de lever 2100btc en 1 mois, montant finalement atteint en une dizaine de jours, comme nous l’apprend cet article de 8btc. Un succès donc, mais aussi des questions : en effet un mystérieux individu a investi 900btc le 30 octobre, précipitant la clôture de la campagne le lendemain, à peine 10 jours après son ouverture. Des rumeurs ont immédiatement commencé à circuler sur son identité, tandis que des internautes, considérant que l’objectif était trop bas,réclament désormais un 2e round. Peu importe l’identité de l’homme aux 900btc, c’est un joli coup de pub pour Antshares.

La campagne est close, l'objectif de 2100btc est atteint
La campagne est close, l’objectif de 2100btc est atteint

Comme la dernière fois, je vous propose de lire directement les réponses de Da Hongfei, le CEO d’Antshares, aux questions de 8btc.com :

8btc.com : Le 30 octobre, quelqu’un a investi 899,92btc dans Antshares. Il s’agit sans aucun doute de la somme la plus élevée investie dans cette campagne. Avez-vous été en contact avec lui avant qu’il n’investisse une telle somme ? Ne s’agirait-il pas d’une figure connue dans le milieu Bitcoin ?

Da Hongfei : Oui, il s’agit bien de la somme la plus importante que nous ayons reçue de toute la campagne. J’ai en effet moi-même été en contact avec cet investisseur par le passé, mais à ce moment-là Antshares n’avait pas encore de plans précis pour une campagne de crowdfunding, et il n’a pas manifesté clairement son intention d’investir. Par la suite, j’ai eu à nouveau un échange avec lui justement le 30 octobre, nous avons convenu le jour-même du montant de son investissement, et il a viré presque 900btc sur son compte WeAngel. Il voulait d’abord acheter toutes les parts restantes, soit plus de 1000btc, mais finalement nous avons convenu de baisser ce chiffre à 900btc, afin de laisser encore une chance à des investisseurs plus modestes.

En ce qui concerne son identité, je ne peux pas la révéler. Mais je peux dire qu’il s’agit de quelqu’un de connu et respecté dans la communauté, qui a une connaissance approfondie de Bitcoin et de la blockchain.

Ces derniers jours de nombreux internautes ont exprimé des doutes, certains ont même critiqué la façon dont vous avez organisé cette campagne, que pensez-vous de ces critiques ? Quelle sera l’influence sur Antshares ?

En effet il y a eu pas mal de réactions négatives. Mais les critiques sont sans fondement, en tout cas je n’ai pas lu d’attaques sérieuses sur la façon dont nous avons mené notre campagne, appuyées sur des données chiffrées. Je pense qu’il ne s’agit que d’un mouvement d’humeur, et que cela a un rapport avec l’environnement actuel : ces deux dernières années beaucoup de gens en Chine ont spéculé sur le marché secondaire et perdu beaucoup d’argent, il y a un climat de suspicion qui, associé au manque de culture financière du public, peut facilement se retourner contre nous. Tout le monde a entendu les mêmes critiques à propos d’autres projets tels que Bitshares ou Ethereum, or les premiers investisseurs ont tous fait une plus-value. J’ai l’impression qu’en ce moment, certains voient des arnaques partout : Bitshares, Ethereum, maintenant Antshares, c’est une attitude infantile, et ce genre d’accusations ne se portent pas à la légère.

Quels sont les problèmes rencontrés durant ces 10 jours de campagne ? Quelles sont les solutions que vous avez trouvées ? Comment améliorer l’expérience utilisateur de la blockchain ?

Le problème le plus grave que nous avons rencontré concerne le système de recommandation que nous avions mis en place. Notre intention était d’attirer le plus possible d’investisseurs sur les 24 premières heures [ndt : en appliquant un bonus de 15% sur les sommes investies], puis d’inciter les premiers arrivés à attirer encore davantage d’investisseurs [ndt : en appliquant un autre bonus pour le parrainage de nouveaux investisseurs]. Mais cette « opération débarquement » ne s’est pas passé comme nous l’espérions, en effet certains investisseurs précoces ont spammé les groupes de conversations QQ [ndt : messagerie instantanée populaire, une sorte de whatsapp avec des aspects de réseaux sociaux] avec des publicités pour trouver des investisseurs à parrainer. Beaucoup de gens s’en sont plaint, et je crains que cela ne nous ait fait une mauvaise publicité. Nous allons donc remettre en question ce système, et bien peser le pour et le contre avant de le conserver pour la prochaine campagne.

Quant à l’expérience utilisateur de la blockchain, c’est un vaste sujet. Le principe que nous appliquons avec Antshares est celui d’un logiciel « zero footprint » pour l’utilisateur final, c’est-à-dire qui ne nécessite pas d’installation sur le système de l’utilisateur, mais permet à tous d’accéder au service avec un simple navigateur, quelque soit leur système. Seuls les nœuds pleins devront conserver l’intégralité de la blockchain, et seuls les acteurs spécialisés du réseau, les entreprises émettrices de titres notamment, devront se préoccuper des antshares et des antcoins, tout cela restera invisible pour l’utilisateur lambda, qui n’aura qu’à se préoccuper de ses RMB.

Pouvez-vous nous donner quelques statistiques sur la campagne de crowdfunding ?

Nous avons atteint notre objectif de 2100btc, ce qui au cours actuel représente 4 620 000RMB environ [ndt : à peu près 675 000€]. Les parts vendus représentant 15% de la capitalisation totale que nous espérons atteindre, la valeur totale d’Antshares peut donc s’évaluer à environ 30 millions de RMB [ndt : environ 4 386 000€].

Il y a eu en tout 267 investissements provenant de 186 comptes WeAngel, soit en moyenne un investissement de 11,29btc par compte.

Sur les deux graphiques ci-dessous, on peut voir que la campagne a connu deux moments « chauds », le premier et le dernier jour.

En abscisse, la durée de la campagne, en ordonnée, le montant cumulé des investissements
En abscisse, la durée de la campagne, en ordonnée, le montant cumulé des investissements

 

En abscisse, idem, en ordonnée, le montant des investissements unitaires
En abscisse, idem, en ordonnée, le montant des investissements unitaires

Nous remercions chaleureusement ces 186 investisseurs de leur confiance et de leur soutien, mais nous nous voulons aussi nous excuser auprès de tous ceux qui auraient voulu participer et qui en ont été empêché par la conclusion trop rapide de la campagne. Nous espérons conserver le soutien de la communauté, et nous remercions 8btc.com de suivre si attentivement notre projet !

Cet article Antshares : les objectifs de la campagne de crowdfunding atteints en 10 jours est issue du site Le Coin Coin.

]]>
https://le-coin-coin.fr/3050-antshares-crowdfunding/feed/ 1 3050
Meetup Bitcoin NUMA : compte-rendu https://le-coin-coin.fr/3026-meetup-numa-2-novembre/ https://le-coin-coin.fr/3026-meetup-numa-2-novembre/#respond Sun, 08 Nov 2015 08:00:23 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=3026 Je me suis à nouveau glissé incognito parmi la foule bigarrée de curieux et d’enthousiastes conviée par Julien Hazan de Money Push au NUMA ce lundi. Quatre entrepreneurs dans le domaine de Bitcoin et de la Blockchain venaient présenter leurs projets dans un pitch de quelques minutes, devant une assistance nombreuse (plus de 100 personnes), […]

Cet article Meetup Bitcoin NUMA : compte-rendu est issue du site Le Coin Coin.

]]>
Je me suis à nouveau glissé incognito parmi la foule bigarrée de curieux et d’enthousiastes conviée par Julien Hazan de Money Push au NUMA ce lundi. Quatre entrepreneurs dans le domaine de Bitcoin et de la Blockchain venaient présenter leurs projets dans un pitch de quelques minutes, devant une assistance nombreuse (plus de 100 personnes), venue là pour leur poser des questions, au contraire de votre serviteur qui comme toujours n’était là que pour profiter du buffet et de la bière.

L’assistance était plus nombreuse que celle de la plupart des meetups auxquels j’ai eu l’occasion de participer par le passé. Outre les visages connus, beaucoup de simples curieux qui semblaient entendre parler de Bitcoin à peu près pour la première fois, et aussi une proportion relativement importante de femmes, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, en espérant que ce soit une tendance qui se confirme par la suite.

Le premier intervenant, Antoine Ferron, n’est pas inconnu au lecteur puisqu’il était déjà venu présenter Goochain Citadelle au précédent meetup chroniqué sur ce site. Qu’à cela ne tienne, puisqu’il insiste, je vais expliquer à nouveau son projet : Goochain est le moteur de recherche de la blockchain, et permet de retrouver facilement des transactions enregistrées grâce à une sélection confortable de critères et de paramètres de recherche : montant, date, hash etc.

Citadelle est un hardware wallet très similaire au Ledger Wallet, mais beaucoup moins cher car de facture plus simple et réduit à l’essentiel. Il diffère également de son grand frère par quelques fonctions de sécurité, mais c’est a priori un aussi bon produit, sûr et peu onéreux, pour le moment disponible uniquement en prévente.

Derrière Goochain Citadelle se trouve Albizia Technologies, dont il ne me semble pas qu’Antoine ait parlé la dernière fois. Albizia fournirait à terme des services de conseil sur les sujets liés à Bitcoin, mais cela demanderait de plus amples présentations, peut-être la prochaine fois ?

Le deuxième intervenant, Clément Francomme, est venu de la pluvieuse et lointaine Lille pour nous présenter Utocat, une application destinée aux commerçants, et dont la fonction est de convertir instantanément les bitcoins en euro. Pour le dire autrement, le client peut payer en bitcoins et le commerçant de son côté ne verra que le montant en euro sur son compte en banque.

Ça c’est ce que ceux qui avaient regardé le site officiel d’Utocat ou bien lu les articles déjà parus cette année savaient déjà, en revanche la présentation de lundi concernait la problématique des transactions internationales et des conversions de devises, notamment lors d’achats effectués auprès de fournisseurs chinois. Utocat permettrait, grâce à Bitcoin, de diviser les frais par 2 sur une transaction euro/RMB, et promet dès aujourd’hui un paiement en 3 jours de compte à compte, puis 1 jour à terme. Une limite toutefois : Utocat est conçu pour les transactions inférieures à 100 000€. Utocat en est actuellement à la phase de Proof of Concept (POC), mais vise à atteindre une masse critique de transactions effectuées dès 2016.

Fabrice Drouin et Pierre-Marie Padiou sont deux chercheurs spécialistes des systèmes distribués complexes, qui croient dans le potentiel de Bitcoin et de la Blockchain et ont créé Acinq pour développer des projets basés sur ces technologies. Ils ont présenté trois des projets sur lesquels ils travaillent actuellement, autour des concepts d’accessibilité, de sécurité et de scalabilité :

  • Le premier d’entre eux, Flipcoin, est un exchange qui permet d’acheter, mais pas de vendre des bitcoins.
  • Le deuxième, Displaycard, vise à créer un hardware wallet muni d’un écran et d’un clavier. Celui-là me rappelle quelque chose
  • Le troisième projet auquel Fabrice et Pierre-Marie participent, Lightning, est un projet open-source visant à résoudre le problème du nombre de transactions simultanées aujourd’hui permis par la blockchain (seulement 7 transactions par seconde) et celui du temps de confirmation (aujourd’hui on considère une transaction comme sûre après 6 confirmations, soit environ 1h).

Enfin le dernier intervenant de la soirée, Gonzague Grandval, est venu présenter un projet déjà bien connu des amateurs, Paymium. Paymium remplit deux fonctions, d’abord celle de place de marché en bitcoins et en euros, ensuite celle d’un service de paiement qui permet à un commerçant d’encaisser un paiement en bitcoins et de le convertir immédiatement en euros. Le site de e-commerce Showroomprivé.com a récemment passé un accord avec Paymium pour permettre à ses clients de payer en bitcoins.

Paymium prépare actuellement une app mobile, qui permettra de vendre et d’acheter des bitcoins depuis son téléphone, mais aussi de le transformer en terminal de paiement mobile.

Toujours concernant le paiement, un partenariat est en cours avec Ingenico afin d’inclure le paiement en bitcoins sur les nouveaux terminaux de paiement pour les professionnels.

Lors de la séance de questions / réponses, un des participants qui n’est certainement pas inconnu de mes lecteurs a posé la question du paiement de salaires en bitcoins. L’idée étant que tant que les seuls moyens de gagner des bitcoins seront le minage et l’achat contre des devises fiat, Bitcoin ne pourra que difficilement s’imposer comme un moyen d’échange réellement présent dans la vie quotidienne. Le moment où il deviendra possible d’être rémunérer de son travail en bitcoins marquera donc une étape majeure dans son adoption par un public plus large. Gonzague a reconnu qu’en dehors de quelques primes, les salariés de Paymium n’ont jusqu’à maintenant jamais été rémunérés en bitcoins. Son explication ne manque certes pas de bon sens : rémunérer intégralement un salarié en bitcoins, aujourd’hui en France, relève du cauchemar juridique et comptable, et cette énergie est pour le moment mieux dépensée sur des projets plus constructifs.

Un autre participant, directeur d’un site communautaire asiatique dont le nom m’a malheureusement échappé sur le moment, a alors pris la parole pour dire que ses développeurs en Chine étaient depuis peu intégralement rémunérés en bitcoins. Si par hasard lui-même ou quelqu’un qui le connaîtrait lisait ces quelques lignes, je l’invite à laisser le nom du site en question dans les commentaires, je pense ne pas être le seul intéressé par plus de détails.

Cet article Meetup Bitcoin NUMA : compte-rendu est issue du site Le Coin Coin.

]]>
https://le-coin-coin.fr/3026-meetup-numa-2-novembre/feed/ 0 3026
Antshares, place de marché sur Blockchain https://le-coin-coin.fr/2959-antshares-place-de-marche-sur-blockchain/ https://le-coin-coin.fr/2959-antshares-place-de-marche-sur-blockchain/#comments Wed, 28 Oct 2015 13:56:10 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=2959 Je suis depuis quelques temps Antshares (小蚁, xiaoyi), une startup pékinoise qui ambitionne de créer un protocole permettant de créer, d’émettre et d’échanger des titres de propriété sur une blockchain, autrement dit, de créer un marché d’action décentralisé. Pour reprendre les termes du CEO, Da Hongfei (达鸿飞), il ne s’agit rien de moins que « d’uberiser […]

Cet article Antshares, place de marché sur Blockchain est issue du site Le Coin Coin.

]]>
Je suis depuis quelques temps Antshares (小蚁, xiaoyi), une startup pékinoise qui ambitionne de créer un protocole permettant de créer, d’émettre et d’échanger des titres de propriété sur une blockchain, autrement dit, de créer un marché d’action décentralisé. Pour reprendre les termes du CEO, Da Hongfei (达鸿飞), il ne s’agit rien de moins que « d’uberiser la bourse, de créer un Nasdaq P2P ». Après la mise en ligne du site officiel le mois dernier, et la publication d’un livre blanc, Antshares a lancé le 21 octobre sa première levée de fonds publics sur le site WeAngel.com, et cette opération de crowdfunding se fait exclusivement en bitcoins.

crowdfunging-Xiaoyi
L’information importante, c’est qu’en 4 jours ils ont levé pas loin de 1000 Btc

Un deuxième round est d’ores et déjà prévu en RMB.

Une description du projet en une ligne, tirée du livre blanc :

小蚁是基于区块链技术,将实体世界的资产和权益进行数字化,通过点对点网络进行登记发行、转让交易、清算交割等金融业务的去中心化网络协议。

Antshares est un protocole décentralisé permettant de réaliser diverses opérations financières, notamment d’enregistrer et d’émettre des actions, de les céder et de les échanger, et qui assure également la compensation entre les parties. Basé sur la blockchain, il vise à digitaliser la possession des biens réels, ainsi que la gestion des droits et la perception des intérêts, au moyen d’échanges P2P.

Le site chinois 8btc.com a publié deux interviews du fondateur et CEO Da Hongfei, la première en juillet, c’est à dire avant la publication du livre blanc, la seconde début octobre, peu avant le début de la campagne de crowdfunding. Plutôt que de m’embourber dans des explications vaseuses, je lui laisse donc la parole pour expliquer ce qu’est Antshares et pourquoi ça va marcher :

达鸿飞
Le monsieur qui parle.

8btc : D’où est venu l’inspiration du projet Antshares ? Quelle est la signification de ce nom ? [ndt : « 小蚁 » signifie « petite fourmi »]

Da Hongfei : L’idée d’Antshares est née dans la première moitié de 2014, lors d’une rencontre d’entrepreneurs autour de Bitcoin. A ce moment-là nous discutions d’une cryptomonnaie spécialement dédiée au crowdfunding. Le nom « Antshares » est apparu plus tard, pendant un dîner dans un restaurant de grillades. Au fil de la discussion Xu Yiji [ndt : l’un des membres originaux du projet] a commencé à parler des fourmis pour illustrer ce que nous cherchions à créer. L’idée nous plaisait bien, et Gu Ying [ndt : un autre membre de l’équipe] a alors proposé Xiaoyi, « petite fourmi », et là nous étions tous emballés. L’organisation de la fourmilière était plutôt une bonne image de ce que nous voulions réaliser avec Antshares, et nous avons gardé le nom depuis.

Quel est le genre de problèmes que vous avez cherché à résoudre avec Antshares ? 

En deux mots, Antshares permet d’émettre et d’échanger des titres de propriété et des actions, en s’appuyant sur la blockchain. Les titres et leur propriétaire sont inscrits dans la blockchain, et le système ne repose pas sur une structure centralisée, au contraire chacun des participants joue un rôle dans le maintien de l’intégrité des données échangées. On peut dire que Antshares est un Nasdaq P2P, ou un Uber du marché d’actions.

A quels utilisateurs s’adresse-t-il ?

En Chine, le marché des actions a 4 étages, chacun imposant des contraintes et des seuils pour pouvoir s’y enregistrer :
  1. Le marché pour les entreprises cotées, grandes, moyennes et petites,
  2. Le Growth Enterprise Market à Hong-Kong
  3. Le Xinsanban(新三板), un marché spécial développé par les start-up hi-tech dans le quartier branché de Beijing, Zhongguancun,
  4. Des bourses locales, fonctionnant à l’échelle d’une province.
En théorie, cette structure couvre les besoins en capitaux de toutes les entreprises. Aujourd’hui, il existe en plus le crowfunding, mais les investissements réalisés de cette façon manquent de liquidité, il y a un besoin important pour faciliter l’échange des titres et permettre des stratégies de sortie pour les investisseurs. Ces entreprises, à cause de divers seuils (taille, financier, règlementaire etc), n’ont accès à aucun des quatre étage du marché. Avec Antshares, nous voulons leur offrir l’accès à un marché qui satisfasse leurs attentes.
A part ce cas de figure, Antshares peut aussi intéresser des entreprises de plus grande taille telle que Huawei, qui ont un système de participation et d’intéressement des employés très important. En utilisant Antshares pour gérer les parts détenues par leurs propres employés, ces entreprises économiseraient les ressources énormes qu’elles consomment actuellement juste pour administrer ce système.
A part les actions, nous voyons également une opportunité sur le marché obligataire. Antshares peut servir de système d’échanges de titres de créance et d’emprunt en P2P. Il sera plus intéressant queLujinsuo [ndt : une plateforme de prêt P2P très connue en Chine], car revendre des créances avant terme de dégradera pas leur rendement.
Il est aussi possible de faire de la pure spéculation sur Antshares, d’acheter des titres et de les revendre quand leur prix de marché monte.

Entre le moment où vous est venu l’idée de Antshares et la publication du livre blanc, combien de temps s’est écoulé en tout ? 

Le concept original nous est apparu début 2014, mais nous n’avons commencé officiellement le projet qu’au mois d’août 2014. Le livre blanc est sorti en septembre de cette année, soit environ 1 an après le début du projet. En parallèle nous avons mené un autre projet, WeAngel (cf ci-dessus). Pour l’instant il ne s’agit que d’une plateforme de crowdfunding autonome, mais à l’avenir elle s’intègrera à l’environnement Antshares, dans lequel elle jouera le rôle d’un front-end pour les fonctionnalités de crowdfunding.

Y a-t-il une monnaie à l’intérieur de l’environnement Antshares ? 

A l’intérieur d’Antshares il y deux types de monnaies-jetons : les antshares et les antcoins [ndt : Antshares désigne le protocole, antshares les parts détenues par les « actionnaires », antcoins la monnaie qui sert à rémunérer les détenteurs d’antshares qui joue le rôle de mineurs sur le réseau. C’est plus clair en chinois : Antshares=小蚁 ; antshares=小蚁股 ; antcoins=小蚁币]. Les antshares représentent les droits de l’utilisateur à participer aux prises de décision concernant le réseau, comme un droit de vote, ainsi que les droits sur une partie des bénéfices générés. Les antcoins représentent le droit d’usage au sein du système, et servent à rémunérer les utilisateurs qui assurent la maintenance de la blockchain. Le nombre d’antcoins est de 0 à l’origine, et ils sont ensuite progressivement répartis entre les détenteurs d’antshares au fur et à mesure qu’ils sont générés. Les antshares sont l’équivalent de la puissance de calcul d’un mineur sur le réseau Bitcoin, le mineur est rémunéré en proportion de la puissance de calcul qu’il met à la disposition du réseau, l’utilisateur d’Antshares en proportion du nombre d’antshares qu’il détient.

Les antshares et les antcoins ne jouent pas le rôle de réserve de valeur, ni celui de médium d’échange et d’unité de compte : Antshares n’est pas un altcoin. Antshares utilise des moyens cryptographiques pour signer électroniquement les transferts de titres, et utilise la blockchain pour garantir la traçabilité et l’authenticité de tous les échanges : en réalité il s’agit plutôt d’un système de contrat électronique. L’avantage de se présenter ainsi et non comme une cryptomonnaie, c’est qu’Antshares n’est pas concerné par la « note concernant la prévention des risques liés à Bitcoin » [ndt : un communiqué de 2013 par la Banque Centrale de Chine, qui nie le statut de monnaie à Bitcoin et interdit aux banques et aux institutions financières de les accepter, avec un succès tout relatif cependant], et est ainsi rangé dans la catégorie des « tiers payant et autres établissements financiers ».

Voyez-vous d’autres menaces sur Antshares ? Vers quelle direction voulez-vous vous tourner ensuite ?

Nous avons désormais des plans plutôt précis sur ce qui concerne les aspects échanges décentralisés, vitesse de confirmation, confidentialité et conformité à la législation. La scalabilité du système reste bien entendu un défi, mais nous améliorerons les choses quand nous aurons des retours d’expérience. Par ailleurs, nous avons utilisé un système inédit pour garantir le consensus au sein du réseau : le neutralized bookkeeping. Nous comptons le soumettre à un peer review de spécialistes issus du monde académique afin de le faire certifier.

Comment fonctionnent les échanges décentralisés sur Antshares ?

Le mécanisme décentralisé des échanges d’Antshares est lui aussi inédit, et permet d’avoir à la fois des échanges à haute fréquence et décentralisés. On lui a même trouvé un nom cool, on l’a appelé « échange superconductif ». Dans ce système, l’utilisateur bénéficie d’une expérience semblable à celle des plateformes centralisées tout en en évitant certains désagréments, par exemple il n’est pas nécessaire de charger son compte avant de pouvoir acheter et vendre. Nous détaillerons ce système dans un document ultérieur.

Est-ce que vous pouvez présenter l’équipe à l’origine d’Antshares ? 

Antshares est né des réflexions menées en commun au sein de la communauté Bitcoin. Au tout début nous ne voulions même pas créer une entreprise, nous pensions que Antshares pourrait fonctionner de façon entièrement communautaire. Mais au cours de l’année de maturation du projet, nous avons fini par nous rendre compte qu’il valait mieux créer une structure. Certains parmi nous étaient favorables à une coopération avec des plateformes de crowdfunding et de prêts P2P, d’autres préféraient miser sur le soutien des VC.

Au sein d’Antshares, j’ai la responsabilité de CEO, Zhang Jingwen est le CTO. Avant il travaillait chez Huobi, où il s’est appuyé sur sa connaissance du protocole Bitcoin pour développer leur client. Il a vraiment une connaissance approfondie du protocole Bitcoin, c’est un peu notre arme secrète. Wang Guan s’est principalement chargé du design et de la promotion. Nous travaillons tous les trois à plein temps sur le projet. D’autres membres de la communauté start-up nous ont aussi aidé avec leurs idées, par exemple l’avocat Sun Ming nous a donné beaucoup de conseils sur la partie légale.

D’où proviennent les financements du projet ? Qu’est-ce que vous prévoyez à court terme ? 

Les premiers participants du projet ont apporté les premiers fonds de leur poche, et le fond d’investissement Pre-Angel a lui aussi investi. C’était notre capital de départ, et les investisseurs détiennent 10% des antshares à venir.

Nous comptons bientôt lever des fonds en cryptomonnaies grâce au crowdfunging, et offrir aux investisseurs 10 ou 15% des antshares. Pre-Angel nous a déjà confirmé qu’ils étaient satisfaits de l’avancée du projet et qu’ils continueraient à investir. Avec cela nous pouvons assumer les dépenses courantes et finaliser le lancement de la version 1.0 d’Antshares. Elle devrait selon toute vraisemblance voir le jour avant la fin de cette année. Nous annoncerons notre prochaine levée de fond sur 8btc, alors restez vigilants !

[Interview du 9 octobre 2015 :]

L’objectif annoncé hier pour votre levée de fonds, 2100BTC, a suscité de nombreuses réactions sur Weibo. Comment avez-vous calculé votre objectif ?

Cet objectif de 2100BTC pour notre campagne de crowdfunding a deux origines.

Tout d’abord, cela vient de notre estimation des coûts de développement. Pour le moment, nous ne sommes qu’une petite équipe de 4 personnes à plein temps, et nous comptons progressivement monter jusqu’à 8-12 personnes. 2100BTC représentent actuellement un peu plus de 3 millions de RMB, ce qui permettrait de soutenir le développement et la promotion sur plus de 12 mois avec une équipe de cette taille. Cette somme permettrait de garantir le développement d’une version officielle d’Antshares.

L’autre raison qui justifie le montant est l’évaluation des coûts du projet. Lors du lancement officiel du projet en juin 2014, le fond d’investissement Lei Li [ndt : à travers Pre-Angel, cf la première interview] a investi en estimant la valeur du projet à environ 10 millions de RMB, et 9 entrepreneurs Bitcoin ont eux aussi investi, mais en se fondant sur une estimation à seulement 5 millions de RMB. Ces 9 entrepreneurs ne comptaient pas seulement investir financièrement dans le projet, mais aussi s’engager à plus long terme, notamment en fournissant leur travail et leur expertise. Et en effet ces contributions se sont révélées précieuses lors de l’année qui a suivi, comme celle de Xu Yiji lorsqu’il a fallut allouer les ressources et constituer l’équipe, ou encore celle de l’avocat Sun Ming sur tout le travail de mise en conformité avec la régulation. A l’heure actuelle, Antshares est déjà en train de voir le jour, et considérant les risques pris par Lei Li et les autres investisseurs, 2100BTC correspondants à 17,25% des antshares nous a semblé raisonnable. Cela signifie que nous évaluons aujourd’hui la valeur totale du projet à 12 000BTC. Si le cours au moment de l’opération est à 1500-1600RMB, alors Antshares sera estimé à 18 ou 19 millions RMB, soit environ deux fois l’estimation au début du projet l’année dernière.

Mais il y a aussi une autre raison au choix du chiffre 2100 : c’est une façon pour nous de rendre hommage à Satoshi Nakamoto, et à la limite totale du nombre de bitcoins fixée à 21 millions.

Le dossier de crowdfunding est déjà public, y a-t-il autre chose que les investisseurs devraient savoir ?

L’opération commence le 20 octobre à 21h, c’est-à-dire le premier mardi du sommet mondial de la blockchain organisé par Wanxiang à Shanghai. L’opération aura lieu sur le site de WeAngel, les utilisateurs peuvent dès à présent créer leur compte et le charger avec des bitcoins. Ce round s’adresse à la communauté crypto, c’est pourquoi nous n’acceptons que les bitcoins. Le prochain round sera destiné aux utilisateurs du web mainstream, et se fera en RMB.

Les 24 premières heures après le début de l’opération verront une opération spéciale, que nous avons appelé « débarquement ». Les investisseurs les plus précoces auront un bonus de 15%, et pourront parrainer d’autres investisseurs. Après cette période de 24h, un investisseur qui donne le nom d’un parrain pourra partager un bonus de 15% avec ce dernier.

Pour finir, je voudrais rappeler les risques. Antshares est un projet utilisant la technologie blockchain, et est actuellement encore en développement. La blockchain est un territoire nouveau, les investisseurs prennent des risques plus importants qu’avec d’autres types d’investissements, et ne devraient investir que des sommes qu’ils peuvent se permettre de perdre sans mettre en danger leur mode de vie.

Auparavant, vous aviez annoncé qu’une première version d’Antshares pourrait voir le jour au 4e trimestre de cette année, est-ce que ce délai sera tenu ? 

Le développement se déroule conformément aux prévisions. Nous pourrons mettre en ligne une Béta au mois de novembre. Une fois la Béta opérationnelle, nous pourrons mettre en ligne une version finale. Le timing de sortie de la version finale dépendra de la situation avec la Béta. Le code du cœur du protocole est désormais complété à plus de 85%, nous sommes en train de travailler sur le mécanisme de consensus.

 在此,特别感谢萌大大和达鸿飞。

[maj le 02/11, grâce à la relecture attentive de Jacques, qui a toute ma gratitude !]

Cet article Antshares, place de marché sur Blockchain est issue du site Le Coin Coin.

]]>
https://le-coin-coin.fr/2959-antshares-place-de-marche-sur-blockchain/feed/ 2 2959
Meetup du 21/10 à la maison du Bitcoin – Un rapide compte-rendu https://le-coin-coin.fr/2924-meetup-maison-du-bitcoin/ https://le-coin-coin.fr/2924-meetup-maison-du-bitcoin/#comments Tue, 27 Oct 2015 13:25:07 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=2924 Mercredi dernier j’ai dû temporairement remiser robe, chapeau à plume et tresse pour participer à un de ces étranges rituels qui voient les adorateurs du Bitebi (比特币) se rassembler pour discuter de leurs nombreux projets. Les fidèles ont donc pu écouter quatre présentations avant de communier autour de quelques bières et pizzas, dans le respect […]

Cet article Meetup du 21/10 à la maison du Bitcoin – Un rapide compte-rendu est issue du site Le Coin Coin.

]]>
Mercredi dernier j’ai dû temporairement remiser robe, chapeau à plume et tresse pour participer à un de ces étranges rituels qui voient les adorateurs du Bitebi (比特币) se rassembler pour discuter de leurs nombreux projets. Les fidèles ont donc pu écouter quatre présentations avant de communier autour de quelques bières et pizzas, dans le respect de la tradition. La première surprise fut d’y découvrir une série de goodies autour de Bitcoin : cartes postales, divers vêtements, et surtout des piles de boîtes de conserve contenant un Ledger Wallet et un code pour charger une petite somme en bitcoins dessus. Ces objets visent, sous la marque Coinbell’s, à utiliser des codes culturels communément partagés par les autochtones pour favoriser l’adoption de Bitcoin par les masses. La tâche n’est pas simple, sans doute, et Coinbell’s a tous nos vœux de succès dans cette entreprise.

Coinbells
Fig.1 : la mode du rétro n’épargne décidément personne.

Mais revenons aux présentations elles-mêmes. Ces dernières ont été précédées par quelques paroles propitiatoires du maître de cérémonie, et accessoirement maître des lieux, Eric Larchevêque, qui a ensuite laissé la place à Yannick Losbar, tout jeune entrepreneur venu présenter Coinizy. L’objectif de Coinzy est de faciliter l’utilisation de Bitcoin pour effectuer des paiements, y compris sur des sites ou pour des services qui normalement ne l’accepte pas. Pour ce faire, Coinizy s’appuie sur Paypal, Okpay ou Western Union pour le paiement en monnaie fiat. Ainsi, Coinizy ne permet l’échange que dans le sens Bitcoin/fiat, en l’occurrence dollars américains. Cette limitation est aussi ce qui lui permet de revendiquer davantage de sécurité, puisque les bitcoins sont immédiatement convertis en dollars, et aussi une simplification des démarches administratives par rapport aux exchanges traditionnels, car il n’est pas soumis aux mêmes contraintes règlementaires. Parmi les moyens de paiements proposés, on trouve également une « Coinizy cards ». Virtuel ou physique, cette dernière s’utilise comme n’importe quelle carte bancaire pour payer en ligne ou sur un terminale de carte bancaire. Coinizy charge 10% de frais au moment du dépôt initial sur le compte, mais l’utilisation de Paypal, Okpay ou de la Coinizy card n’est pas chargée en sortie. L’utilisation de mandats Western Union entraîne une attente de 48h.

La deuxième présentation a vu là aussi un tout jeune intervenant, Antoine Ferron, présenter Goochain Citadelle. Goochain n’est pas un projet inconnu, il s’agit d’un moteur de recherche dédié à la blockchain de Bitcoin, qui permet donc de rechercher des transactions sur la blockchain en entrant différents types d’informations : adresses, block hash, date et montant etc. Goochain Citadelle, quant à lui, reprend la technologie des Ledger Wallet, épurée au maximum pour rendre le produit le plus abordable possible : le prix annoncé lors de la présentation est de 12€ HT, contre presque 35€ pout un Ledger Nano certes beaucoup plus seyant. Les fonctionnalités des deux produits sont globalement similaires en termes de sécurité, à deux exceptions près : Goochain Citadelle abandonne le système carte à code de Ledger pour une authentification par un second facteur, et le multi-sig est limité à 2 sur 2 avec Greenaddress.

Vient ensuite Stratumn, présenté par Richard Caetano, développeur californien qui, si mon anglais ne m’a pas trahi, a abandonné par amour le soleil de sa patrie pour venir s’enterrer dans le climat morose de Paris. Stratumn n’est pas un projet impliquant Bitcoin à proprement parler, mais plutôt une tentative d’application de la blockchain pour résoudre des problématiques industriels, du moins je pense que c’est ce que Richard voulait nous expliquer avec sa parabole de l’usine à pistaches. Le postulat de base est que la blockchain est essentiellement un moyen de consigner des faits de façon sécurisée, et ainsi l’objectif serait de permettre des développements d’applications utilisant la blockchain pour sécuriser l’information, et éliminer au maximum la nécessité d’un contrôle par un tiers. Une autre formulation m’a laissé un peu perplexe, et apparemment je n’ai pas été le seul dans ce cas : « we’re bringing javascript to the blockchain ». Peut-être que certains de mes lecteurs davantage versés dans les subtilités techniques pourront nous en dire davantage. Toujours est-il que la présentation de Richard comprenait une démo fort amusante, puisqu’il s’agissait de montrer comment Stratumn permettait de sécuriser une partie de… morpions (Tictactoe). Chaque action des joueurs est enregistrée sur la blockchain et signée grâce à sa clé privée, afin de garantir que chacun a joué dans les règles et de le rendre vérifiable par une traçabilité dans la blockchain.

Enfin, Ugo Mare et Nicolas Katan sont venus présenter Bitit, qui se présente comme une « eGift card » utilisant Bitcoin. Partant du constat qu’aujourd’hui acheter des bitcoins n’est pas simple pour tout le monde et peut représenter une barrière à l’entrée importante pour des utilisateurs non technophiles, Bitit permet d’utiliser une monnaie fiat pour acheter une carte chargée avec un montant équivalent en bitcoins, sur le principe des cartes cadeaux prépayées, que l’on peut ensuite offrir à un tiers qui pourra les dépenser sans avoir la moindre connaissance du fonctionnement de Bitcoin. Pour l’instant, cette carte n’existe que sous une forme virtuelle, et est envoyée par mail au destinataire du cadeau. Comme Coinizy un peu plut tôt, l’ambition est là encore de démocratiser le paiement en bitcoin auprès des utilisateurs lambda. Une commission de 3,9% du montant de la transaction est prélevée au moment du paiement.

La fin du meetup comprenait un intervenant surprise, qui nous a présenté en deux mots Fred de la Compta, une application de comptabilité et aussi le premier comptable à prendre en charge la comptabilité en bitcoins. 赞!

Cet article Meetup du 21/10 à la maison du Bitcoin – Un rapide compte-rendu est issue du site Le Coin Coin.

]]>
https://le-coin-coin.fr/2924-meetup-maison-du-bitcoin/feed/ 3 2924
Blockchain : projet d’une nouvelle économie https://le-coin-coin.fr/2820-blockchain-projet-dune-nouvelle-economie/ https://le-coin-coin.fr/2820-blockchain-projet-dune-nouvelle-economie/#comments Thu, 22 Oct 2015 08:20:57 +0000 https://le-coin-coin.fr/?p=2820 Les 15 et 16 octobre prochain se tiendra à Shanghai le premier sommet mondial consacré à la blockchain et à ses applications(l’article est résumé en anglais ici). Parmi les invités, on compte des représentants de différents instituts de recherche de la Banque populaire de Chine (央行金融研究所,征信中心), un autre du Lufax(陆金所), un site spécialisé dans la […]

Cet article Blockchain : projet d’une nouvelle économie est issue du site Le Coin Coin.

]]>
Les 15 et 16 octobre prochain se tiendra à Shanghai le premier sommet mondial consacré à la blockchain et à ses applications(l’article est résumé en anglais ici). Parmi les invités, on compte des représentants de différents instituts de recherche de la Banque populaire de Chine (央行金融研究所,征信中心), un autre du Lufax(陆金所), un site spécialisé dans la mise en relation directe de prêteurs et d’emprunteurs (P2P lending), mais aussi une assurance (众安保险), une entreprise de paiement en ligne (通联支付, aka Allinpay), des universitaires, un partner de Deloitte et des représentants de diverses banques chinoises. Des étrangers feront eux aussi le déplacement, dont Vitalik Buterin, pour des conférences mais aussi des rencontres à huis clos entre professionnels. La liste complète des participants est disponible ici.

L’événement est organisé par Wanxiang Blockchain Labs, une organisation à but non-lucratif destinée à la recherche et au développement d’applications autour de la technologie de la blockchain. Le Labs est financé par Wanxiang (万向), un conglomérat industriel plutôt connu pour être le leader de la production de pièces automobiles en Chine, mais qui diversifie aujourd’hui son activité au moyen d’investissement dans d’autres secteurs industriels à travers une holding.

Les trois principaux instigateurs du projet sont Xiao Feng (肖风), vice-président du conseil d’administration et administrateur délégué de la holding, Shen Bo (莐波), un investisseur dans des projets utilisant la blockchain, co-fondateur de BitShares, et Vitalik Buterin lui-même.

Le sommet sera également l’occasion de lancer officiellement le fond d’investissement de la technologie blockchain de Wanxiang. La holding s’engage à investir 50 millions de dollars dans ce fond, qui serviront exclusivement à financer des projets visant à développer les applications commerciales de la blockchain. La holding s’engage pour les 3 ans à venir à verser 1 million de dollar par an à Wanxiang Blockchain Labs pour financer la recherche. La moitié de cette somme pour la première année a été utilisée pour acheter des Ethers.

La première initiative concrète qui devrait être présentée au sommet est une collection de livres consacrée à la traduction en chinois de toute la littérature sur la blockchain et les sujets liés. Le premier volume sera la traduction chinoise du livre de Melanie Swan, Blockchain : Blueprint for a New Economy

Cet article Blockchain : projet d’une nouvelle économie est issue du site Le Coin Coin.

]]>
https://le-coin-coin.fr/2820-blockchain-projet-dune-nouvelle-economie/feed/ 1 2820