Évènement Cryptomonnaies le Commissariat : Sweating as Distribution

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Aujourd’hui a lieu a Paris, un évènement qui est le premier d’une série. Celui-ci a pour thématique les cryptomonnaies et le but final et de réussir à réfléchir sur les possibilités d’un art  permis par les cryptomonnaies ou du moins inspiré par elles. La conférence et le débat aura lieu à 18 heures au Mont Doré, bar qui est à côté du la galerie, Treize, qui accueillera la future exposition mettant l’art et les cryptos en relation. Cet évènement autour des monnaies numériques est à l’initiative d’un des membres du Commissariat, Car Phelipot, qui était un ancien mineur de Bitcoin. Votre serviteur quant à lui, fera une intervention générale sur les cryptomonnaies et leurs apports sur la société. Je vous laisse avec le communiqué officiel :

Sweating as distribution

Échanges et dialogues autour des crypto-monnaies

Bar le Mont Dore à côté de chez Treize, 20, rue Moret 18h-20h le 6 mars 2015

Dans le cadre de son invitation par le commissariat, Lætitia Paviani propose à Carl Phelipot de collaborer à la programmation d’une série d’évènements prenant pour point de départ les cryptomonnaies et travaille avec Camilla Wills sur une publication (Love your parasites, coéditée par Paraguay Press) suivie de deux expositions. La réflexion qui naîtra de chaque événement engendrera le sujet du suivant jusqu’au moment d’annoncer et de nommer la première des deux expositions dans le courant du mois d’avril.

Le Bitcoin investit depuis sa création un vaste champ d’expérimentations où mathématiciens, économistes, philosophes, passionnés de culture geek se retrouvent pour mener une pensée constructive autour de cette monnaie et défendre un nouveau système, un nouveau mode de relations et d’échanges.

Pour ce premier événement, nos invités seront Adli Takkal Bataille et Yann Moulier-Boutang.

Lancé en 2009 par une ou un groupe de personne(s) anonyme(s) sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, le bitcoin annonce une expérience d’une forme nouvelle en associant des principes de cryptographie à un réseau d’ordinateurs connectés entre eux. C’est l’émergence des cryptomonnaies. Depuis ce jour, le Bitcoin et ses dérivés se présentent comme une alternative au système bancaire centralisé actuellement en place.

Ce type de monnaie numérique crée de la valeur sur du rien, a-t-on tendance à penser. Pour autant, depuis l’abandon de la convertibilité en or, les monnaies « fiduciaires » (du latin fiducia, « confiance »), ne reposent que sur une croyance, celle qu’un bout de papier sur lequel on a écrit 10€ vaut « réellement » cette somme. Pour que cette confiance soit effective et que ce bout de papier devienne un moyen d’échange, sa valeur annoncée doit être garantie et imposée par un organisme centralisateur, une autorité reconnue : État, banque centrale, ville, union de commerçants, etc. Un tiers autoritaire.

Or les cryptomonnaies proposent de réinventer ce rapport en déplaçant confiance et autorité dans un algorithme mathématique soumis à une régulation collective.

Pour que les transactions de ce nouveau système bancaire soient fiables, le protocole doit se prémunir de tout parasitage et passer par l’écriture de preuves encryptées qui viendront s’inscrire dans un grand livre de compte appelé « blockchain ». S’il était imprimé, ce livre comporterait plus d’un million de feuillet A4 ne devant contenir aucune erreur. Ce niveau d’assurance est garantit par un travail collectif et anonyme de vérification qui désigne toutes les 10 minutes par tirage au sort l’ordinateur d’un individu qui viendra ajouter un nouveau « block », une nouvelle page d’écriture au livre.

Écritures, autorité et confiance ne semblent plus jouer les mêmes rôles que dans le sacro-saint schéma patriarcal de la finance moderne dont les banques seraient les églises ou les pères. Laisser les banques faire banqueroute comme de simples entreprises ou comme on divorce, laisser tomber la traditionnelle orthodoxie dominante.

C’est dans ce changement que commence notre réflexion…

Ce premier événement à été imaginé avec la complicité d’Antonio Contador, d’Antoine Dufeu et Damien Le Dévédec, ils participeront également aux suivants.

Yann Moulier-Boutang est professeur de sciences économiques à l’Université de Technologie de Compiègne et directeur adjoint du Laboratoire Costech. Il enseigne aussi à l’École Supérieure des Arts et du Design de Saint-Étienne. Principaux livres : Althusser une biographie (Grasset, 1992), De l’esclavage au salariat (PUF, 1998), Le capitalisme cognitif (Éditions Amsterdam, 2007), L’abeille et l’économiste (Carnets Nord, 2010). Il est co-directeur de la revue Multitudes.

Le commissariat chez Treize est soutenu par la DRAC Ile-de-France.
Treize est soutenu par la Mairie de Paris.